Un procès, un film en flash-backs perpétuels, le meurtre d'une adolescente, un racisme quotidien, et une population entière voulant lyncher cet officier ! Parfois, drôle et pétillant, ce grand Ford reste par son propos, sobre et unique par sa réalisation, un must-see ! Joyce, it's still the wild wild west !
Procès ridicule (les vieilles commères, le break pour jouer aux cartes !), jeu outrancier de personnages caricaturaux dont le sergent joué par Woody Strode, humour déplacé, clichés, chants militaires et énigme trop évidente...l'intention antiraciste de Ford était louable mais sa réalisation lourdingue a bien vieilli.
Une intrigue captivante et bien mise en scène entre flashbacks relatant les évènements passés et séquences du procès pour double meurtre du sergent chef Rutledge, interprété par un Woody Stoode impeccable. Tous les autres acteurs sont par ailleurs excellents et il n'y a jamais de place pour l'ennui jusqu'à un final pas avare en rebondissements. Un western efficace donc avec en prime les magnifiques paysages chers à John Ford et de subtiles touches d'humour (ce qui contraste avec celui habituellement plus lourdeau du realisateur).
John Ford est un monument,le temps le consacrera,les générations apaisées du 22 ième siècle sauront faire ressortir son amour de la part de grâce qui est en chacun de nous.Ce film qui peut paraitre caricatural est un monument de mise en scène et aussi un gage d'amitié pour Woody Stroode qui ne le décevra jamais ,puisque c'est lui qui lui tiendra la main au moment ou il rendit son âme au Dieu de Jésus-Christ auquel il croyait.C'est un film que j'adore mais je reconnais qu'il existe une bonne vingtaine de ses 58 films parlants qui lui soient supérieurs en tant qu'"oeuvres cinématographiques". Pourtant,il n'y a pas mieux ,pour expliquer à ceux qui ne savent pas voir ce qu'on appelle la "mise en scène" ,que la séquence du train arrivant dans une petite gare d'Arizona en pleine nuit. Vous situez le lieu,l'heure et l'action :un train arrive,il doit déposer une jeune femme,son père doit l'attendre mais il ne sera pas là,le train va repartir et la jeune fille va rester seule,elle découvrira le chef de gare tué par une flèche... 2 indiens rodent,le sergent noir interviendra...Comment filmer tout cela en utilisant les Couleurs, les bruits,les acteurs et les mouvements de la camera?Prenez 10 minutes pour imaginer comment vous ferriez;puis regardez comment fait John Ford...C'est d'une beauté sans pareille.
Cette réalisation de John Ford alterne habillement film de procès et western et utilise avec un certain brio les flash-backs. Un appétissant divertissement où Woody Strode interprète, avec sobriété, ce "Sergent Noir", accusé de viol et d'un double-meurtre. Plaidoyer contre le racisme et l'intolérance, j'ai été emballé par cette histoire plutôt bien construite et assez prenante jusqu'au twist final, malgré 1 ou 2 scènes inutiles, quelques rôles caricaturaux, le tout parsemé d'une touche d'humour sympa mais un poil potache.
Cet excellent film met en valeur la pureté et la noblesse d'esprit du Sergent Rutledge ainsi que de son ardent défenseur; c'est passionnant et admirablement tourné. A quand le DVD???
Le sergent noir est un film marquant par sa critique du racisme et par sa qualité de récit. Celui-ci nous fait part du procès du sergent Rutledge, ancien esclave affranchi ; procès tenant par des gags sans grands intérêts pour l’histoire (le juge demande de l’eau, un homme prend le cruchon devant lui et le juge l’arrête en lui disant « oublie celle-là » et l’homme sort une bouteille d’alcool) et, par contre, il n’est tenu que mollement par l’affrontement des deux parties. Ce qui tient le procès en lui-même ce sont les mots forts échangés par l’accusation et la défense. Si le film n’était constitué que de ce procès, il serait bien ennuyeux… ou très court ! et sur tout les plans.
Heureusement, ce procès est très bien rythmé par de nombreux flash back engagés par les récits de différents témoins et du sergent Rutledge. Grâce à cela, John Ford nous montre des parties de l’histoire sous plusieurs points de vue et force le spectateur à rechercher un avis personnel sur ce jugement.
En ressortant de ce film, on se dit, « La justice triomphe toujours ! » Mais cela fait un bien maigre sujet de film. Un film de qualité malheureusement doublé sur sa droite par son scénario mal tourné et mal interprété. A mon avis, si John Ford voulait critiqué le racisme, il aurait du s’y prendre autrement. Là, à partir de la deuxième moitié du film (jusqu’à la connaissance de l’auteur du crime), le spectateur sait que le sergent Rutledge va être disculpé puisque toute les preuves vont dans son sens. On pourrait très bien imaginer un « coup de théâtre » dans lequel une preuve ne peut pas être prouvé en faveur du sergent. Mais non ! Un procès sans espoirs pour l’accusateur !
Je classerai ce film dans les « westerns de divertissement » que l’on peut voir mais qui ne cassent pas trois pattes à un canard !
"Le sergent noir" n'est pas un western mais plutôt un film de procès, dans lequel le racisme exerce une fonction de fond d'écran plus que de sujet principal. Reprenant le thème et la technique narrative du "Rashômon" de Kurozawa, John Ford multiplie les points de vue par l'intermédiaire des témoins de ce procès dont l'accusé est un de ces "buffalo soldiers" dont le rôle fut prépondérant dans la conquête de l'ouest, accusé du viol et du meurtre d'une femme blanche. Ford n'évite pas toujours l'écueil de la démagogie. En effet, Il faut reconnaître que, à l'instar des rôles interprétés par sidney poitier, "le sergent noir" est l'homme idéal, courageux, droit, honnête, comme si un personnage de couleur devait être pourvu de toute les qualités pour être acceptable. Toutefois, il s'agit là d'un défaut relevé a posteriori, hors du contexte de l'époque. Dans l'ensemble, le film se laisse voir avec un réel plaisir et présente tout de même l'avantage de montrer les noirs américains non pas seulement comme des victimes mais bien comme des acteurs de l'histoire américaine.