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Nicolas L.
86 abonnés
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2,0
Publiée le 23 octobre 2018
J'ai du mal avec Herzog. Il y a dans son cinéma quelque chose qui m'attire mais qui, une fois devant l'œuvre, finit par m'ennuyer. Celui-là n'a malheureusement pas échappé à la règle. Sujet intéressant, philosophiquement stimulant mais vieillot et très mal joué. Et une mise en scène plan plan...
Un chef d'oeuvre !!!!!! CAvec les memes elements que truffaut et son "enfant sauvage" (acteurs non professionnel, meme époque, histoire similaire) Herzog nous sort un film bien plus intérressant bien plus prenant bien plus violent (au bon sens du termes)
un grand bravo et à voir en V.O meme si le peu de VF que j'ai testé semble respectueux
L'énigme de Kaspar Hauser, de Werner Herzog (1974). L'histoire vrais de Kaspar Hauser, jeune homme dont on ne connait pas l'origine. Ne sachant ni parler, ni écrire, le maire de Nuremberg le prend sous son aile. Des aire de "l'enfant sauvage", mais ils n'ont pas vraiment la même volonté. Ce film veut surtout retracer la vie du personnage. Par moment quelques "flashback" nous font entrer dans ces souvenirs, ou peut-être ces rêves. Il se veut parfois critique (religion "forcé", statut de la femme à l'époque, etc ...). Une photographie plutôt bonne (certains plans sont juste magnifiques), sur fond de musique classique. La première image, montrant un champ de blé sur lequel le vent souffle, sur fond de Sarabande, était jouissif. (Il y a un autre plan du type, sur une barque cette fois, au milieu du film). Très bon, et il porte bien son nom, d'énigme.
Werner Herzog réalise un film sur l'affaire Kaspar Hauser (je connaissais l'histoire dans ses grandes lignes), sujet intéressant qui avait de quoi alimenter un film historique passionnant. Mais rapidement il s'enfonce dans des longueurs et une lenteur un peu exaspérante, une style déjà qui ne m'avait pas plu dans Aguirre par contre Fitzcarraldo et Nosferatu me plurent beaucoup. Un ton naturaliste presque documentaire froid et sans émotion.
Voici un Werner Herzog que je ne connaissais pas et que j'ai pris un grand plaisir à découvrir. On ne peut s'empêcher de penser à "L'enfant sauvage" de François Truffaut en voyant "L'énigme de Kaspar Hauser" (tiré d'une histoire vraie) puisque les thématiques se rejoignent fortement, mais j'ai une nette préférence pour le deuxième. Je la justifie surtout par le personnage principal : l'enfant dans le film de Truffaut ne parle pas, alors que Kaspar parle. Toute la différence est là, il est capable d'exprimer ses sentiments et de verbaliser son incapacité à devenir un être humain alors qu'il sait lire, écrire et jouer du piano. Cela donne lieu à des scènes et des dialogues absolument bouleversants dits de façon monocordes par un personnage qui fait plus penser à un androïde qu'à un homme. Si tout ce qu'exprime Kaspar est l'élément le plus marquant du film, Herzog n'oublie pas non plus d'avoir un regard acide et lucide sur l'humanité et on va retrouver des thématiques que l'on verra plus tard dans "Elephant man", à savoir l'exploitation commerciale des "monstres" dans les cirques et le voyeurisme malsain dans la haute société. "L'énigme de Kaspar Hauser" est donc un film surprenant et superbe que je recommande vivement.
Avec une croyance inébranlable en la véracité (très douteuse) du récit de Kaspar Hauser, Herzog essaie, presque en anthropologue, d'imaginer ce que cela fait de découvrir le monde pour la première fois. Comme on peut s'y attendre, à la bienveillance des premiers instants succède vite un désir d'exploiter et de contrôler le jeune homme, dont la vision du monde n'a pas encore été figée par les coutumes, l'éducation et la religion - ce qu'on nomme communément la civilisation. Cette candeur qui le caractérise est la source de dialogues très poétiques et de nombreuses scènes où la nature, par contraste avec la ville, paraît enchanteresse (la traversée d'un petit cours d'eau en barque, sidérante de beauté). C'est donc d'une façon certes un peu convenue (et, il faut le dire, simpliste) - mais émouvante - que Kaspar finit par vouloir échapper à la société à mesure qu'il en acquiert les codes. Il est incarné avec beaucoup de naturel par un acteur amateur prénommé Bruno.
Pour une raison inconnue, un individu a été maintenu en détention depuis sa naissance et n'a reçu aucune éducation de quelque sorte que ce soit. Libéré par son geôlier sur la place d'un bourg, il est peu à peu pris d'affection par les villageois qui l'encouragent à apprendre à marcher, s'exprimer, lire et écrire, etc. C'est un film touchant, d'autant plus qu'il est tiré d'une histoire vraie. Nous voyons éclore ce sauvage qui devient peu à peu un jeune homme capable de soutenir une conversation, exprimer son point de vue, refuser certaines convenances sociales, etc. L'acteur principal est très doué et restitue bien cette progression. Parmi les points faibles, j'ai trouvé le rythme très lent et manquant de rebondissements ou de changements de rythme. Nous ignorons la raison véritable tant des mauvais traitements subis par le jeune homme depuis sa naissance, que de sa libération soudaine ou de la tentative de meurtre dont il est l'objet. Cela ajoute au mystère de ce film sensible et introspectif qui ne livre pas tous ses secrets, fidèle en cela à la véritable histoire de Kaspar Hauser.
On est toujours sûr de ne pas se tromper quand on regarde un film d'Herzog, technique impeccable avec un visuel proche des peintures des plus grands maîtres et une construction narrative intéressante. Les thématiques sur l'être humain sont toujours traitées avec beaucoup d'intelligence voire d'humour dans des histoires fabuleuses partant parfois de simples faits divers comme cela semble le cas ici. Une bonne histoire et un visage intéressant et souvent peu flatteur d'une certaine humanité. Le film pourrait ressembler à une adaptation cinématographique de l'idiot de Dostoïevski où un personnage d'une pureté "maladive" est confronté presque malgré lui aux autres.
De tous les cinéastes allemand de la grande génération des années 70-80, Herzog doit être le plus marqué par le Romantisme. Il se trouve que l’action de son film se situe en Allemagne à l’époque du romantisme tardif. Kaspar Hauser a d’ailleurs les caractéristiques d’un personnage de ce courant : une individualité lunaire, innocente, victime de la société, ne distinguant pas entre le réel et le rêve, un personnage venu de nul part. Il ressemble à la fin à une sorte de pythie ou de fou voyant racontant ses visions. C’est formellement, le film le plus sobre de son réalisateur, qui peut avoir tendance au pathos, mais un des plus radicaux sur le fond. Bruno S. est terriblement émouvant. La scène ultime peut être vu comme de la dérision acide.
Werner Herzog (Coeurs de verre, Aguirre: la colère de Dieu) met en scène l'histoire vraie de l'enfant sauvage Kaspar Hauser, l'un des cas psychologiques les plus troublants. Herzog retranscrit parfaitement l'ambiance énigmatique et intimiste nécessaire à la bonne diffusion des émotions que l'intrigue nous propose. Un bon cru, servi par une BO impeccable.
L’histoire vraie d’un ado incarcéré 17 ans dans une cave, sans éducation, et retrouvé sur la place de Nuremberg, ne tenant pas debout et ne mangeant que du pain. Peut-être un rejeton gênant abandonné par une famille noble. D’abord emprisonné, les enfants du geôlier puis le bourgmestre de Nuremberg prennent en charge son éducation. Pour rentabiliser les frais qu’il occasionne, on le présente en attraction foraine. Puis Werner Herzog fait des siennes avec quelques scènes étranges sur la religion, la foi et les femmes (le village de menteurs, le cygne sur l’adagio d’Albinoni, l’ensemencement du cresson calligraphiant son nom, le rêve du Caucase en allusion à son père). Cinq ans après son apparition, Kaspar Hauser est assassiné - ou se donne la mort – autre énigme réelle. Son autopsie révèle un cervelet disproportionné par rapport au cerveau. Le mérite de Herzog est d’avoir su créer dans son film une atmosphère en permanence intrigante et bizarre, comme le sont les faits historiques. En revanche, l’acteur choisi – convaincant par ailleurs - paraît bien âgé pour son rôle.
Il y a des films qui vous reste graver dans votre tête, que se soit par ses images ou par ses son (Ici la voix de Kaspar). Karpar Hauser est l'un de ces films là, un film qui se taille une place dans votre cerveau pour vous rapeller de temps en temps. Car on a juste envie de dire c'est beau. Et oui du Herzog c'est beau. Et on a encore envie de le redire : c'est beau. L'acteur (un amateur rapellons le) est fabuleux de justesse.
ce n'est pas un film, ce n'est pas un personnage, c'est un sublime malaise qui fait froid dans le dos , qui séduit, qui fait peur, qui nous pose des questions sur nous-même qui sont sans réponse. Chronique intemporelle qui nous fait mal par sa conclusion.
Je n'avais encore jamais vu de films de Werner Herzog. Encore une lacune à ma culture cinématographique. Je commence bien avec ce film ! Il est tout simplement fantastique. Au début, je me suis cru dans un film de Tarkovski avec les préludes et les interludes de paysages à gros grain sous fond de musique classique. On se croirait devant un tableau de Seurat.
Herzog utilise le prétexte de "l'homme sauvage" (joué magnifiquement par Bruno S. qui a vécu une enfance un peu similaire à celle de Kaspar Hauser et qui l'atout majeur du film) pour remettre en cause notre vision de la vie, la religion, le rôle de la femme... et finalement nous faire réfléchir sur l'essence de notre vie. Ce film m'a aussi fait penser par moments à un autre monument du cinéma : "Elephant Man" qui en utilisant le même procédé (un être différent des autres et ayant vécu à l'écart se retrouve en société) aborde le thème du droit à la différence. Je pense d'ailleurs que je vais le revoir assez vite !