La course à la mort de l’an 2000 est un des classiques des années 70, qui, il faut le dire, a pris un peu de plomb, mais reste convenable.
L’interprétation est assez bonne. David Carradine trouve un bon rôle, auquel il donne une belle présence, et une épaisseur. Il arrive réellement à imposer sa tronche particulière, et il porte bien le film. Stallone est un peu en retrait. Il est moins enthousiasmant, dans une prestation un peu fade, surtout connaissant le potentiel de l’acteur. Coté casting féminin je relève une galerie de très jolies femmes, de Simone Griffeth à Roberta Collins. Griffeth est très convaincante dans son rôle, et c’est elle qui a le plus à faire, clairement. En somme, de ce point de vue c’est plutôt plaisant, même si ce n’est pas transcendant.
Le scénario a le mérite de se distinguer. Il s’agit d’un film d’action rythmé, sans temps mort, court d’ailleurs, qui ne laisse pas de place au vide. Partant sur une idée évidemment très noire, Bartel l’utilise intelligemment pour développer d’une part une histoire un peu plus complexe que ce qu’elle promettait d’être dans le synopsis, et d’autre part un arrière-plan sociétal et politique bien intégré. Honnêtement c’est donc un bon point, même si on sent que le budget n’a peut-être pas permis toute l’exploitation du sujet et l’approfondissement des thématiques.
Visuellement, c’est clair qu’un film de 1975 avec 300000 dollars, ca peut difficilement paraître génial aujourd’hui. Reste que la mise en scène est bien faite. Bartel livre un travail très convaincant, avec de bonnes séquences de courses par exemple et quelques passages réjouissants, avec notamment deux petits malins qui finissent mal dans une bouche d’égout. La photographie bon, elle est nettement veillotte aujourd’hui. Les couleurs sont fanées, mais ce n’est pas non plus un gros problème. Les décors sont restreints, mais il y a quelques décors naturels réussis. Maintenant c’est certain que les intérieurs, et la conclusion, ne sont pas au point. Pour les véhicules c’est très agréable en revanche. Ceux-ci ont un coté « manège » très bienvenu, qui renforce le coté humour noir du film. Les trucages eux sont ratés. Il faut être franc, même avec un tout petit budget ils ne sont pas convaincants à de très rares exceptions près, et ils sont plus que cheap. Il est d’ailleurs difficile d’être réellement saisi par la violence théorique des accidents du coup. Niveau bande son, je m’attendais à un peu mieux, étant donné le caractère du film, et son appartenance indirecte au road movie nerveux et racé.
Pour conclure, La course à la mort de l’an 2000 est un film convenable. Il a des défauts c’est certains, mais il développe des thématiques intéressantes, une vision caustique du futur, tout en étant un divertissement généreux et honnête. Limité visiblement par son budget, néanmoins même en tenant compte de cet aspect, il y a des points chancelants, notamment sur les trucages. A voir mais surtout pour les amateurs de films un peu vieillis.