Avis sur Heavenly Bodies

Samantha vient à peine d’inaugurer son club d’aérobic que ce dernier rencontre déjà un franc succès. La télévision ne tarde pas à lui faire les yeux doux en lui proposant d’animer sa propre émission, ce qui ne sera pas du goût de son club rival…

Première et unique réalisation pour l’acteur Lawrence Dane (Scanners - 1981) qui tente tant bien que mal de surfer sur le succès de Flashdance (1983) d'Adrian Lyne, sorti un an auparavant. Très clairement il ne s’en cache pas et c’est sans nul doute ce que recherchaient les producteurs de l’époque et notamment, un certain Hugh Hefner (le film est produit par "Playboy Enterprises").

Moi qui m’apprêtais à enfiler mon plus beau legging lycra moule-burnes, bandeau fluo et guêtres pour me trémousser et suer au rythme du disco, finalement il n’en sera absolument rien, cette pseudo contrefaçon s’avère ni plus ni moins qu’une romance assommante. Pendant 90min, on alterne les scènes d’aérobic à rallonge (au moins, on ne nous aura pas menti, de l’aérobic, on en a jusqu’à l’overdose) avec de rares scènes de dialogues. Avec son intrigue torchée sur un coin de table à la va-vite et son absence de dialoguiste, armez-vous de patience.

Toujours est-il que si vous avez aimé le cultissime film d'Adrian Lyne, vous serez très certainement déçu de ce film, tant ce dernier s’avère particulièrement insignifiant. Une romance tout ce qu’il y a de plus classique, sur fond de jalousie et de guéguerre entre deux clubs de fitness. S’il ne fallait retenir qu’une chose du film, on hésite entre la scène WTF où Samantha explique à son fils de 5ans ce qu’est une orgie (véridique) et le marathon d’aérobic totalement ringard…

Après avoir regardé (ou devrais-je dire, supporté) Heavenly Bodies (1984), on comprend mieux pourquoi ce film reste encore aujourd’hui inédit dans l’hexagone. En effet, en dehors d’une exploitation en salles, il n’a jamais été édité sur support (aussi bien VHS que DVD), est-ce parce que les distributeurs le trouvent sans intérêt pour ne pas avoir envie de l’éditer ?

Plus ou moins dans le même registre (le fitness en lycra), je crois que je préfère revoir le très décevant Aerobic Killer (1987) plutôt que de devoir endurer une nouvelle fois le film de Lawrence Dane.

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Petit film, succès de videoclub en son temps aux US, mais pas trop parvenu jusqu’à chez nous, Heavenly Bodies c’est l’aerobicsploitation des années 80 en mode produit par Playboy ! Ca peut faire peur, mais si le film est assurément vintage à tous les niveaux, c’est plutôt un sympathique divertissement. Déjà car les acteurs sont franchement cool, Cynthia Dale en tête. Elle est très jolie, très souriante, elle se donne à fond dans les choré, elle croit en son personnage (qui est plutôt bien écrit du reste), sa relation romantique est charmante, non, franchement, l’actrice est au top et c’est dommage que sa carrière n’ait pas vraiment pris au ciné. Autour d’elle, pareil, on sent le côté fun et l’amusement collectif des interprètes, même si très sincèrement on ne peut pas dire que le casting casse des briques, mais il suffit parfaitement à assurer la dynamique et le côté gentiment sexy du métrage.
Ce sont là les deux mamelles du film pour être honnête ! Le rythme, extrêmement soutenu, et le côté sexy. Porté par une bande son pop hyper rythmée et bien dans son jus eighties, le film multiplie les chorégraphies, faisant souvent basculer le film dans la comédie musicale voire le clip long. Entre deux chorégraphies, un peu de romantisme naïf (mais sexy aussi !), une vague histoire plutôt risible dans ses enjeux, et voilà Heavenly Bodies. Le film a en effet une intrigue très limitée, et plutôt ridicule dans sa conclusion (prévisible aussi !), mais l’entrain général, la dimension sensuelle carrément assumée mais jamais vulgaire, l’humour et la candeur de la romance pleine de naïveté rose bonbon rendent l’ensemble éminemment sympathique et plaisant à suivre.
Formellement, Dane est certes un cinéaste opportuniste qui racole ici du côté de Flashdance, mais il faut avouer qu’il filme plutôt bien, notamment les scènes chorégraphiées qui pour certaines sont de belle facture (notamment une scène où un plan aérien passe latéralement au-dessus de la danseuse, ce qui est plutôt inventif). Après côté décors c’est minimaliste, certes, côté costume faudra aimer le lycra fluo et les coiffures improbables, la photographie est plutôt terne également. Cependant, l’ambiance années 80 a indubitablement du charme !
Pour ma part, sans être un grand film, Heavenly Bodies est typiquement le métrage de vidéoclub vers lequel on peut revenir plusieurs fois juste pour le fun qu’il distille. C’est frais, c’est rétro à souhait, c’est emmené par une BO d’enfer et une Cynthia Dale aussi sexy que touchante, franchement, le cahier des charges est rempli ! Et comme je disais, c’est sexy, mais jamais vulgaire, et ça fait du bien aussi. 3