Un film sur la guerre en mode burlesque, palme d'or à Cannes en 1970 qui peut se voir et se revoir avec délectation. Evidemment le ton est comique, quoique, mais le fond n'en est que mieux traité : antimilitaire, anti autorité, anticlérical, un brin machiste.
ça se passe dans les années 50, à quelques pas du front de la guerre de Corée, mais ça pourrait être n'importe quand et n'importe où, c'est sans doute la guerre du Vietnam qui est visée. Une bande de chirurgiens civils appelés dans un hôpital de campagne exercent du mieux leur mission d'opérer, amputer, scier, coudre, suturer et passent le reste de leur temps à picoler, draguer, et se moquer des gradés, des obsédés, des coincés; des incompétents, des faux-culs. Les gags s'enchainent, sans vraie logique mais avec inventivité et des scènes d'anthologie( la cène, le suicide assisté, les parties de golf, la rencontre de foot) et souvent la complicité du haut-parleur qui annonce aussi bien le contrôle inopiné des MST, distille d'insupportables chansons japonaises, ou rend public les ébats d'une infirmière en chef coincée et moralisatrice avec un chirurgien incompétent.
On ne s'ennuie pas (sauf un peu au début, le temps que les personnages principaux se mettent en place) et on a une très jolie galerie de portraits avec des personnages attachants (pas, tous), comme le curé, le dentiste, le joueur de foot, le chef du camp, son assistant et bien sûrs les 3 chirurgiens.
l'humour potache et transgressif au service de la dénonciation de la mentalité américaine