Votre avis sur The Neon People ?

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3,0
Publiée le 25 janvier 2025
Sous le célèbre Strip de Las Vegas (là où se trouvent les innombrables hôtels et casinos), à l’abri des regards des millions de touristes, vivent dans la pénombre, la saleté et la pauvreté, des milliers de sans-abris.

Construit à la fin des années 70 afin d’éviter que Las Vegas ne soit submergée en cas de fortes pluies, ce labyrinthe de béton destiné initialement à n’être rien d’autre qu’un réseau d’évacuation d’eau pluviale est devenu au fil du temps, une ville dans la ville. Cet immense réseau de tunnels insalubres mesure plus de 800 km, traverse toute la ville et se prolonge dans toute la vallée, en plein désert du Nevada. A défaut d’un recensement, on estime à environ 2000, le nombre de personnes qui habitent dans ces souterrains dans des conditions inhumaines. Le réalisateur Jean-Baptiste Thoret est allé à leur rencontre, loin du faste et des paillettes qui animent Las Vegas de jour comme de nuit, tout au long de l’année.

Après la magnifique introspection sur l’Amérique d’hier et d’aujourd’hui (We Blew It - 2017) et son superbe road-trip sur Michael Cimino (Un mirage américain - 2022), il continue de brosser le portrait de l’Amérique et plus précisément, ceux que l’on ne voient pas (ou plutôt, ceux que l’on ne souhaite pas voir, devrais-je dire). Le critique et historien du cinéma à eu la brillante idée de filmer en CinémaScope ces invisibles, ceux pour qui “le rêve américain” ne veut plus rien dire. En leur donnant la parole, il braque les projecteurs sur ces hommes et ces femmes qui tentent tant bien que mal de survivre dans le temple du vice et du consumérisme (après tout, ce n’est pas pour rien que l'on surnomme Las Vegas "Sin City").

« Les déchets des uns sont les trésors des autres. »

En toute intimité, ils nous font découvrir leur quotidien et où ils vivent. Dans ces tunnels lugubres, ils ont réussi à recréer un semblant de vie, un chez-soi, en récupérant dans les poubelles des hôtels tout un tas de choses leur permettant de se mettre à l’aise au milieu des déchets et de l’insalubrité générale qui règne dans les profondeurs de la ville. Ils savent qu’ils jouent avec le feu, ils sont constamment sur le qui vive par crainte d’être arrêtés par la police, puisqu’il est formellement interdit d’accéder aux tunnels et qu’ils ne seraient pas en mesure de payer l'amende au risque de finir en prison.

Avec The Neon People (2024), on découvre une toute autre facette de « la ville du péché », à travers des portraits touchants et poignants. A noter enfin qu’il existe deux versions du film, la première, d’une durée de 75min (diffusée sur FranceTV et la RTBF) et la seconde, de 125min (c’est cette version que j’ai pu découvrir).

● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●
1,5
Publiée le 12 décembre 2024
Je n'ai pas compris le fond, ni la forme. C'est lourd, répétitif et assez cliché. Question de sensibilité peut-être ?
4,0
Publiée le 1 février 2025
Stupéfiant ! Documentaire hors du commun par son sujet et son actualité brutale et brûlante. Qui sont les zombies, les fous ordinaires de Las Vegas ou les misérables occupants des tunnels d’évacuation des eaux pluviales ? Réélection question… (pensée pour « le bois dont les rêves sont fait » de Claire Simon). Vu au festival Chef op’ à Chalon sur Saône.
patrice vatan

12 critiques

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4,0
Publiée le 10 février 2025
Je dois à Jean-Baptiste Thoret ma plus intense émotion cinéma de ces dernières années, je l'ai assez dit. La faute à son film sur Michael Cimino en 2021 ; cette manière de filmer les habitants de la petite bourgade de Mingo Junction, Ohio, où fut tourné "Voyage au bout de l'enfer", profilant derrière chacun d'eux les figures mythiques du film.
Aussi n'aurais-je loupé pour rien au monde la projection, hier en première mondiale au Festival La Rochelle Cinéma, de son dernier film, "The Neon People".
Un des premiers plans situe d'emblée de quoi il s'agit. Un Cinémascope magistral inscrit le skyline de Las Vegas traversé en plan moyen par un train de marchandise ferraillant, tandis qu'un terrain vague au premier plan laisse deviner, hors champ, deux entrées de tunnel.
C'est à la fois très beau et très misérable, raccourci à peine outré de l'Amérique de Biden and Trump. De Trump à tramp (vagabond, clochard), il n'y a qu'un tremblé minuscule que JB a franchi en partant à la rencontre de ces gens.
JB, "Jay-Be", comme l'appellent ceux dont il fait le sujet de ses films, donne à voir une poignée de personnages pour qui le rêve américain a versé dans le cauchemar du jour au lendemain.
Celui-ci bossait dans un casino, s'est fait renverser par une voiture qui ne s'est pas arrêtée, avait négligé de prendre une assurance santé, que le toubib n'a pas voulu soigner, devenu accroc à la drogue = direction tunnel.
On suit particulièrement une femme, Brandy, émouvante dans sa dignité intacte, dont JBT a gagné l'amitié et lui servit de factotum dans cette jungle de béton et de mort.
En fait, le réalisateur ne dément pas l'adage qui veut que ce qui est à Vegas reste à Vegas, vu que la réalité de ces 800 km de tunnels où survivent quelque 2000 homeless n'existe pas pour l'administration végasienne. Il porte au Monde ce qui est SOUS Vegas, un envers monstrueux, anticipation d'un devenir possible.
Il y a le film, magnifique dans sa volonté de rendre leur dignité, par une image flatteuse aux tons saturés de Vegas, aux neon people, et il y a la manière de le tourner, épique, relevant du making-off que Thoret pourrait en tirer. Des semaines de repérage avec son ingé son Julien Brossier, des mois de tournage en fauteuil roulant car c'est le seul moyen d'évoluer dans ce milieu sans se casser le dos, les types à éviter, les flics à fuir, la flotte enfin qui régulièrement déferle et emporte tout.
Souvent des vies, acculées par les flots contre des grilles fermées.
The Neon People est époustouflant.
Époustouflante aussi, la démarche d'un cinéaste qui va retourner à Vegas courant juillet pour montrer le film à ses amis tunneliers ("je ne sais pas comment, le projeter sur un drap à l'ancienne, enfin on va se débrouiller"), comme il avait projeté dans l'arrière-salle d'un bar "Michael Cimino un mirage américain" à ses amis de Mingo Junction.
Finan87

5 critiques

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4,5
Publiée le 13 décembre 2024
Le revers de la médaille du rêve américain. Les sans-abris de Las Vegas se réfugie dans les tunnels prévus pour l'évacuation des eaux. Le cinéaste a vécu plusieurs mois avec eux. Magnifique !

spoiler: Avant-première au Lido de Limoges ce 12/12/2024 à l'initiative du collectif Ciné Bambule (ex-association Mémoire à vif)
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