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Hotinhere
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4,0
Publiée le 29 janvier 2023
Une satire cynique et cruelle sur les travers du show-bizz et la soif obsessionnelle de notoriété, où un prodigieux De Niro (face à un Jerry Lewis bluffant), préfère être ” Roi ne serait-ce qu'une heure que plouc toute sa vie”. 3,75
Critique acerbe de la starisation et surtout des réactions hystériques, obsessionnelles ou égocentriques des admirateurs, cette comédie dramatique oscille entre rire et malaise grâce à l'interprétation mémorable de Robert De Niro dans son portrait d'un loser aveuglé par son dessein de succès qu'une érotomane renforce au-delà de toute rationalité. Présentant avec un regard distancié le monde des late shows, le récit avance avec dynamisme, suivant la frénésie démentielle du duo principal dont la quête maladive de reconnaissance et d'amour pousse à l'effroi désemparé un saisissant Jerry Lewis. Ou comment illustrer la potentielle dangerosité de failles narcissiques ou mentales en faisant froid dans le dos...
Un sacré film, dérangeant et malsain. Des sensations très bizarres. J'ai fini quelque peu exténué face à l'angoisse suscité par le thriller, et dérangé par le malaise provoqué par ce personnage fou joué d'une main de maître par Robert De Niro. Un scénario bien fichu pour un résultat captivant et réussi. A connaître.
Je n'ai pas aimé ce film outre-mesure car je n'ai pas retrouvé le style Scorsese que j'affectionne tant. Néanmoins, je dois admettre que la fin est très intéressante, et presque anticipatoire, sur les dérives actuelles du show-business et sur ce besoin qu'ont les célébrités de pousser le curseur toujours plus loin pour 5 minutes de gloire. Ceci dit, ce film n'a clairement pas la beauté, la puissance et le génie d'un Taxi Driver, à titre d'exemple.
Considéré comme une œuvre mineur dans la filmo de Scorsese, c'est pourtant un de ses meilleurs films. D'ailleurs on a du mal à croire qu'il s'agit de Scorsese derrière la caméra tant on ne reconnait pas son style. Il étudie toujours de manière minutieuse la psychologie de son héros mais sans certains artifices de mise en scène, tout est ici ultra sobre et cela donne au film un coté authentique fort appréciable. L'interprétation époustouflante (une fois de plus) de De Niro qui campe ce personnage aussi bien dérangeant, attachant et pathétique à la fois est bien sure une des forces du film. C'est une véritable mine d'or psychologique ce film, et toujours très d'actualité.
Signée par Martin Scorsese, “La valse des pantins” est une comédie mettant en scène Robert De Niro dans la peau de Rupert Pupkin, un comique qui rêve d’accéder au succès. Le comédien tente désespérément d’entrer dans le show-business et harcèle sans arrêt le célèbre animateur Jerry Langford pour se faire inviter dans son émission star. Essuyant les échecs, il décide de kidnapper la star. Plutôt méconnu du grand public, ce long-métrage se veut une satire de l’influence des talk show sur l’image. Bien joué et convenablement construit, “La valse des pantins” manque néanmoins d’ambition et de scènes hilarantes. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Un comique qui ne parvient pas à percer harcèle une star du show-business, et finit par l'enlever pour négocier une apparition dans son émission. "The King of Comedy" possède ainsi un scénario assez barré, et repose en grande partie sur le personnage de De Niro. Celui-ci y incarne à merveille un homme rêveur et naïf, obsédé par le succès au point de devenir dangereux. Cela donne d'ailleurs lieu à quelques séquences de fantaisie très amusantes, et à des décalages savoureux. Face à lui, Jerry Lewis casse ses personnages de clowns, et joue le rôle d'une star désabusée et hypocrite. A mi-chemin entre comédie et drame, le film évoque ainsi le milieu sans pitié du show-business, son rapport au public, et la quête parfois malsaine du succès. Moins connu que les autres collaborations Scorcese / De Niro, "The King of Comedy" mérite néanmoins le détour.
(...) Il faut dire que le pauvre Martin était débordé par son travail constant pour améliorer le scénario mais aussi par son travail sur la mise en scène, une de ses plus accomplies. De prime abord, on peut penser que le réalisateur ne s'est pas fouler et pourtant, on retrouve tout ce qui fait sa classe et son style mais avec un découpage beaucoup plus lent, qui laisse plus de place aux acteurs. Il y a tout d'abord des choix forts comme par exemple la volonté de ne pas filmer d'une manière différente les scènes de Pupkin en plein délire. Il en résulte ainsi une sensation assez étrange, qui désarçonne le spectateur et c'est un choix tout à fait logique au final. Au lieu de nous indiquer visuellement ce qui se passe, le spectateur doit ainsi lui même se laisser guider par la séquence et le contexte pour comprendre ce qui se passe. Ensuite, Scorsese se livre à quelques effets de style assez incroyables, comme par exemple ce fameux travelling arrière sur Pupkin face à sa "foule de spectateurs" ou encore quelques plans séquences assez incroyables, qui ne sont pas très ostentatoire mais qui se distinguent par leur naturel. Il y a aussi quelques fulgurances chromatiques comme cette séquence éclairée à la bougie, inspirée sans doute par celle de Kubrick sur "Barry Lyndon". Une séquence en grande partie improvisée et qui fait la part belle au talent d'une actrice méconnue mais qui aura sur le film une grande liberté, Sandra Bernhard. Avec sa grande bouche, sa voix et ses mimiques très agaçantes, elle ne séduit pas vraiment au 1er regard. Quand à Robert De Niro, sa performance est tout simplement décrite comme la meilleure de la collaboration entre les 2 hommes par Scorsese lui-même. La classe ! En se frottant à ce genre inédit pour lui, le réalisateur américain s'était mis une petite pression et je dois dire qu'il s'en sort très bien. Le film alterne entre moments gênants parfaitement rendus par son découpage avec d'autres scènes franchement hilarantes comme quand De Niro fait défiler les panneaux à lire devant un Lewis médusé par tant de bêtise. Le timing comique est bien réglé quand bien même ça reste avant tout une comédie assez noire. C'est d'ailleurs plus une vraie satire qu'une comédie pure. Pas une satire du show business mais plutôt le portrait assez dur d'un type de personnages, ceux qui veulent être célèbre et qui sont prêt à tout pour ça. (...) La critique complète ici
Un des derniers Scorsese qu'il me restait à découvrir et il est pour le moins atypique dans sa filmographie. Film le plus orienté sur l'humour on retrouve quand même certains thèmes chers au ciniéaste: l'inadaptation sociale, les modèles de société qui broient l'individu, des individus prêts à tout pour atteindre le but qu'ils semblent devoir atteindre et qui finissent au minimum couverts de ridicule (si ce n'est que sur ce point la fin est pour le moins différente). Une nouvelle fois son acteur fétiche réalise une performance magistrale en comique raté assoiffé de notoriété, aveuglé par la certitude qu'il mérite d'être en haut de l affiche. De Niro jour à merveille avec ce personnage à la fois ridicule et inquiétant. Face à lui Jerry Lewis joue la vedette au sommet qui parait de plus en plus antipathique alors qu'il est la victime dans l'histoire. Il y a la un renversement assez savoureux. Même si je préfère les films plus sombres de Scorsese, la fin fait de la valse des pantins un de ses films les plus désabusés sous sa couverture de légèreté.
Si Travis Bickle avait eu un enfant avec Annie Wilkes (la fan sociopathe du roman/film Misery), il y a de grandes chances que le fils se serait nommé Rupert Pupkin. Le film de Martin Scorsese est une incursion plus nette dans la comédie. La valse des pantins utilise le même ressors catalyseur. Après le vétéran du Vietnam, l'anti-héros est cette fois un banal loser en mal d'amour et de reconnaissance. Le spectre est donc large puisque beaucoup pourront éprouver de la sympathie pour le luron gentiment cinglé que représente Pupkin. Pas un mauvais bougre, finalement. Travis Bickle cherchait sa place, Rupert Pupkin veut sa chance. En l'état, il est tout autant la résultante d'un obsession pour la célébrité. Quitte à perdre pied, et confondre les fantasmes de sa vie rêvée avec la réalité d'une existence ordinaire. Robert De Niro déroule un éventail de jeu colossal, passant du registre comique au dramatique, voire pathétique, sans rien perdre de la dimension humaine que revêt Pupkin. Aux antipodes de ce à quoi il nous avait habitué, Jerry Lewis excelle dans un rôle déjouant les attentes, participant à cette critique de la gloire, qui dénature la réalité au profit d'une fantaisie hypocrite. Diahnne Abbott et Sandra Bernhard complète le casting, avec deux rôles symétriquement inverses (l'une dans un registre bienveillant et charmeur, l'autre sur la corde raide entre détresse et hystérie). On dit souvent que les blagues les plus courtes sont les meilleures. Allumez votre télé, branchez-vous sur les réseaux: télé-réalité, faux-happenings à tout-va, stars d'un soir créées et envoyées à la déchiqueteuse pour has-been en deux temps-trois mouvements. La blague de Pupkin, c'est d'être aussi méchamment drôle aujourd'hui qu'elle l'était hier. Et mine de rien, ça fait presque quarante ans qu'elle fait mouche.
Sans être le plus grand et le meilleur des films de Scrosese,la valse des pantins tiens non pas par son histoire(un peu faible) mais par ces personnages et ces acteurs. L’interprétation de Jerry Lewis est excellente,De Niro et lui aussi très bon dans ce rôle de comique qui cherche la gloriole. C'est le savoir faire de Scorsese,ainsi que la drôlerie et le pathétique qu'il a sut mettre dans ses personnages qui font du film quelque chose d’intéressant à suivre. Avec un autre réalisateur la donne n'aurait certainement pas été la même.
Ce film, réalisé par Martin Scorsese et sorti en 1983, qui fait d'ailleurs partie des plus méconnus du réalisateur, n'est vraiment pas mal du tout ! Une fois de plus, le réalisateur dépeint le portrait d'un homme que l'on considérerai comme "fou" car il vit totalement dans son monde et sort des clous de la société. Mais le contexte est en revanche inédit (du moins dans la filmographie du cinéaste) puisque nous sommes cette fois-ci projetés dans l'univers de la télévision et plus précisément dans celui de la fandom. Nous suivons en effet deux gros fans de Jerry Langford, un animateur comique, qui vont tout faire pour l'approcher, jusqu'à l'enlever. De ces deux fans, nous suivons en particulier Rupert Pupkin qui rêve de devenir un célèbre comique à son tour (d'où le titre original du film d'ailleurs, "The King of Comedy") mais surtout qui s'invente une relation avec Jerry. Dans les films de Scorsese, être dans la tête du personnage principal n'a rien d'anormal mais c'est ici plutôt perturbant car la première discussion fantasmée avec Jerry arrive sans prévenir ! Robert est en effet seul dans sa chambre puis nous passons, sur le contrechamp de Jerry, dans un restaurant où de nombreux fans interpellent Rupert. Et c'est tout aussi bien fait que ça en est véritablement déstabilisant ! J'adore en effet par exemple la manière dont les interruptions de la mère de Rupert sont incorporées dans les fantasmes de ce dernier. Et j'adore la manière dont cette scène fait froid dans le dos, tout comme celle dans laquelle Rupert discute sur son fauteuil avec deux affiches représentant des invités, dont une est Jerry. On est alors complètement projetés dans le monde torturé et malade du personnage principal, ce qui a quelque-chose de profondément dérangeant. Cependant, je trouve que le film souffre de quelques longueurs non négligeables et notamment vers la fin qui se traine un peu. Cependant, la toute fin est quant à elle véritablement originale, tout en apportant un regard plutôt cynique sur le monde du show-business. Concernant les acteurs, nous retrouvons, comme souvent chez le réalisateur, Robert De Niro, qui joue très bien, de même que Sandra Bernhard ainsi que Jerry Lewis dont le rôle lui permet d'exploiter ses talents d'acteur en dehors de la comédie. Enfin, d'ailleurs, le film possède un certain aspect comédie noire qui est très intéressant et qui s'incorpore très bien à l'ensemble. "La Valse des pantins" est donc un bon film, tout simplement !
Scorsese donne encore à De Niro l'occasion de se distinguer dans un rôle de mec balourd et tenace, et surtout très pathétique, prêt à tout pour atteindre son objectif de vie : être le roi du show le plus populaire des États-Unis. Le film est rythmé autour de ce personnage burlesque, mythomane et téméraire, incroyable de ténacité. La critique de la société du spectacle, de la télé, et du supposé rêve américain est acerbe. Et au final, même si on est loin des meilleurs Scorsese, on peut se laisser emporter par cette farce aux situations drôles et parfois improbables.