Nath Dumont, bien que réalisateur chevronné pour la télévision (Groland, Soda, Nos chers voisins), réalise ici son tout premier long-métrage. L'opportunité est arrivée par hasard : il a découvert une annonce de la société Coup de Foudre Production recherchant un réalisateur de comédie, ce qui est rare dans le milieu. Après avoir répondu sans trop y croire, il a été recontacté rapidement, convaincant le producteur Manuel Munz avec une note d'intention envoyée pendant ses vacances.
À l'origine, Nath Dumont devait uniquement réaliser le film. Pourtant, le producteur Manuel Munz lui a demandé de réécrire entièrement le scénario avec Nicola Cuvelier-Mella, son co-scénariste. Le duo a produit 15 versions successives avant d'arriver à la version finale. Dumont s'est ainsi découvert une passion pour l'écriture, en particulier pour les dialogues, ce qu'il n'avait jamais exploré auparavant.
C'est la troisième fois que Kad Merad et Michèle Laroque forment un couple au cinéma, après Monsieur Papa et Brillantissime.
Présente sur le projet depuis cinq ans, Michèle Laroque a été l'une des premières à s'engager sur le film. Lors des premières lectures chez elle, elle a proposé de nombreuses modifications, dont 99 % de ses remarques ont été conservées selon le réalisateur. Elle a même réécrit certains dialogues de son personnage pour renforcer l'humanité de Suzanne, la femme du héros.
Arrivé tardivement sur le projet, Kad Merad a dit oui en 48 heures seulement, séduit par le sujet social du film qui lui parlait personnellement. Sur le plateau, il s'est investi bien au-delà de son rôle : chaque matin, il saluait toute l'équipe par leur prénom, installant une ambiance chaleureuse.
Pour recréer l'esprit de solidarité syndicale, Nath Dumont et Nicola Cuvelier-Mella ont privilégié des acteurs de troupe, souvent amis dans la vie. Fatsah Bouyahmed, Guy Lecluyse ou Lionel Abelanski ont accepté des rôles secondaires sans ego. Le réalisateur s'est inspiré des films français des années 70, comme ceux de Yves Robert ou Claude Sautet, où la camaraderie transparaît à l'écran.
La scène du piquet de grève, où les ouvriers se chamaillent avec humour, a été filmée en une seule prise de près de 7 minutes. Nath Dumont voulait que l'ambiance de camaraderie ressorte naturellement sans coupure.
L'idée centrale du film repose sur l'adage « L'argent ne fait pas le bonheur ». Ce qui intéressait Dumont, c'était moins la fortune elle-même que ses conséquences. Patrick, le personnage de Kad Merad, reste fidèle à ses valeurs, mais ce sont les autres qui changent autour de lui : sa femme, ses enfants, ses amis. Le réalisateur voulait montrer comment l'argent peut isoler plutôt que rapprocher.
Dans le dossier de presse du film, Kad Merad a confié que l'histoire de Patrick résonne avec sa propre vie. Devenir soudainement célèbre après Les Choristes ou Bienvenue chez les Ch’tis a provoqué un bouleversement similaire à celui d'un gagnant du loto. Il raconte avoir perdu certains amis d'enfance, un parallèle direct avec ce que vit son personnage dans 100 millions ! :
"Je n’ai pas gagné au loto mais j’ai gagné de la notoriété et devenir très connu assez rapidement équivaut à empocher cent millions ! Je parle du choc que cela représente, pas d’argent évidemment... Les dommages collatéraux peuvent être énormes car d’un coup, plus personne ne réagit comme avant autour de vous. C’est un effet très pervers que j’ai directement vécu dans ma vie privée."