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weihnachtsmann
1 149 abonnés
5 133 critiques
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2,0
Publiée le 30 mars 2024
Plus les personnages évoluent , plus la confusion et le mélange présent-passé devient pénible. Il fut un temps où j’aimais ces films cérébraux, incompréhensibles et énigmatiques, mais aujourd’hui, je les trouve rasoirs et longs. Les images ne suffisent plus, on n’est plus dans l’émotion, on reste dans la philosophie qui nous ennuie.
On commence bien pour terminer confusément. Pascale Ferran creuse et creuse sous prétexte de révéler l'être humain qui se terre en période de deuil. Comment être confronté à la mort sous trois personnages qui finalement semblent ne rien avoir en commun. La figure de style est trop audacieuse et répétée. Elle finit par vouloir nous perdre dans des allégations plus retords et soporifiques les unes que les autres. On est captivé par le récit de ce petit garçon qui semble avoir grandi trop vite, bien que sa propre confrontation à la mort semble confuse, puisque les prénoms changent et les retours dans le temps sont trop aléatoires. Et on termine les yeux mi-clos avec l'impression d'avoir vu une très mauvaise pièce de théâtre. On feint l'admiration pour s'excuser des yeux lourds. Un chateau de sable pour la métaphore de la destruction du semblable, rengaine humaine et colère vaine. La transition avec cette famille de 5 enfants, 4 au final s'effectue dans une hypnose bon marché dans lequel on ne retrouve ni le sublime état de grâce de Rohmer, ni la profondeur des personnages de Podalydès ou Resnais. Juste un ersatz d'existentialisme qui ne fonctionne que pour les plus érudits. La simplicité aurait gagné à nous faire adhérer. Tout n'est que distance et pièce d'un puzzle assez laid à reconstituer...
Le destin de trois personnages hantés par l'image de la mort durant leur enfance. Pascale Ferran a choisi de découper son film en trois parties bien distinctes pour évoquer le destin tourmenté de ces personnages. A l'aide de nombreux flashbacks, la réalisatrice cherche à montrer que les blessures de l'enfance finissent toujours par resurgir. Frôlant le fantastique, parfois l'expérimental, le film ne se borne pas à une énumération fastidieuse de tous les malheurs, il montre surtout la vie intérieure de ses protagonistes avec réalisme. La mise en scène est soignée, le rythme rapide: d'abord presque anecdotiques au début du film, ces tranches de vie se révèlent rapidement dramatique. L'ambiance légère et rassurante n'est qu'un faux-semblant. L'inquiétude devient de plus en plus palpable au fil du récit. Les vacances au bord de la mer de tous ces personnages semblent alors représenter une sorte de thérapie contre les douleurs dissimulées. Le pari est en tout cas réussi pour Pascale Ferran: réaliser un film troublant tout en évitant les clichés sur la mort et les longueurs.
Chef d'oeuvre absolu du cinéma français des années 90, une belle évocation du cinema d'Alain Resnais (Mon oncle d'Amérique)et une évocation de la mort bouleversante.
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3,5
Publiée le 14 août 2010
Quel est le point commun entre Jumbo, petit garçon de dix ans, François, spècialiste des insectes, et Zaza, infirmière? Tous trois ont souffert de la disparition d'un proche et ont dû s'accomoder de ces morts pour continuer à vivre! Comment? C'est ce que raconte la rèalisatrice Pascale Ferran dans ce curieux premier long-mètrage en trois parties, qui a obtenu la Camèra d'or au festival de Cannes! Trois histoires pudiques et tendres qui, mises bout à bout, ètablissent des parallèles inattendus et èvoquent les destins de ce trio de personnages très diffèrents rèunis autour d'un château de sable sur une plage de Bretagne! Un film dèroutant d'une absolue limpiditè où tous les personnages gardent ici une part de mystère...
Confus! A force de multiplier les retours en arrière, de distiller les événements tout au long du film, on perd le fil et on ne sait plus qui est qui. L'irruption, en plein film, d'un pseudo-documentaire sur les insectes m'a sidéré : j'ai cru à une erreur dans la gravure du DVD. Mais je conçois que ce genre de film totalement décousu puisse plaire à des amateurs de nouvelle vague.
Film difficile où Pascale Ferran fait de son histoire un dyptique où on suit séparemment le vécu d'un petit garçon qui a connu la mort d'un de ses camarades, puis d'un homme(Charles Berling) qui a de mauvaises relations avec son frère en raison de son attitude lors de la mort de leur soeur où il a été un véritable animal mutique et sans sentiment. Enfin a dernière partie concerne la soeur aînée Zaza joué par Catherine Ferran qui a été la plus touchée, la plus traumatisée par la mort de sa petite soeur dans un accident de mobylette. Le film est fait de flash black où les réminiscences des personnages adultes nous plongent dans les souvenirs de leurs enfances. Les personnages au final se ratachent tous l'un de l'autre et ont un lein entre eux qui est la palge et la château de sable. Pascale Ferran veut montrer à quel point la mort disloque une famille et rend la vie difficile étant donné que le deuil est très dur à faire. Un bon film qui est malgré tout en dessous de son plus récent chef d'oeuvre "Lady Chaterley".
Dès son tout premier film, sorti sur les écrans en 1994, Pascale Ferran frappa fort et réalisa une œuvre ambitieuse, ample, réussie aussi bien esthétiquement que moralement. Un film comme on en voit peu. « Petits Arrangements avec les morts » raconte un bout de vie, quelques heures à peine, de trois personnes ayant été confrontées de près à la mort d’un de leur proche, et des difficultés, voire de l’impossibilité, pour l’Homme, au sens général, à réaliser son acte de deuil. En montant son film en trois parties distinctes mais qui s’entremêlent à la perfection, et procédant par petites touches impressionnistes plutôt qu’en ânonnant un discours suffisant, Ferran impose son point de vue avec force tout en touchant à l’intime. Elle se place d’emblée parmi les cinéastes visionnaires chez qui l’œuvre n’est pas discursive puisqu’elle est un discours en soi. En cela, « Petits Arrangements avec les Morts » s’inscrit directement dans le sillage de deux grands films de notre patrimoine : « Mon Oncle d’Amérique » d’Alain Resnais et « La Chambre Verte » de François Truffaut. Et le premier film de Ferran parvient à assumer cet énorme héritage tout en se permettant de le réactiver du fond de notre mémoire cinéphilique. Faire vivre la cinéphilie tout en proposant une œuvre qui va de l’avant est ce que l’on peut demander de plus beau à un artiste. Surtout qu’en l’occurrence, Ferran confirmera avec « L’Âge des Possibles » puis avec « Lady Chatterley » qu’elle est une cinéaste primordiale.