"Braveheart" est un film épique dans lequel on a notre lot de bravoure, de romance, de guerre, de politique et de tout ce qui constitue lignes essentielles à la réussite hollywoodienne. Oui, mais justement voilà. Au bout d'un moment, le spectateur s'essouffle avant même son protagoniste à force de se voir rabâché encore et encore "liberté" (freedom) à toutes les sauces, sans que cela ne nous interpelle vraiment. Pourtant, la première heure est une totale réussite. On en apprend beaucoup autour de William Wallace, son enfance, ses peines, ses déboires. On zappe son initiation aux cotés de son oncle qui, j'en suis persuadé, aurait été un bon point à exploiter et on arrive quelques années plus tard. Mel Gibson tout beau, tout neuf, cheveux au vent et coutumier des accolades de brutes avec ses copains écossais, entre en scène. D'une belle manière, on nous expose sa romance furtive avec celle qui sera la cause de son combat. La barbarie ne manque alors pas. Et si vous pensiez passer à coté d'une éclaboussure de sang, d'un coup d'épée bien placé ou d'une décapitation sommaire, ne vous en faites pas car on vous le fait au ralenti. Aussi, vous ne raterez rien des discours sirupeux vu et revus avant de se jeter dans le tas, des regards fuyants, provocateurs ou indifférents, des "liberté" (oui, on y revient) hurlés pleins poumons, le tout sur une musique de James Horner qui, si elle ne manque pas de créativité dans les premières minutes, devient vite redondante et sans grande ingéniosité. Bref, on a notre quota de séquences dispensables. Car, au fond, ce qu'on veut c'est comprendre les motivations de ce chevalier incarné avec aisance (il faut lui accorder ça) par l'acteur/réalisateur qui se perd trop souvent dans des longueurs qui auraient pu être soigneusement contournées s'il n'avait pas décidé d'ajouter des éléments scénaristiques inutiles (mention spéciale pour le rôle de Sophie Marceau qui, très honnêtement, m'a profondément ennuyé). Le casting dans son ensemble s'en sort plutôt bien, mais les rôles frisent les archétypes dont on se serait bien passés. La fin est une torture gratuite qui souligne le fait que le cinéaste adore illustrer la souffrance au cinéma, quelle que soit sa forme. Pour résumer, on a une heure parfaitement accomplie et deux autres qui alignent des clichés. "Braveheart" est donc loin du grand film historique que je m'attendais à voir. Une déception.