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    Au boulot !
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    DaeHanMinGuk
    DaeHanMinGuk

    187 abonnés 2 274 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 novembre 2024
    Résumer « Au Boulot ! » en une punchline d’émission racoleuse de télévision serait : « Une personne futile plongée dans un film utile ». En effet, ce documentaire démontre facilement que nos « élites » (chroniqueur de télévision, politiciens ou présidents de société) ont une méconnaissance criante de ce qu’ils croient connaître et dont malheureusement ils parlent à tort et à travers : le monde qui les entoure. Et toutes les plus grandes écoles ne donnent pas et ne donneront jamais cette connaissance inestimable de cet environnement socio-culturel.
    J’ai vu la plupart des films des deux réalisateurs (« Merci Patron! », bien sûr, tellement culte, « Debout les femmes ! », « J’veux du soleil » , les documentaires du duo mais aussi « Reprise en main » pur film de fiction sociale). Même s’il est bien mieux construit et équilibré que « J’veux du soleil », la démonstration opérée dans ce film est un peu biaisée car n’importe qui dans un métier qui n’est pas le sien serait perdu et peu efficace lors de sa première journée d’embauche. Après, certaines énumérations de listes d’envies valent davantage qu’un long discours. A noter une très belle exploitation de ce film de niche avec plus de 300 séances quotidiennes en première semaine.
    Yves G.
    Yves G.

    1 498 abonnés 3 516 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 novembre 2024
    François Ruffin et Gilles Perret sont de retour. Après "Merci Patron !", réalisé par le seul premier (César du meilleur documentaire 2017 et succès-surprise au box office avec 5000.000 entrées), le sympathique duo avait signé ensemble "J’veux du soleil !", road movie à travers la France des Gilets jaunes, et "Debout les femmes !", enquête documentée sur les emplois du lien.

    J’avais mis quatre étoiles à chacun de ces films, diablement efficaces, drôles et politiques. Pourquoi trois seulement à celui-ci qui en réutilise avec autant d’efficacité les mêmes recettes ? Parce que le procédé qui sent un peu le réchauffé a perdu de son authenticité.

    "Merci Patron !", "J’veux du soleil !", "Debout les femmes !" et "Au boulot !" partagent bien des points communs. Commençons par les plus anecdotiques. Leurs titres claquent, en forme de slogans, ponctués d’un emphatique point d’exclamation. Le même dessinateur, Thibaut Soulcié, en signe les affiches. François Ruffin en est le héros récurrent et sympathique, sorte de Tintin de la France périphérique. À vingt-trois ans à peine, il fonde à Amiens en 1999 un trimestriel satirique Fakir. En 2017, grâce notamment à la notoriété que lui a apportée le succès de "Merci Patron !", il fait une entrée remarquée à l’Assemblée nationale. Il incarne désormais à la gauche de la gauche, une alternative au mélenchonisme qu’il accuse d’avoir trahi les classes populaires.

    "Au boulot !" utilise la même recette que "Merci Patron !" : personnifier un sujet. Dans "Merci Patron !" c’était Bernard Arnault qui personnifiait le capitalisme honni ; dans "Au boulot !" les deux co-réalisateurs ont dégotté une personnalité tellement caricaturale qu’on pourrait douter de sa réalité : la trentaine fashionista, blonde jusqu’au bout des ongles, impeccablement manucurés, Sarah Saldmann est une avocate et une chroniqueuse qui a acquis une petite célébrité par ses sorties fracassantes sur les plateaux TV où elle fustige sans filtre, comme Laurent Wauquiez l’avait fait en son temps, l’assistanat. La prenant au mot, François Ruffin la défie de passer une semaine dans la peau d’un smicard. Contre toute attente, Sarah Saldmann accepte le défi et s’embarque avec son cornac dans un Tour de France des "working poor" : à Lyon avec un livreur soumis à des cadences infernales, à Boulogne-sur-Mer, dans une usine de conditionnement des produits de la pêche, à Amiens dans un restaurant, à Saint-Etienne auprès d’une aide à domicile, à Abbeville dans une antenne du Secours populaire….

    Le procédé rappelle celui utilisé dans "Debout les femmes !" : François Ruffin y racontait la mission parlementaire sur les métiers du lien qu’il avait effectuée en binôme avec Bruno Bonnell, un député macroniste, ancien chef d’entreprise, chantre d’un capitalisme et d’un esprit d’entreprise contre lesquels Ruffin s’est toujours battu. La bande-annonce de "Au boulot !" liste les situations inattendues que cette conjugaison des contraires fait naître. La précieuse ridicule, la « Cruella BCBG » se retrouve dans un environnement qu’elle ne connaissait pas, y découvre la dure réalité des prétendus « assistés » qu’elle accusait sans les connaître et, sans surprise, voit ses préjugés voler en éclats. Une dispute hors caméra, dont on se demande d’ailleurs si elle n’a pas compromis la sortie du film, le prive néanmoins du happy end escompté, Ruffin & Perret lui substituant un happening franchement raté.

    Ruffin & Perret savent y faire. Leur documentaire est diablement efficace. Quiconque a fustigé sans en rien connaître la « culture de l’assistanat » ne s’y reprendra pas après l’avoir vu. Pour autant, même si on se trouve mesquin d’y trouver à redire, la générosité affichée de leur démarche cache une part de rouerie qui suscite des réserves.
    PLR
    PLR

    471 abonnés 1 569 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 novembre 2024
    En scène d’ouverture, François Ruffin attend son rendez-vous dans un hôtel-restaurant de prestige avec l’avocate et chroniqueuse qu’il a précédemment conviée sur un plateau de télévision à une semaine de « rééducation sociale » auprès de gens qui vivent au SMIC ou même en-dessous. Va-t-elle venir ? Il en profite, face à la caméra, pour prévenir le spectateur que le plus difficile à convaincre fut son acolyte réalisateur, Gilles Perret. Ce dernier n’aura probablement pas trop senti l’affaire. Avec raison ? A chacun d’apprécier. Bon, la sulfureuse avocate blonde (ne pas confondre avec une autre même si le fond de la pensée peut parfois être le même) sera là. Elle en profitera pour avaler un croque-monsieur fourré aux truffes, plus de 100 € sur la carte du restaurant ! Gilles Perret aura été là-aussi puisque sa caméra a commencé à tourner. Pour la suite, road-movie du besogneux analyste social François Ruffin en compagnie de l’insupportable Sarah Saldmann, « pauvre chez les riches », c’est elle qui le dit ; pas gênée toutefois de commenter le prix d’une robe sur un portant : deux mille et quelques… « ça va » (sic). Confrontée à la vraie vie, elle exprimera bien quelques doutes, des regrets, de la culpabilité ( ?) mais François Ruffin l’avouera lui-même à la caméra : la conversion à la cause des petites gens aura été impossible. François Ruffin et Gilles Perret ont trouvé la même matière que leurs précédentes réalisations, les ouvriers et ouvrières, la France profonde prolétarienne… mais leur invitée en « terre inconnue » n’aura pas été à la hauteur. Le pire c’est certainement qu’elle s’est fait un fonds de commerce provocateur et réactionnaire pour les plateaux télé mais qu'elle n'ait probablement aucune conviction ni analyse politique ou sociale un tant soit peu sérieuse et argumentée ! Pour le nombre d'étoiles, 3,5 (bien) parce que c'est Ruffin et Perret. En vrai, plus proche de 3.
    capirex
    capirex

    96 abonnés 334 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 octobre 2024
    Très bon et intéressant documentaire de Gilles Perret et de François Ruffin qui (me) donne à réfléchir et où la Juriste Sarah Saldmann sert de levier et de prétexte à mettre en valeur France "d'en bas" !
    Bertrand A.
    Bertrand A.

    1 abonné 2 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 octobre 2024
    Film vu en avant-première en présence de François Ruffin. Les soi-disant assistés sont enfin visibles et deviennent les vrais stars du film ! Un bel essai de connexion entre des populations divisées. Un film humaniste qui remet en cause les idées reçues.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 388 abonnés 4 208 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 novembre 2024
    Qu'on apprécie ou non le député François Ruffin, il est indéniable qu'il possède un réel talent pour capturer, avec authenticité et empathie, la réalité des travailleurs invisibles de France. Dans "Au boulot !", il oppose habilement riches et pauvres en confrontant l'avocate parisienne Sarah Saldmann à des métiers modestes, souvent ignorés de la haute société : livreur, auxiliaire de vie, bénévole du Secours populaire et femme de chambre. Avec une grosse touche d'humour et une sincérité touchante, le film espère éveiller la conscience des plus aisés, même s'il risque de trouver surtout un écho auprès de la classe moyenne.
    Bernard M
    Bernard M

    26 abonnés 461 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 novembre 2024
    Le film de Gilles Perret et de François Ruffin est un documentaire-reportage sur le travail, le travail mal rémunéré, la réinsertion, vrai problème de notre société, un petit film qui aurait très bien pu être un reportage TV.Il évite néanmoins l'écueil d'un cinéma engagé et il présente, il explique sans jamais prendre position et c'est là sa plus grande qualité.Il est teinté d'humour, cet humour qu'on trouve dans les trois films de François Ruffin ce qui positive des situations souvent dramatiques et on ne sent pas embarqué dans un film politico-social: c'est ce qui en fait toute sa force.François Ruffin cinéaste, c'est là qu'il réussit le mieux même si ses films n'ont pas une grande portée dans les souvenances à long terme;
    Arthur Brondy
    Arthur Brondy

    232 abonnés 1 013 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 novembre 2024
    François Ruffin signe un film politique brillant avec Au boulot. Il s’acharne à déconstruire le discours médiatique parlant d’assistanat et met en lumière la France qui souffre et se bat pour survivre. Un film plein d’espoir et de lumière. Le personnage de Sarah Saldmann est certes détestable à plein d’égard mais apporte une forme de légèreté nécessaire pour faire face à la dureté des récits exposés dans le film.
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 351 abonnés 7 543 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 novembre 2024
    Sur le plateau des Grandes Gueules en février 2023, l’avocate Sarah Saldmann s’emporte et affirme que la France est “un pays d’assistés” et que l’on peut vivre pleinement avec le SMIC. Suite à ses propos, l’homme politique François Ruffin lui propose d’aller à la rencontre de la France d’en-bas, celles et ceux qui tentent de (sur)vivre avec des petits revenus ou avec les aides de l’État.

    « Mes impôts n’ont pas à payer la médiocrité de ceux qui ne veulent rien foutre ! (...) Une angine et on va pas bosser ? Mais c’est quoi ces gens qui foutent rien ? C’est quoi ces glandus, ces assistés et ces feignasses ? »

    Pour leur 3ème collaboration après J’veux du soleil (2019) & Debout les femmes ! (2021), le réalisateur Gilles Perret et le député François Ruffin (tous les deux ouvertement de gauche), proposent à l’avocate (qui se revendique bourgeoise) d’aller à la rencontre de ces petites gens qui sont au chômage, sous perfusion d'aides sociales ou tout simplement au SMIC et qui ont du mal à joindre les deux bouts et à tenir jusqu’à la fin du mois.

    « J'ai pas envie de t'emmener faire du tourisme social. »

    C’est ainsi que l’on se retrouve au coeur d’un road-movie, dans différentes régions et villes de France (Lyon, Boulogne s/ mer, Amiens, Grigny ou encore Abbeville), mettant en scène la chroniqueuse de TPMP & CNEWS pour lui faire découvrir l’envers du décors (leurs conditions de vie et de travail). C’est ainsi que le documentaire prend alors une toute autre tournure et se transforme en une sorte de “Vis ma vis” (l’émission de TF1 qui était diffusée au début des années 2000) où Sarah Saldmann va prendre conscience de la dure réalité sur le terrain, en fonction des différents métiers qu’elle sera amenée à découvrir, loin de son très cossu XVIe arrondissement. Là voilà en immersion, aux côtés d’un livreur, dans la restauration, dans une usine de poissons, aux côtés d’une aide à domicile, d’installateurs de fibre internet, d’un agriculteur ou encore de bénévoles au Secours Populaire.

    « S’que j’veux faire, c’est la réinsertion sociale des riches. »

    Bien évidemment, on sait pertinemment qu’après avoir vécu cette immersion le temps d’une semaine, elle ne va pas lâcher son sac à main Dior, ses escarpins Louboutin et ses boucles d’oreilles Boucheron pour aller s’habiller dans une friperie d’Emmaüs et faire du bénévolat au Resto du Coeur, mais il n’empêche, le résultat est particulièrement savoureux. Sarah Saldmann est tellement condescendante et hautaine que l’on jubile de la retrouver avec la France d’en-bas, avec les vrais gens, bien loin du strass, paillettes et Champagne de sa petite vie bourgeoise où le Plaza-Athénée est sa deuxième adresse. Mais ne vous détrompez pas, ce n’est pas elle qui est finalement au centre du film, mais celles et ceux qu’elle a injustement taxés "d'assistés", les travailleurs de l’ombre.

    ● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●
    Yetcha
    Yetcha

    895 abonnés 4 406 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 novembre 2024
    J'ai adoré. Ce film doit être montré aux élites et à tous ceux qui dénigrent sans savoir ces petites gens qui luttent pour vivre voire pour survivre. Le fait d'emmener la chroniqueuse avocate issue de la bourgeoisie Sarah Saldmann qui n'hésite pas à dénigrer et insulter les personnes "assistées" à tour de bras. Ici elle se retrouve confrontée à la réalité du terrain, aux travailleurs modestes qui donnent tout ce qu'ils peuvent, au mépris de leur santé et ne peuvent pas se révolter contre cette situation, trop occupés à tenter de résister à la difficulté de leur existence. Touchant, émouvant, triste et heureux à la fois, Ruffin nous montre encore à quel point la deconnexion des riches est totale face à la réalité d'une grande partie de la population française. Une expérience que beaucoup devrait faire pour se rendre compte de quoi la vie est faite. Un bonheur à regarder avec de vrais moments drôles.
    lionelb30
    lionelb30

    446 abonnés 2 606 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 novembre 2024
    Pauvre petite fille riche. Finalement plus a plaindre vu sa mentalité et sa pauvreté d’âme. Le film est bien mené et bien réalisé mais a sens unique. La réalité des gens qui profite du système , qui volent ou qui dealent existe également.
    Joce2012
    Joce2012

    210 abonnés 594 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 novembre 2024
    Quel beau film, très fort, très touchant, plein d'humanité, si ça pouvait donner un peu de cœur à ceux qui n'en n'ont pas et jugent ce qu'ils ne connaissent pas
    Jmartine
    Jmartine

    169 abonnés 677 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 novembre 2024
    C’est un film bien sympathique que nous offre là François Ruffin avec « Au boulot », et où il réussit ce qu’il avait un peu raté avec le milliardaire Bernard Arnault dans l’excellent « Merci patron ! » – faire se rencontrer la France d’en haut et celle d’en bas – en embarquant l’avocate et chroniqueuse Sarah Saldmann qui sur CNews et autres chaines Bolloré, pérore contre les « assistés » les « feignasses » et déclare que le « smic, c’est déjà pas mal », dans un véritable road trip social qui a su dépasser la confrontation caricaturale entre deux mondes que tout oppose pour donner la parole à ceux qui en sont privés… De séquence en séquence, elle rencontre des auxiliaires de vie, des infirmières, des bénéficiaires et des bénévoles du Secours populaire, se heurte vite aux limites de ses considérations sur la société… C’est drôle, parfois émouvant , caricatural aussi, tant les préjugés de Sarah Saldmann vont au-delà du cliché. Et comme souvent dans les films de François Ruffin, c'est à la fois sincère et démago… Le député ne s’encombre pas vraiment de nuances pour décrire une France cassée en deux, entre les méchantes élites déconnectées et les héros invisibles du quotidien…En conviant une femme aisée – une juriste habituée aux formules à l'emporte-pièce et aux polémiques sur des chaînes d'information en continu, à passer une semaine auprès des personnes qui triment pour des salaires de misère, François Ruffin se demandait ironiquement s'il était possible de réinsérer les riches…pas sûr, mais ce documentaire va au-delà des émotions pour donner la parole à ceux qui en sont privés, à ceux qui n'ont jamais accès aux plateaux de télévision pour dire leurs vérités et contrecarrer le narratif dominant. Et l'on (re)découvre cette France invisibilisée, cette France qui se lève tôt pour pas grand-chose. Toutes ces personnes, broyées par la vie, ont enfin leur "droit de réponse", selon l'expression de Gilles Perret coréalisateur du film … Elie, Amine, Louisa ou encore Nathalie, l'ancienne femme de chambre, tiennent un langage d'authenticité. Et à certains de se demander s'ils atteindront un jour l'âge de la retraite. Une sincérité bouleversante…mais néanmoins un film enlevé, marrant, édifiant au meilleur sens du terme, qui rendrait même Sarah Saldmann sympathique…une bonne leçon de vie !!
    Patrick Braganti
    Patrick Braganti

    94 abonnés 425 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 25 novembre 2024
    À l’image du courant politique auquel il appartient, François Ruffin semble hélas manquer d’idées pour son nouveau film réalisé avec Gilles Perret. L’idée originelle est de confronter une avocate médiatique Sarah Saldmann au monde réel de la précarité et des petits boulots qu’elle ne cesse de vilipender lors de ses interventions. On a d’abord peine à imaginer que nous sommes face à une juriste tant la jeune femme d’une médiocrité intellectuelle affligeante tient davantage de la star des réseaux sociaux que d’une magistrate au discours habituellement plus riche. Dès lors, on pense que Ruffin va la broyer ou, au mieux, la faire changer de position. Ni l’un ni l’autre au demeurant, sinon une volonté sans doute honorable de dresser un état actuel de ce que Pierre Bourdieu définissait jadis comme la misère sociale. Au boulot promène celle qui revendique de pouvoir s’offrir un sac à 20000 euros (sans que François Ruffin ne lui pose jamais la question de la justification d’une rémunération qui lui permette un tel train de vie consumériste dans les salons des grands hôtels parisiens fréquentés par une faune aussi vulgaire que inconsistante) dans la camionnette d’un livreur, dans une poissonnerie industrielle, auprès d’assistantes de personnes âgées, avec des intermèdes sans grand intérêt dans un vestiaire de joueuses de foot et dans une kermesse. Sarah Saldmann cache mal son ennui et essaie de montrer une certaine empathie à laquelle on ne croit pas un seul instant - ses futurs éclats sur les plateaux d’une télé dont on connaît les orientations témoignent de la permanence de sa pensée.
    En fait, on est gênés que l’homme politique (qui au demeurant partage plus de codes sociaux avec son invitée qu’avec les précaires qu’ils côtoient) en vienne à recourir à un tel dispositif, démagogique et mesquin, pour traiter d’un sujet sérieux sur lequel il n’émet d’ailleurs pas la moindre idée. On voudrait que ce soit politique et sociologique, certainement pas cette version d’un café du commerce moderne où le politicien nordiste continue à se mettre en scène, sinon en avant. Dans une des dernières scènes, il trône au milieu d’une salle tournant le dos à celui qui s’exprime, la caméra principalement braquée sur lui. Tout est dit.
    Fenêtre sur salle
    Fenêtre sur salle

    74 abonnés 227 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 novembre 2024
    Habituée des plateaux de RMC, de Cnews ou des émissions de Cyril Hanouna, Sarah Saldmann, juriste au train de vie ultra bourgeois, enfile comme des perles les préjugés et les lieux communs sur les classes populaires et leur rapport au travail, fustigeant l'assistanat et vantant les mérites du SMIC. Le député François Ruffin l'interpelle et lui propose dans un premier temps une expérience : essayer de vivre avec ce revenu minimum pendant 3 mois, ce qu'elle refuse. Ils décident alors de la faire partir à la rencontre et effectuer les tâches de ceux qui tiennent le pays debout.

    Disons-le tout de suite, ce dispositif à vocation éducative ne fonctionne pas. Enfonçant des portes ouvertes sur la question de la déconnexion des élites, l'on comprend aussi assez rapidement, de par la personnalité de sa principale protagoniste, inconséquente et obtuse, qu'elle n'a pas les capacités de raisonnement nécessaires pour une remise en question sincère et que les réalisateurs font preuve de beaucoup de naïveté en espérant faire évoluer ses convictions profondes. La machine tourne donc très rapidement à vide dès lors qu'elle ne cesse d'utiliser le même argument selon lequel les gens à qui François Ruffin la confronte ne sont pas ceux qu'elle cible dans ses propos et qu'elle traite d'assistés ou de "glandus".

    Alors pourquoi une si bonne note ?

    Parce que le dispositif de départ n'est au final qu'un prétexte et lorsqu'il détourne sa caméra de son élément perturbateur, le film nous offre des témoignages bouleversants, le portrait d'une France brisée par le travail. L'on sera plus particulièrement émus par cette auxiliaire de vie de Saint-Etienne et cette agent d'entretien qui reprend goût à la vie grâce au travail et aux relations avec ses collègues. Des héros du quotidien filmés avec beaucoup de tendresse et célébrés dans une séquence finale très émouvante.

    Enfin, le film enfonce le clou sur la vacuité des chaînes infos et mais aussi sur les ravages qu'elles peuvent causer en laissant la parole en continu à des chroniqueurs qui ont un avis sur tout mais qui ne se révèlent spécialistes de rien. Quelle drôle d'époque...

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