Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
jean-philippe90
10 abonnés
3 critiques
Suivre son activité
4,5
Publiée le 11 novembre 2024
Magnifique comédie documentaire, qui réduit le mépris de classe au ridicule qu’il mérite, au profit des héros invisibles du quotidien, si touchants quand on prend juste le temps d’entendre leur parcours de vie. On a adoré ce film, qui fait du bien !
Un film à la fois désopilant et nécessaire ; Ruffin nous y conte les aventures de « Martine chez les sans-dents », en conviant l’insupportable Sarah Saldmann, une chroniqueuse méprisante qui vomit à longueur d’année les assistés dans la presse Boloré à se frotter à la vie des gens d’en bas. Elle accepte avec un certain panache, non sans avoir vainement exigé un budget maquillage, et commence son odyssée en accompagnant en stilettos un livreur goguenard. Son voyage dans la précarité et la misère va ébranler peu à peu ses certitudes hautaines. Dans une séquence riche en émotions, une assistante de vie extraordinaire de dignité essuie une larme en proclamant l’amour de son métier, ce qui amène aussi quelques sanglots chez la snobinarde qui se déclarait pourtant blasée. Elle venait auparavant de shampooiner un vieillard craquant et de nettoyer des toilettes, preuves qu’elle a vraiment joué le jeu. Elle goûte dans une équipe de foot féminine et dans une fête Halloween du Secours Populaire la ferveur solidaire de ceux qui n’ont rien, et cela ne laisse personne indifférent. Bien sûr, cela reste un film militant, mais le propos n’est pas tout le temps manichéen. François Ruffin, qui n’a jamais été aussi perspicace que depuis qu’il a lâché la secte de Méluche, tape souvent très juste et son compère Gilles Perret (dont j’avais adoré « Reprise en main ») garde sa caméra à hauteur humaine. La prise de conscience progressive de la belle snobinarde n’est pas sans à-coups. Le film revient par moments dans son monde feutré et elle se complait de nouveau sans vergogne dans son adoration des objets de luxe, mais cette séquence de Barbie gâtée est enserrée dans des tranches de vie à l’authenticité criante. On éclate souvent de rire à cette juxtaposition de deux mondes. La séquence finale célèbre avec champagne et jubilation les travailleurs de première ligne, avec notamment un paysan rigolard qui danse mieux qu’un moujik. On pourra trouver ça naïf, mais cela fait tellement plaisir de retrouver le sourire d’une très émouvante protagoniste qui a pu enfin se payer une dentition qu’on en oublie un instant la dureté de la vie d’en bas et la morgue de ceux d’en haut.
Merci ! Un grand merci à vous d avoir mis e l’honneur ces héros du quotidien, ces invisibles admirables. C est un film plein d humour, de rires et d émotions, loin des clichés que l on pouvait craindre. Pour nous c est un sans faute et les critiques presse sont incompréhensibles, allez y vous ne serez vraiment pas déçus
Ce documentaire légèrement fiction puisque mis en scène confirme les talents de cinéaste de François Ruffin. Mais il montre aussi ses faiblesses de politicien et c'est dommage car c'est visiblement un homme de conviction sincère. La jeune chroniqueuse bourgeoise de RMC ayant accepté le défi de vivre "un peu" la vie des "assistés" s'en sort finalement plutôt bien mais, comme le dit François Ruffin, elle a encore du chemin à faire vers la réinsertion dans la vraie vie. Bien que très favorisée par la vie, elle a au moins le courage des ses fantasmes de riche, ce qui est loin d'être le cas de beaucoup de bourgeois, y compris de gauche prétendue. Pour sa prochaine réinsertion sociale, François Ruffin devrait lui, avoir le courage d'inviter par exemple Agnès Verdier-Molinié qui représente une droite ultra-libérale beaucoup plus dangereuse pour le peuple qu'une jeune chroniqueuse favorisée plutôt sympathique dans le fond.
Ce documentaire est une grande réussite. Il prend la forme d'un roadtrip où les "protagonistes" visitent des salariés de lieux délaissés des banlieues parisiennes aux campagnes picardes, permettant de mettre en lumière le quotidien d'une population précarisée et la réalité de différents jobs, exercés par des personnes aux corps et aux esprits fatigués par une vie de travail avec des bas salaires. Le documentaire montre le mépris des élites qui prennent ici le visage d'une journaliste néolibérale de Cnews (& co). Le film dans son ensemble est empreint de plein d'humanité et fait passer du rire aux larmes, profitant du contraste entre propos chocs de chroniqueurs déconnectés sur des plateaux parisiens et témoignages de la vraie vie. Mention spéciale pour la scène finale du documentaire qui est une très grande réussite, une petite pépite.
Merci à France Inter d'avoir critiqué ce film lors de l'interview de François Ruffin, cela m'a donné envie de le voir. Un très bon moment passé qui montre l'incompatibilité de deux mondes et le mépris unilatéral des nantis vis à vis des "assistés". Je m'interroge encore sur le rôle de Sarah Saldmann, jouait-elle au premier ou second degré ? Elle a le mérite d'avoir tenu la semaine à tester ces métiers. Une telle immersion dans ce monde devrait être obligatoire avant toute décision ou prise de position publique pour les chroniqueurs, journalistes, futurs ou actuels énarques. La fin du film est gaie et originale .
Quel chef d'oeuvre ! A voir absolument. Bravo à François Ruffin et Gilles Perret pour avoir su confronter 2 sociétés qui vivent en parallèle et ne se comprennent plus. On en voit malheureusement le résultat aux USA ..
À la hauteur de "merci Patron". C'est le reflet de 2 mondes qui s'observent et qui ne se comprennent pas, les premiers de tranchée d'un côté et les premiers de cordée de l'autre. Ces derniers n'ayant d'autre objectif que de conserver leurs privilèges avec une vision matérialiste, hors sol et de court terme.
Résumer « Au Boulot ! » en une punchline d’émission racoleuse de télévision serait : « Une personne futile plongée dans un film utile ». En effet, ce documentaire démontre facilement que nos « élites » (chroniqueur de télévision, politiciens ou présidents de société) ont une méconnaissance criante de ce qu’ils croient connaître et dont malheureusement ils parlent à tort et à travers : le monde qui les entoure. Et toutes les plus grandes écoles ne donnent pas et ne donneront jamais cette connaissance inestimable de cet environnement socio-culturel. J’ai vu la plupart des films des deux réalisateurs (« Merci Patron! », bien sûr, tellement culte, « Debout les femmes ! », « J’veux du soleil » , les documentaires du duo mais aussi « Reprise en main » pur film de fiction sociale). Même s’il est bien mieux construit et équilibré que « J’veux du soleil », la démonstration opérée dans ce film est un peu biaisée car n’importe qui dans un métier qui n’est pas le sien serait perdu et peu efficace lors de sa première journée d’embauche. Après, certaines énumérations de listes d’envies valent davantage qu’un long discours. A noter une très belle exploitation de ce film de niche avec plus de 300 séances quotidiennes en première semaine.
Un documentaire sur la vie des travailleurs au Smic en France : aides à domicile, femmes de ménages, ouvrier(e)s, livreurs, manutentionnaires, agriculteurs, agricultrices, etc... Sarah Saldmann, la tristement célèbre avocate évoluant dans la jet-set parisienne, a relevé le défi proposé par François Ruffin de venir une semaine partager les emplois, pour la plupart précaires, des "petites mains" qui font tourner le pays pour des salaires de misère. Cette avocate m'insupportait au plus haut point il est vrai, pour avoir vu des passages de ses interventions hallucinantes et à l'emporte pièce sur les fameux "assistés" et "fainéants" et autres qualificatifs tous plus agréables les uns que les autres. Elle est quelque peu remontée dans mon estime pour avoir accepté le challenge mais, malheureusement, après une prise de conscience certaine, je pense qu'elle ne changera pas foncièrement d'avis même si elle modérera peut-être ses propos à l'avenir. Ce film est très bien monté, on y rit beaucoup tellement les contrastes des deux mondes s'entrechoquent et sont absurdes. Mais on ne peut s'empêcher d'y laisser aussi quelques larmes tant ces personnes sont toutes attachantes. Un film d'utilité publique !
Film très intéressant car il donne à voir (sans lourdeur et avec empathie) des travailleurs pauvres dans différentes régions de France y compris dans une commune :zéro chômeur longue durée. Ce n'est jamais sinistre, parfois drôle et souvent touchant.
Évidemment, le film doit tout à la présence de Sarah Saldmann. Essayons d'imaginer le même film, côté verso, avec dans leur rôle l'équivalent de Sarah, cad Panot ou Garrido. A mons avis, le film resterait sans audience. En tout cas , Ruffin avait clairement l'air subjugué par son actrice....
Excellent film, à la fois émouvant et drôle. Il nous fait mesurer les incroyables inegalites qui existent toujours dans notre societe. Seul petit bémol : François Ruffin reste dans une attitude défiante envers Sarah Saldman qui pourtant joue le jeu et peut même se montrer touchante. Dommage pour un film qui prône la rencontre.