Avis sur Mononoke, le film : Un fantôme sous la pluie

Un peu de contexte : début d'une trilogie, ce film est tiré de la série d'animation Mononoke, elle-même étant spinoff de Ayakashii, une anthologie d'animation d'horreur. Ca explique le sentiment de complexité qu'on peut avoir au visionnage, notamment ce personnage haut en couleur qui se présente comme un apothicaire, en fait là pour défendre le palais contre un esprit malveillant : un Mononoke. J'ai apprécié l'animation, mais frustré de ne pas avoir toutes les informations pour apprécier l'histoire.

On suit deux femmes qui tentent de faire carrière dans un palais à l'ère du Japon médiéval. Elles ont de la peine à se faire une place dans la hiérarchie austère et la logistique complexe de l'organisation d'une importante cérémonie. D'autant plus que les esprits rôdent, d'où le nom de Mononoke.

L'animation est superbe, c'est un véritable déluge de couleurs, rappelant Spiderverse, avec le foisonnement surnaturel d'un voyage de Chihiro. Le tout haché par un montage très rapide, ce qui rend la narration confuse, mais aussi qui déshonore la beauté des décors. Mille choses à l'écran, qui s'éclipsent en parfois moins d'une seconde. Troublant. Les couleurs sont vives et sans hiérarchie, si bien que le temps de saisir les éléments importants d'un plan, on passe au plan suivant. C'est difficile de profiter de l'histoire dans ces conditions. On sent un volonté de créer une atmosphère anxiogène, à la limite du screamer, l'héritage d'Ayakashii se fait sentir. Seulement, ça s'accorde peu avec cette animation audacieuse et touffue qui aurait demandé un traitement plus contemplatif.

J'aurais aimé disposer plus de temps pour admirer la pluie qui s'écoule en symboles, les odeurs en symboles également, les fumées en volutes d'estampes japonaises, et ce grain de papier froissé qui donne une texture traditionnelle à l'ensemble. Tout est inspiré, malin, même la goutte qui tombe dans le verre et provoque des vagues géométriques, le chapitrage du film avec des panneaux traditionnels qui s'ouvrent et se referment.

Le début de carrière de ces deux jeunes femmes s'éclipse peu à peu pour partir sur un délire onirique et surnaturel dû à la présence d'un Mononoke dans le palais. Tout au long du film, on voit des servantes-esprit, au visage en spirale, qui change parfois de couleur avec les émotions, sans qu'on en sache plus. J'ai seulement noté que des personnages s'incorporent parfois à la place de ces servantes-esprit. Ca vous donne une idée de la sophistication du film, rempli de folklore japonais, mais peu accessible au profane. Mononoke peine à introduire le spectateur qui ne connaît probablement rien à cet univers, notamment ce chasseur de démons qui doit récolter la forme, la vérité et le motif du démon. Ca me laisse une impression de deux scénarios mélangés, trop ambitieux pour un format d'1h30.

Je recommande tout de même pour l'animation foisonnante au style original, mais ça veut sans doute le coup de regarder d'abord la série associée.

Sincèrement, ce n'est normalement pas mon genre de style de film, car je trouve que c'est réalisé pour les enfants, mais ici, ce n'est clairement pas le cas.
C'est super bien réalisé, les couleurs sont juste incroyables, les décors sont sublimes.
Je me suis laissé embarquer totalement dedans, c'est assez stressant et je suis étonné de mon ressenti sur ce film.
J'ai passé un très bon moment devant, si vous aimez l'Asie et le Japon, n'hésitez pas à aller le voir, il est juste sublime.

Film magnifique avec un côté psychédélique sur un fond de folklore japonais. je recommande et je précise que je n’ai pas vu la série