L’idée est charmante, ambitieuse. Les efforts consentis pour la concrétiser sont, on le comprend, considérables. Mais le montage final pèche par son asymétrie. Les 24 heures dans la vie projetée du garçon desservent par leur inertie et leur caractère artificieux les témoignages souvent bouleversants de tous ces anonymes interrogés. Outre l’enquête menée pour esquisser la trajectoire de cet inconnu, l’intérêt se trouve ici, dans le réel de ces salons feutrés chargés de bibelots, dans l’irritabilité complice de ces vieux couples que l’on filme sans fard ni a priori, enfin dans le portrait d’une France périphérique vieillissante où la caméra des cinéastes se posent rarement. À la fin, on se dit que Zabou Breitman a bien fait de se pencher de plus près sur ces photos acquises dans une brocante, et que son film répare un peu la tragique solitude de son protagoniste en la mettant en scène.