Un très grand film , bien trop méconnu que je découvre en 2020.Un scénario pourtant relativement simple, l'histoire d'un adultère qui tourne mal, ou plutôt d'une passion fulgurante et irraisonnée. Mais la mise en scène est brillante , construite comme un suspens HItchokien, ou même comme une tragédie grecque dans sa 2eme partie. Le film doit énormément aux deux acteurs principaux, Desailly est remarquable, il n'a pourtant pas traversé le temps aisément et on se souvient peu de lui aujourd'hui , voir pour quelques seconds rôles . Un acteur énorme , qui joue ce bourgeois introverti , raisonné, cultivé, qui tombe fou amoureux de cette belle hôtesse de l'air. Il porte sur son visage le drame qui est en train de se jouer et on comprend par son jeu que l'issue sera fatale. Un acteur formidable. Et puis bien sûr la délicieuse F. Dorléac, que l'on connait bien pour 2 ou 3 films cultes; Mais là elle joue très bien aussi, pétillante , enjouée mais désinvolte, jeune fille moderne et libérée tel que le créeront les années 60. Ceccaldi est aussi très bon dans la séquence à Reims, une satire cynique de la petite bourgeoisie de province gaullienne. . Un bout de drame terrible , de rencontres manquées , de faux fuyants, de RDV tronqués , tout cela à l'occasion d'une conférence autour de André Gide. La femme de Desailly : Nelly Benedetti est excellente , c'est étonnant qu'elle n'ait pas fait carrière ensuite. Quelques scènes cultes , comme la 1ere soirée à Lisbonne et ce long plan séquence dans le couloir de l'hôtel ou un échange de clefs scelle le destin des deux amants. Ou le déshabillage de Dorléac, alors qu'elle est endormie , et Desailly qui dégrafe ses portes jarretelles délicatement , un vrai érotisme Bunuelien. Le dernier quart d'heure est étouffant , et oppressant , où tout le destin se joue sur un coup de téléphone raté ( il n'y avait pas portable à l'époque et il fallait la queue pour des cabines à jetons ). A noter une musique originale formidable