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TTNOUGAT
589 abonnés
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5,0
Publiée le 22 février 2016
Sans doute un des dix plus beaux Curtiz sur ses 90 parlants et surement un des plus utiles pour nous faire réfléchir sur les risques du système politique nommé démocratie. Curtis s’y montre fort pessimiste mais nous donne une solution : ne pas commencer à accepter le moindre avantage de la part de gens qui portent avec eux la corruption, cela peut se retrouver même de longues années plus tard. Il sera difficile de s’en dégager bien que cela ne soit pas impossible : voici pour la leçon de vie. La leçon de cinéma sera tout aussi claire : autour de ce thème central, de nombreuses péripéties plus ou moins spectaculaires selon les intervenants, Lane et Titus ayant les meilleures parts car si l’un est totalement malfaisant, l’autre à sa partie d’ombre à l’instar de son attirance morbide pour ce dernier. Le récit va nous amener à parcourir toutes les couches sociales de la ville de Boldon en suivant la destinée de Lane; Curtiz est le seul cinéaste à ma connaissance capable d’offrir une telle mine d’informations en si peu de temps et avec autant de talent. Il nous livre le meilleur de son cinéma avec une anti-Errol Flynn et en réussissant à éviter le moindre personnage attachant ce qui rend son film universel. La mise en scène tient une grande place dans ce chef d’œuvre, le noir et blanc aux nuances fort travaillées force l’admiration. Joan Crawford, dont c’est le plus beau rôle (mieux encore que celui de Mildred Pierce) à ici 43 ans, elle bénéficie de quelques gros plans fascinants que la couleur aurait abimé. Son élégance et ses capacités d’artiste acquis au prix d’un travail acharné font notre admiration.
Difficile de se passionner pour ce boulevard des passions ! Joan Crawford essaie désespérément mais vainement de sauver un personnage improbable, victime d’un démoniaque Sydney Greenstreet, plus machiavélique que jamais. Le reste de la distribution est médiocre, notamment Zachary Scott et David Brian, dont on se demande bien comment l’héroïne parvient à en tomber successivement amoureuse tellement ils manquent tous deux de charisme. Le scénario est confus et se termine sur une happy end baclée et grotesque. Quant à la mise en scène de Curtiz, elle est académique, sans plus.
Un merveilleu film de Michael Curtiz avec l'extraordinaire Joan Crawford, un film qui traite de l'abu de pouvoir et de l'ambition mais une ambition qui reste positive!
Quatre ans après 'Mildred Pierce', Joan Crawford retrouve Curtiz et Zachary Scott, spoiler: ce dernier aussi veule dans ce film que dans l'autre , et s'en sort, ma foi, très bien, offrant au personnage de Lane Bellamy toute l'intensité dramatique dont elle était capable. Un personnage masculin fort en face , en la personne de Sidney Greenstreet, dans un style différent de Jack Carson (Mildred Pierce), tient la dragée haute à Mme Crawford. Il manque peut-être un alter ego féminin dense , comme avait pu l'être Ann Blyth. Mais le tout est efficace et bien enlevé Par Curtiz. On ne s'ennuie pas une seule seconde dans ce semi-film noir sur fond de magouilles politiques.
GÉNÉRAL : spoiler: Un shérif tente d’aider un jeune homme qui se cherche, mais ses plans sont bousculés lorsqu’une danseuse débarque en ville.
ASPECTS POSITIFS : spoiler: La détermination d’une femme de caractère pour faire triompher la justice.
ASPECTS NÉGATIFS : spoiler: Le personnage de Sydney Greenstreet.
PISTES DE RÉFLEXION : spoiler: Pourquoi le shérif a tant de haine envers la danseuse ? Peut-être aime-t-il son adjoint à un certain pourcentage et qu’il peut l’utiliser à un autre pourcentage. Peut-être développe-t-il une haine envers la danseuse, car il est jaloux de la relation qu’elle développe avec son adjoint. Pourquoi n’en a-t-il pas envers Annabella ? Peut-être qu’Annabella ne le dérange pas trop étant donné qu’elle est utilisée comme marionnette, que son adjoint n’est pas réellement attaché à elle et qu’elle n’empêche pas le shérif de contrôler son adjoint. Pourquoi finit-il par abandonner son adjoint ? Peut-être qu’il ne réussit pas à aider son adjoint comme il le voudrait, qu’il ne l’aime non pas comme il est, mais comme il voudrait qu’il soit, qu’il est furieux contre lui-même de ne pas avoir réussi avec son adjoint, qu’il tente de le brasser et qu’il aurait peut-être même aimé se battre physiquement avec lui et qu’à bout de lui-même, de ses efforts, dépassé par les événements et à cause de l’attitude de son adjoint dans son entreprise, il finit par l’abandonner. Le jeune homme est faible, ne réussit pas à éclore et a de la difficulté à refuser ce que ceux autour de lui, lui proposent. En choisissant de rester sous la tutelle du shérif, de laisser cet homme choisir pour lui et de respecter ses conditions, il finira par mourir. C’est le choix entre la carrière, la facilité de vivre et la richesse versus le choix de ce qui est meilleur pour nous, pour nous élever et qui est plus ardu. On réalise que l’homme ne peut pas se contenter de carburer à la facilité de vivre, qu’il a besoin de s’élever autrement. Dans ce film noir, c’est la danseuse qui est forte en menant sa propre vie et non celle que les autres voudraient qu’elle poursuive. Elle manque son coup avec l’adjoint au début, mais réussit tout de même à passer par-dessus, à sauver l’état d’une crapule et à aimer son mari. Elle a une excellente capacité d’adaptation à la vie, elle ne lâche pas et elle fait le bien. Contrairement à l’adjoint, elle sait faire face à la musique, aux difficultés et problématiques de la vie et elle finira par rayonner et faire rayonner ceux autour d’elle.