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Un visiteur
4,0
Publiée le 10 août 2010
La peau douce,quatrième long métrage de François Truffaut, est un film qui pose problème dans la filmographie du réalisateur. En effet, malgré le traitement de thèmes chèrs au cinéaste que l'on retrouve dans d'autres de ses réalisations à succès ( Jules et Jim, La femme d'à côté, etc. ) ce film sera, à sa sortie, incompris du public ainsi que d'une bonne partie de la critique. Il suffit de regarder les réactions sur ce site pour voir combien La peau douce divise les aviser et reste incompris, certains allant jusqu'à le taxer indirectement de "film machiste" véhiculant des préjugés sur la place de la femme dans la société. Même si Truffaut n'a jamais été un cinéaste politique, et donc même si des thèmes comme l'émancipation de la femme ou autres ne le concernent pas directement, il me paraît difficile de voir dans La peau douce une oeuvre péjorative pour le sexe féminin. Truffaut adopte, comme dans nombre de ses autres réalisations, un point de vue complètement féminin sur le récit, le personnage interprété par Jean Desailly étant dépeint trés négativement. La réaction pour le moins violente de sa femme n'est donc évidemment pas à lire comme une critique de la versatilité de la femme, mais bien plutôt comme une réaction d'orgueil, juste, de cette dernière dans une société qui pardonne, injustement, beaucoup à l'homme. L'autre grande force du film est sa réalisation sobre et efficace, malgré quelques scènes "Hitchcockiennes" (mais qui restent bien integrées au récit), grâce à une histoire simplement racontée ( trois personnages principaux dont deux, les deux femmes, qui se partagent en gros la première partie et la deuxième partie du film ) mais qui soulève quelques problèmes profonds, toujours avec une grande sensibilité ( voir la scène de l'appartement entre Jean Desailly et Françoise Dorléac ) sur l'incompréhénsion que l'amour fait facilement naître entre les hommes et les femmes. Assurément l'un des meilleurs Truffaut...
Une réelle lenteur dans la narration pour un scénario qui brille par son manque d'originalité. La prestation des acteurs, la mise en scène ou encore la musique : tous ces éléments participent à la banalité de ce film qui n'arrive jamais à captiver!
C'est l'histoire d'un beau mâle (sic), à qui tout réussi dans la vie et qui, par un excès de confiance en celle-ci, se laisse aller à la tentation : une jeune hôtesse de l'air. En effet, il va tout foutre en l'air juste pour une partie de jambe en l'air. Il cède à l'interdit, lui faisant découvrir une passion éphémère pour une belle plante, mais qui se fanera lorsqu'il sera trop tard. La réalité de leur sentiments, la réalité des procédures de divorce ... La Réalité point les mettent face à leur nudité comme Adam et Eve lors du péché originel. Il avait un beau statut social, une belle femme qu'il aimait, et qui l'aimait, une belle petite fille, un bel appartement, puis une belle maîtresse ; tout est beau qui finit mal, très mal, très très mal, très très très ... mâle.
"Ce qui se pense clairement s'énonce clairement." Et effectivement rien n'est plus simple que cette mise en scène, simple à tel point qu'on peut se demander où sont les artifices. On croirait presque voir se dérouler un livre de Julien Gracq, avec cette différence qu'on voit la tension monter d'un seul coup au lieu de petit à petit.
Un Truffaut mineur, qu'est-ce que ca donne? Un bon, voire un très bon film. Voila comment pourrait se résumer très schématiquement cette "Peau douce" certes en dessous de plusieurs films du grand François, mais qui n'en demeure pas moins d'un réel intérêt à bien des égards. Car si le scénario reste extrêmement classique, Truffaut réussit à le transcender à plusieurs reprises, et ce aussi bien grâce à une technique irréprochable que certaines scènes tout à fait mémorables. On ne peut en effet qu'admirer la manière dont le réalisateur réussit à amener certaines situations, et ce toujours avec une habileté et une élégance particulièrement remarquable, la mécanique s'avérant quant à elle impeccablement huilée et en définitive particulièrement convaincante... Autant de qualités qui font en définitive du film une oeuvre séduisante et douloureuse, portée qui plus est par les très belles prestations de Jean Desailly et Françoise Dorléac : du cinéma français comme on l'aime.
Francois Truffaut signe avec la Peau douce un film très humain, autant dans sa façon de filmer ses acteurs, d'un naturel parfait, que dans la justesse psychologique qu'il arrive à donner à son histoire d'adultère. Le traitement est moderne, bien mené mais n'est pas non plus transcendant pour un thème vu des centaines de fois. C'est un beau film avec de bons acteurs mais qui n'est pas non plus essentiel.
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4,0
Publiée le 3 mai 2009
Trois ans après le sublime "Jules et Jim", François Truffaut s'inspire d'un fait divers pour dècrire l'infidèlitè au quotidien avec son cortège de lâchetès, de mensonges et de rendez-pressès dans les hôtels minables! Par cette autopsie d'une passion et sans aucune complaisance envers son personnage masculin, il dècrit dans un style sec et incisif l'itinèraire tragique du superbe Jean Desailly, un bourgeois quadragènaire qui s'èprend de la très belle Françoise Dorlèac (de loin son plus beau rôle malgrè une courte carrière), une hôtesse de l'air! Du très grand Truffaut qui signe ici un film personnel et èlègant, accompagnè par une remarquable mise en scène notamment dans les gros plans...
François Truffaut voit un jour dans la rue un couple qui ne lui semble pas marié ... quelques temps plus tard, il écrit un scénario à partir de cette image, puis il tourne La Peau Douce. 20% de faits divers 20% de vécu des autres 20% d'autobiographie 40% de pure fiction , Voilà la recette de La Peau Douce ... dont le goût est doucement amer. La griffe de Truffaut et la splendeur de Dorléac nous font oublier qu'au départ , il s'agissait d'une simple histoire d'adultère, d'une histoire d'ascenceurs qui ne font que descendre, et de lumières qui s'éteignent et se rallument.
L'une est de profil, l'autre de façe: tandis que Nicole joue de son chignon d'un bout à l autre de la pellicule, Franca arbore un front irréprochable d'impèratrice romaine. Cette tigresse ne permet pas que l 'on approche sa proie , un être faible et immature, qui répond au nom de Pierre Lachenay, qui sonne comme celui d'un président du conseil de la Quatrième République.Un homme étriqué et toujours pressé ,dont la nature de voyeur éclate au contact d'une jeune hotesse de l 'air , lui qui avait été jusqu'alors maintenu dans le confort sexuel du mariage. Cette histoire est à l'opposé du traditionnel adultère français: ici, point de vaudeville et une géniale inversion des caractères de l 'épouse et de la maitresse: la première est sauvage, sensuelle voire fatale, la seconde est enjouée ,tendre et raisonnable. Elle est flattée d'une liaison qui la divertit de stewards blasés et indélicats, touchée par un homme-enfant qui ferait ses premières armes. Pour elle, l'histoire restera banale; pour lui , elle est une course contre la montre fatale.Tandis que Nicole jongle avec les décalages horaires, Pierre égrène les secondes d'un feu rouge, surveille les étages d'un ascenseur, dénombre les paires de chaussures dans les hotelsou les voitures sur l'autoroute. Ce film, tout en demi-teintes, s'apparente à un drame métaphysique où un homme ,trop typé physiquement et sexuellement, rate sa reconversion: lâchement il reprend ses marques dans son restaurant habituel, et regroupe ses cigarettes dans un seul et même paquet: trop tard, on ne badine avec l 'honneur pour notre tigresse.
Plus je vois de films de Truffaut moins je comprends le talent qu'on lui trouve. Ses films veillissent tellement mal... La Peau douce ne fait pas exception. :(
Ce film illustre la vieille idée selon laquelle les femmes tiennent les hommes par le sexe. Son héros est pris au piège de l'émancipation sexuelle. Les hommes sont écrivains, pilote de ligne, directeur de cinéma, intellectuel : ils ont le pouvoir. Les femmes sont hôtesse de l'air, épouse, secrétaire, vendeuse de bas ou de photos : elles sont bourreaux des sens. Elles se révèlent inconstantes, frivoles, meurtrières, inconséquentes, trouvant du plaisir à se faire viloer et d'être le jouet des hommes (qui est le maître et qui est l'esclave ?). Truffaut exprime sur écran son incompréhension, sa frustration. Est-il dupe ? Les références au "pére Gide", à Allégret, à Cocteau sont pour moi éclairantes quand on sait le peu d'attirance qu'ils avaient pour les femmes. Truffaut montre dans ce film qu'il est un excellent critique qui a compris que pour parler de cinéma il faut faire du cinéma. Mais je trouve que sous des dehors de "nouveauté" son langage manque de profondeur. A la différence d'un Godard ("Le mépris" avec la même équipe Cotard, Delerue, ... est un pur chef d'oeuvre qui n'a pas pris une ride) ou d'un Hitchcock qui savaient manier la forme grand public sans négliger le fond et l'originalité. Truffaut avait également une passion pour Spielberg. Qu'est-il devenu ? Il fait du business avec un discours grossier. Bref : pour moi "La peau douce" est ridée et elle a vraiment pris la poussière.
Un film de François Truffaut dont j'ignorais totalement l'existence... Ô combien ma surprise fut grande en découvrant cette histoire d'amour racontée magnifiquement dans tout ce qu'elle a de plus beau et tout ce qu'elle a de plus glauque, notamment grâce à une musique envoutante de Georges Delerue, aux talents époustouflants de Françoise Dorléac et Jean Desailly mais surtout au style visuel particulier de ce film tragique signé François Truffaut. La Peau Douce est un film remarquable !!!
Un film d'un réalisme fort et pourtant dont la poétique traverse l'univers. Cette relation vouée à l'échec des convenances est rendue par de merveilleux acteurs. Desailly est époustouflant de vérité. Il a dit de ce film qu'il l'avait privé de tout meilleur rôle après qu'il l'ait eu joué. Il en est des rôles parfois comme de la vie : les personnages sont parfois tellement plein de vérité que le public ne peut plus oublier qu'un acteur a "été" ce rôle. Peut être tout simplement était-ce le moment pour Desailly d'abandonner le cinéma et de s'adoner au théâtre: Truffaut a tellement représenté une "nouvelle vague" cinématographique. On parle d'ailleurs dans la peau douce d'un cinéaste de l'ancienne vague : Marc Allégret. J'aime beaucoup les commentaires fait autour des films dans les versions collectors. Car finalement, on trouve encore à dire sur un film même quand tous ceux qui l'on fait ont tout dit : un film parle à chacun d'entre nous : c'est cela le génie d'un cinéaste :parler à tous ceux qui ont connu des situations identiques.Ici, l'adultère : homme, femme, trompé ou trompeur. Ils deviennent universels : donc classiques à l'instar de Mme BOVARY ou du CID. La fin est surprenante mais elle traduit bien l'inconscient collectif : qui n'a pas eu envie de prendre un fusil un jour, pour tuer celui ou celle qui l'a trompée ? On dit que Truffaut s'est inspiré pour cette fin d'un fait divers réel. La réalité dépasse toujours la fiction. Truffaut savait faire de ses fictions une réalité et de la réalité une fiction. C'était un vrai grand cinéaste.
Grâce à une maîtrise absolue, Truffaut transforme une histoire à priori banale (un fait divers me semble-t-il) en un film secret, touchant, émouvant et choquant. Le réalisateur joue sur les images, et amène un léger suspense dans cette simple histoire d'amour, avec en prime une excellente chute. La Peau Douce, le meilleur film avec Dorléac, et aussi la preuve que Truffaut est un grand.
Film impudique mais traité avec pudeur...Françoise Dorléac est sublime et n'a jamais été aussi bien filmée que dans La Peau Douce.Truffaut aime son actrice,cela se voit à chaque plan.Nettement autobiographique,Truffaut était alors en pleine crise conjugale.Un film erotique voire fetichiste parfois (la scène superbe où Jean Desailly caresse les jambes de Françoise Dorléac endormie et lui enlève ses bas...),un film à la fois tendre,beau,émouvant,réaliste soutenu par une photo splendide et la musique enivrante de Georges Delerue.Un film qui m'a beaucoup touché,qui donne envie d'aimer plus l'etre aimé,qui rend amoureux meme si le dénouement est comme souvent chez Truffaut,tragique...