Alors qu'il vit une carrière riche en succès, Mel Gibson se lance, pour sa deuxième réalisation, dans l'adaptation romancée de la vie de William Wallace, symbole de l'indépendance de l'Écosse.
Dès le début, Mel Gibson précise que son film est romancé et donc comporte surement des erreurs et/ou inexactitudes historiques, mais son intérêt n'est pas là, il livre un film épique, violent et cruel sur un homme qui se bat pour sa liberté et son pays contre l'oppressant Anglais. Il prend un parti-pris assez violent, que ce soit dans les actes ou les pensées, où c'est la seule manière de pouvoir arriver à ses fins et forme un cycle inéluctable.
Alors, si l'ensemble n'est pas exempt de tout reproche, que ce soit dans la sous-exploitation de certains personnages ou dans la dimension romantique (la relation avec le personnage de Sophie Marceau) qui ne prend jamais vraiment et parait maladroite, c'est balayé par le sens épique, la fascination pour le personnage de Wallace, la violence et la façon dont Gibson met en scène le récit. Ce dernier filme à merveille les scènes de bataille et/ou de barbarie, rythme parfaitement son récit, lui donne de l'intensité et sait alterner les différents tons, entre moments calmes, d'émotions, impressionnants, de bravoures ou de violences. Il sait mettre en place une atmosphère tout le long prenante, faisant facilement oublier ses quelques clichées et l'exagération de la figure christique de Wallace, et sans tomber dans la lourdeur et l'excès (notamment au point de vue de la violence) en mettant en avant la réalité et folie guerrière ainsi que l'esprit de la liberté, que ce soit individuelle ou d'un pays.
Si les personnages féminins sont sous-exploités, Mel Gibson arrive tout de même à donner de l'importance au roi d'Angleterre et à Robert le Bruce et à bien retranscrire leurs divers enjeux. De plus, s'il se montre brillant derrière la caméra, il se montre aussi à son aise (et omniprésent) devant, incarnant avec présence et charisme William Wallace. De plus, il nous transporte de belles manières dans l'Écosse du XIIIème siècle, sublimant ses divers paysages et mettant bien en avant ses coutumes, langages et habits, le tout sublimé par une belle musique, adéquate à l'atmosphère mise en place.
Bien qu'elle ne soit pas exempte de tout reproche, cette belle fresque historique fait facilement oublier ces quelques défauts grâce au talent de Mel Gibson pour conter son histoire et donner un sens épique, barbare et impressionnant à son film, tout en sublimant les divers paysages.