En 2047, l’amour est interdit et l’État utilise des robots pour surveiller sa population…
Un an après la version porno de Bud Townsend (Alice in Wonderland: A Musical Porno - 1976), c’est au tour d’Al Adamson de s’y atteler, décidément, le sort s’acharne sur Charles Perrault qui voit là son célèbre conte être revisité de la plus mauvaise des manières. Et comme on est jamais rassasié, “jamais deux, sans trois” comme on dit, une troisième adaptation polissonne verra le jour seulement un mois plus tard (!) avec Cinderella (1977).
Ici, on est clairement devant une libre interprétation de Cendrillon, que dis-je, devant un véritable merdier doublé d'un fourre-tout pas croyable où pêle-mêle on y retrouve aux côtés de la ravissante Cendrillon : la Fée parrain (a ne pas confondre avec la Fée marraine), Blanche-Neige qui va se faire tringler par les 7 nains, un officier de moralité (un robot ridicule surmonté d'une tête casquée en forme de gland), des lapins fornicateurs et tout un tas de personnages haut en couleurs. Le tout, sur fond de Big Brother à la George Orwell et de space-opera (mais en l’absence de budget, à part trois loupiotes qui clignotent et un robot détecteur de fornication, on n’en verra pas plus).
Cinderella 2000 (1977) est une production cheap, sous la forme d’une comédie musicale Sci-Fi érotique (pas de porno cette fois-ci, tout y est relativement chaste, même si ça parle de sexe pendant 90 min). C’est d’un kitch tout bonnement hallucinant, avec des décors qui ne tiennent à rien, des costumes dignes d’une kermesse (certains ressemblent à des pyjamas), des acteurs qui ne savent absolument pas jouer, des gags gênants façon Benny Hill et des trucages qui nous renvoient aux années 50 (il n’y a qu’à voir la gueule du vaisseau spatial qui ressemble ni plus, ni moins à un culot d’ampoule, sans parler de la machine à rétrécir qui transforme une pauvre jeune femme en une vulgaire poupée Barbie).
Dans le conte de Perrault, le Prince devait faire essayer le soulier de verre à toute la gente féminine du royaume pour pouvoir retrouver sa dulcinée. Cette fois-ci, pas de souiller, il va devoir forniquer toutes les femmes pour pouvoir trouver ̶p̶o̶i̶n̶t̶u̶r̶e̶ ̶à̶ ̶s̶o̶n̶ ̶p̶i̶e̶d̶ le vagin qui sied le mieux à son pénis. Bref, c’est du grand n’importe quoi, à l’image du film.
En dehors du très joli minois de Catharine Burgess, qui parvient à nous faire rester jusqu’au bout du film malgré des séquences musicales particulièrement cringe, difficile d’adhérer à ce nanar de haute volée (clairement, on était pas prêt). A noter enfin, l’improbable Roscoe (le robot anti-fornication) que l’on retrouvera malgré lui plus de 35 ans plus tard dans l’hilarant À la recherche de l’ultra-sex (2014) de Nicolas & Bruno.
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