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Estonius
3 474 abonnés
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3,0
Publiée le 15 septembre 2024
J'aime bien les films indiens souvent originaux de par leurs thèmes et dans lesquels jouent de très jolies femmes. Pas de grand rôles féminins dans ce film qui est bien bancal et qui en fait se décompose en deux parties, le début part dans tous les sens et se caractérise par une intense confusion. Arrive la seconde parie où spoiler: l'on interroge le présumé coupable, un interrogatoire surréaliste de par la personnalité allumée du suspect et de ses propos, c'est assez long mais c'est ce qui permet au film d'obtenir de justesse la moyenne.
Inspiré des meurtres de Nithari, "Sector 36" se penche sur la disparition d'enfants d'un bidonville et sur l'enquête tardive d'un policier pour les retrouver... L'inspecteur Pandey se montre insensible au désarroi des nombreux parents qui viennent le voir, mais un événement va lui faire voir les choses autrement... "Sector 36" n'est pas un grand thriller policier avec son histoire ouverte qui ne laisse aucune surprise, mais le récit de Bodhayan Roychaudhury est surtout glaçant pour ce qu'il évoque sur le mépris de classe et sur les problèmes systémiques de la justice indienne. Comme l'un des personnages dit : "La police n'est plus au service du peuple, mais des politiciens. » Une histoire terrifiante et sordide qu'Aditya Nimbalkar peine tout de même à bonifier avec une formule trop générique, mais ça reste un premier film solide qui fait froid dans le dos jusqu'à la fin et qui est porté par d'excellents Vikrant Massey et Deepak Dobriyal qui nous offrent la meilleure scène du film.
Un film indien impressionnant par une noirceur qui provoque le malaise. Secteur 36 nous offre un tableau glauque de l'Inde des déshérités sur laquelle règnent des politiciens corrompus et cyniques. Le film est parfaitement maîtrisé du début à la fin. Certaines scènes sont terrifiantes, telle celle de l'interrogatoire d'un assassin qui se croit protégé car la vie des pauvres ne compte pas à ses yeux et c'est ce qu'il a appris dès son enfance. Le mépris de classe des riches illustre la situation d'une société qui a conservé des traits quasi féodaux. On regrettera seulement que le réalisateur et son scénariste aient cru nécessaire d'ajouter une histoire de trafics d'organes qui ne tient pas debout. D'une part les prélèvements d'organe exigent des conditions techniques pointues ; d'autre part, dans un pays comme l'Inde, il n'y a nul besoin d'enlever des gens pour leur voler le seul organe qui peut faire l'objet d'un trafic, le rein, car il suffit de leur en acheter un pour un prix dérisoire. Il existe d'ailleurs des cliniques ultra modernes qui pratiquent ce trafic et ont pignon sur rue. Mise à part cette maladresse, Secteur 36 est un grand film.
Histoire terrifiante inspirée d'un fait divers qui a eu lieu en 2006 dans le village Nithari, en Inde, où plus d'une quarantaine de jeunes enfants originaires d'un bidonville ont été les victimes d'un serial killer. Pauvres, illettrés, sans droits, personne se soucie de leur sort et leur vie vaut peu ou rien. C'est extrêmement dégradant et révoltant voir à l'écran cette différence de traitement et prise en charge judiciaire vis-à-vis des différentes castes ; le fossé abysalle entre ceux qui sont riches et imperméables à la justice et les intouchables discriminés et marginalisés dès leur naissance ; la corruption policière où tout s'obtient atravers le versement de pot-de-vin ; le manque de moyens ; la violence comme moyen d'expression ; les répresailles envers le policier qui menait l'enquête alors que son seul objectif était de découvrir toute la vérité.
Pas simple d'accrocher au début, mais vous serez ensuite récompensé dès que Pandey décide enfin de mettre les moyens pour retrouver les enfants. Ce thriller noir, poisseux et sans concession devient alors captivant jusqu'à la dernière minute.