"The king of comedy" ou "La valse des pantins" en version française. Pour une fois, le titre français me parait un peu plus adéquat que la version originale. Car avec un titre comme "The king of comedy", on pourrait s’attendre à quelque chose d’hilarant, ou à quelque chose d’ironique. Dans les faits, la mise en place de l’intrigue se fait à une vitesse si lente que le spectateur a l’impression de faire du sur place. A l’inverse, le titre français spoile plus ou moins le film… Alors qu’en est-il ? Bien que je ne sois pas un féru du cinéma de Martin Scorsese, il faut reconnaître que son sujet est bien maîtrisé, porté par un Robert De Niro haut en couleurs en pauvre bougre à qui on n’a de cesse de lui déformer son nom (ça oui, c’est drôle), prouvant qu’il est capable de mettre de côté des rôles plus sombres comme dans "Taxi Driver" ou encore "Voyage au bout de l’enfer". L’autre surprise, à mon sens la plus grande, vient de Jerry Lewis. En effet, il reprend exactement le job qu’il savait si bien faire à la télévision, à savoir faire hurler de rire tout un public. Sauf qu’il va glisser peu à peu vers le très sérieux, voire même la résignation, conformément à ce qu’exige le scénario. En revanche, le 3ème larron principal, qui est en fait une larronne, tombe un peu trop dans la caricature (ou dans un terme moins fort, dans le cliché) en étant interprétée par une Sandra Bernhard qui visiblement voulait donner de la matière destinée à la confrontation des deux personnages principaux. Le plus étonnant est qu’elle y est parfaitement arrivée ! Alors "La valse des pantins" serait une comédie ? Pas vraiment, car on ne peut pas dire qu’on rigole franchement à gorge déployée, hormis durant le sketch retransmis à la télé, dans lequel il y a du bon (du très bon, même), et du moins bon (voire du mauvais, pour ne pas dire tendancieux). Non, en fait c’est simplement une comédie dramatique qui, certes, lorgne vers la comédie, mais penche plus vers le dramatique qu’autre chose. Ceci explique peut-être le flop commercial au niveau du box-office dans un premier temps, puis de sombrer dans les oubliettes dans un second temps. Pourtant, bien que j’aie beaucoup de mal avec le style très bavard du réalisateur, je reconnais que ce film est bon. Car en plongeant dans les obsessions viscérales que peuvent avoir certaines personnes, le cinéaste fend, sans jamais les casser, certaines idées reçues comme le rêve américain. Tout le monde peut réussir ? Oui, mais pas toujours, et… parfois à quel prix ! Cela donne une satire d’un cynisme étonnant, presque dérangeant, particulièrement ciblée en pointant du doigt le pouvoir des médias, en l’occurrence la télévision, sur la célébrité. C’est dit, et c’est bien envoyé. Mais attention : le synopsis présenté par Allociné révèle seulement la seconde partie du film. Si vous l’avez lu avant de visionner ce long métrage, il paraît très probable que vous finissiez par vous impatienter. Aussi, faites l’impasse et découvrez ce film sans rien en savoir, ainsi vous adhérerez davantage à l’évolution de la psychologie des personnages.