Après une scène introductive excellente qui s’inscrit pleinement dans le western spaghetti, avec lenteur volontaire, musique angoissante et surtout un humour bienvenu (le coup de la bougie que je vous laisse découvrir), le film de Klimovsky finit par ressembler davantage à un film américain, avec sa réalisation carrée et surtout son histoire de lutte entre éleveurs et agriculteurs, thème purement américain très peu traité en Italie. Pas de quoi déchanter pour autant car Klimovsky, apparemment beaucoup aidé par son assistant Enzo G. Castellari, s’acquitte avec beaucoup de soin de son boulot. Il multiplie les rebondissements – on imagine aisément que le film a été tourné sans scénario finalisé – et les scènes d’action, tout en soignant le développement des personnages. Sans être un incontournable du genre, ce Bravo Django, également titré Quelques dollars pour Django, est un divertissement fort bien troussé, mais qui doit surtout être vu comme un hommage sincère au western américain plus que comme une déclinaison du style Leone. A noter d’ailleurs que le personnage de Django, ici interprété de manière correcte par Anthony Steffen, n’a pas grand-chose à voir avec celui du film magnifique et crépusculaire de Corbucci. En faisant abstraction de ce petit mensonge des producteurs, très courant à l’époque, on peut vraiment prendre plaisir à suivre cette série B.