"réinsérer les riches" grande ambition, vivre avec 1300€ par mois "c'est déjà ça !". Quelle valeur a ce travail, et ce travailleur ? est-ce un travailleur ou (presque) un esclave, une pièce dont on changera les pièces qui cassent, ou qu'on récupérera à un autre endroit de la machine ? Une riche a pris dignement le risque de se confronter une semaine à ces questions, dans son corps. Je ne suis pas sûre que les dépenses pour la reconstitution quotidienne de sa force de travail n'aient pas dépassé le budget d'un smicard, mais elle y met du sien, il faut le reconnaitre. Le film respecte cet "engagement" jusqu'au un certain point, on rit on pleure, c'est vrai. Et on voit combien notre société est fragmentée, plus qu'un mur, un abîme, un aveuglement de nos cerveaux a été construit pour nous éloigner et nous dominer TOUS au profit des profiteurs invisibles. J'ai pensé à une scène du "diable s'habille en Prada" où la patronne confronte son esclave à son mépris d'intello pour ce qui n'est pas son monde... j'ai trouvé faible la réplique de Ruffin au désir de beauté de sa cobaye. Fut un temps où l'espoir était qualité et beauté pour tous. Aujourd'hui riche ou pauvres, tous consommateurs ? à peine le nécessaire pour certains, folie de "beauté" pour d'autres. Un film à voir, revoir, poursuivre et compléter, prendre à bras le corps.
Habituée des plateaux de RMC, de Cnews ou des émissions de Cyril Hanouna, Sarah Saldmann, juriste au train de vie ultra bourgeois, enfile comme des perles les préjugés et les lieux communs sur les classes populaires et leur rapport au travail, fustigeant l'assistanat et vantant les mérites du SMIC. Le député François Ruffin l'interpelle et lui propose dans un premier temps une expérience : essayer de vivre avec ce revenu minimum pendant 3 mois, ce qu'elle refuse. Ils décident alors de la faire partir à la rencontre et effectuer les tâches de ceux qui tiennent le pays debout.
Disons-le tout de suite, ce dispositif à vocation éducative ne fonctionne pas. Enfonçant des portes ouvertes sur la question de la déconnexion des élites, l'on comprend aussi assez rapidement, de par la personnalité de sa principale protagoniste, inconséquente et obtuse, qu'elle n'a pas les capacités de raisonnement nécessaires pour une remise en question sincère et que les réalisateurs font preuve de beaucoup de naïveté en espérant faire évoluer ses convictions profondes. La machine tourne donc très rapidement à vide dès lors qu'elle ne cesse d'utiliser le même argument selon lequel les gens à qui François Ruffin la confronte ne sont pas ceux qu'elle cible dans ses propos et qu'elle traite d'assistés ou de "glandus".
Alors pourquoi une si bonne note ?
Parce que le dispositif de départ n'est au final qu'un prétexte et lorsqu'il détourne sa caméra de son élément perturbateur, le film nous offre des témoignages bouleversants, le portrait d'une France brisée par le travail. L'on sera plus particulièrement émus par cette auxiliaire de vie de Saint-Etienne et cette agent d'entretien qui reprend goût à la vie grâce au travail et aux relations avec ses collègues. Des héros du quotidien filmés avec beaucoup de tendresse et célébrés dans une séquence finale très émouvante.
Enfin, le film enfonce le clou sur la vacuité des chaînes infos et mais aussi sur les ravages qu'elles peuvent causer en laissant la parole en continu à des chroniqueurs qui ont un avis sur tout mais qui ne se révèlent spécialistes de rien. Quelle drôle d'époque...
Regard intelligent et plein d’émotions sur le grand écart entre les très riches et la réalité du terrain. La fameuse Sarah s’est prêtée à l’exercice en sortant de sa zone de confort. Le miracle attendu par François Ruffin ne s’est pas produit. Il ne faut pas trop rêver non plus… La justesse du ton est excellente.
Hello ! Une fois de plus, François Ruffin, avec son compère Gilles Perre,t signent un film plein d'humanité. Il y a quelques passages drôles mais aussi des moments émouvants qui montrent la sensibilité, la fragilité parfois mais aussi la beauté intérieure et le courage de gens ordinaires qui sont trop souvent méprisés par des personnes qui ne savent pas la réalité de ce que vivent bien souvent les classes populaires. Le final est très chouette : même si c'est du cinéma, c'est une belle reconnaissance de ces "gens de peu" qui sont parfois remarquables d'empathie et de générosité. Bravo à tous !
Superbe film ou Sarah Saldmann se livre dans la peau des petites gens qu’elle denigrais Dommage que Francis Ruffin ai perdu ses nerfs et mélangé la représentation des gens simples avec un problème politique meme si il a un peu raison
Je suis allée voir ce film après avoir entendu de mauvaises critiques à France Inter. Pourtant, j'ai vraiment beaucoup aimé...C'était à 17h30 dans une assez petite salle à Auray, mais elle était presque pleine et les applaudissements ont retentis à la fin de la projection ! Je ne connaissais pas cette avocate-chroniqueuse, puisque je ne regarde pas ce genre d’émissions, mais j'ai trouvé vraiment inintéressant cette immersion d'une personne "hors sol" dans le monde réel, surtout que ce monde réel lui est révélé par des personnes tellement belles et dignes, qui galèrent, qui souffrent ou commence à s'en sortir. Cette avocate effleure leurs vies et cela lui permet de commencer à s'ouvrir, d'être même profondément touchée et bousculée, mais par peur sans doute, elle se referme et c'est bien dommage pour elle ! Merci à François Ruffin et au réalisateur de nous permettre à nouveau ce contact avec la dignité des personnes qui donnent le meilleur d'elles même à cette société qui ne les reconnait pas! Merci, merci.
Même si on apprécie que très moyennement Ruffin et qu’on exècre les propos de Sarah Saldmann sur les plateaux, là n’est pas vraiment le sujet. On rencontre dans ce film des personnes absolument fabuleuses, comme il en existe tant mais qu’on voit si peu à l’écran, qui nous touchent au plus profond du coeur par leurs histoires et leurs sourires et qui sont si maltraitées par notre société. Les 5 étoiles sont pour elles.