Following Sean, c'est le long métrage qui fait suite au court, également réalisé par Ralph Arlyck, dans lequel un petit garçon de 4 ans, fils de hippies hardcore, se présentait à la caméra et racontait sa vie de mini hippie, les flics, la fumette, la communauté et les balades pieds nus dans San Francisco. Une sorte de symbole de confiance absolue dans leur modèle d'éducation pour les hippies, une allégorie de l'enfer et du "les jeunes d'aujourd'hui" pour les réacs, et des tas de choses entre les deux pour les autres. Bref, ça c'était il y a trente cinq ans, et Following Sean est en fait issu d'une envie du réalisateur de retrouver Sean, le petit garçon en question, et de le suivre un peu aujourd'hui pour voir ce qu'il est devenu, ce qu'il pense de son passé, etc. C'est peut-être personnel, mais je trouve ce sujet super intéressant, d'autant plus qu'il se focalise sur un personnage "extrême". Il n'y a pas vraiment besoin de documentaire de ce style pour deviner que Kevin, sapé skater et fan de Slipknot, finira par aller bosser avec un costard et une cravate et fera sûrement poser une alarme sur sa bagnole, mais l'évolution d'un gamin élevé dans un contexte communautaire et très permissif, avec des parents pour qui ce mode de vie relevait en partie d'un acte politique, est déjà moins prévisible.
Et bon, je vais pas vous spolier tout le film, mais pour le coup, c'est effectivement très intéressant, souvent inattendu, et l'évolution de Sean et de ses parents entre les 70's et aujourd'hui en dit long sur la déferlante hippie et la façon dont elle a marqué notre culture, mais également sur le petit schprlouick qu'on entend parfois lorsque les idéaux se retrouvent confrontés au quotidien. Je grossis le trait, parce que c'est en réalité plein de nuances et de subtilités, mais c'est clairement un des thèmes que l'on retrouve tout au long du film, et c'est certainement celui qui m'a le plus intéressé.
(suite après)