Quel film! ! Certainement LE film épique par excellence (cependant pas le meilleur), contenant tout ce qu'un film de ce genre doit contenir: un héros charismatique et complexe, un méchant détestable et sadique, des scènes de batailles homérique, un scénario riche en rebondissements, une moralité sur la vie, la liberté, le courage, et, surtout, un souffle épique, et une intensité dramatique, ces derniers étant présent grâce aux précédents éléments.
Les trois premiers quarts d'heures sont lents, mais déjà prenants; le climax du film est basé essentiellement sur deux personnages: William Wallace, héros créé par Mel Gibson, et certainement devenu l'archétype du héros tragique au même titre que Maximus: à la fois attachant, charismatique, émouvant; et le roi Edward le Sec, l'un des "méchants" les plus réussis jamais créés: un roi cruel, ignoble, mais néanmoins charismatique, qui réussi à provoquer la révolte intérieure chez le spectateur. Il représente l'archétype du mauvais roi, qui prive ses sujets de libertés. Braveheart est très manichéen, bien sûr, mais ce manichéisme est tellement sincère, symbolique et intense qu'il devient l'un des points forts du film. Un autre axe sur lequel est basé l'histoire est bien sûr l'histoire d'amour entre Wallace et Murron. Pour une fois, cette romance m'a touchée, certainement parce qu'elle est là pour servir le scénario, et pas pour permettre à Braveheart de remplir le cahier des charges du parfait blockbuster. Bref, vous l'aurez compris, Braveheart possède un souffle épique et une ambiance lyrique très intenses. Les costumes sont réussis, en revanche, les décors semblent un peu absents, mais peu importe. Les batailes en elle-mêmes (les nuées de flèches, les charges) ont un peu vieilies, mais les combats sont bien chorégraphiés, violents, et filmés avec lisibilité. Mais ce qu'il y a de vraiment remarquable, dans ces eux batailles, ce sont leur dimension épique, rarement égalée. Le scénario , basé sur ces personnages poignants et sur cette intensité dans l'ambiance, est tout simplement passionnant, et il contient un lot impressionnant de trahisons et de rebondissements. Le rythme est très soutenu, on ne s'ennuie pas pendant ces 2h50, magré quelques longueurs dûes à la seconde histoire d'amour (assez inutile, d'ailleurs). Les messages transmis par ce film sont très nombreux et très importants: des messages de paix, d'humanité, une critique du conservatisme également: toutes ces thématiques alimentent le souffle épique du film. à ce propos, le personnage de Robert le Bruce est très réussi, la scène de traîtrise est extrêmement poignante. La musique de James Horner, au premier abord, déçoit un peu:l elle manque d'intensité, surtout lors de scènes de batailles. Mais les thèmes sont tout simplement sublimes, et plongent le film dans une ambiance écossaise. On pourra cependant regretter, dans ce film, un final improbable, bien que poignant, une second histoire d'amour un peu inutile, et le petit nombre de combats durant le film. Je regrette personellement que les trois premiers quarts d'heures du film soient surtout basés sur la tragique romance entre Wallace et Murron; bien qu'elle soit réussie, cela ne donne pas au film autnt d'intensité que dans Gladiator. Bref, Braveheart est un chef d'oeuvre, ou peu s'en faut. Pour ma part je préfère tout de même Gladiator (plus grande intensité épique, meilleure réalisation), le dernier samouraï (même raisons), Troie (surtout director's cut)(plus complexe, mieux réalisé), 300 (plus intense, plus marquant), et même Kingdom of Heaven director's cut (plus de thèmes abordés, meilleure réalisation). Et, dans l'ensemble, j'ai plus été touché par la fureur vengeresse de Maximus, par l'amitié entre Nathan Algren et Katsumoto, l'amitié entre Achille et Patrocle, le desin tragique de Léonidas et le personnage de Balian que par l'histoire d'amour entre Murron et Wallace.