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    Napoléon vu par Abel Gance partie 1
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    Pascal
    Pascal

    163 abonnés 1 694 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 juillet 2024
    (Avant première). La sortie en salle en version longue ( 2 parties de presque quatre heures chacune) permet de découvrir ou de redécouvrir le chef d'œuvre d'Abel Gance (1927).

    On a ici affaire à un film muet les plus formidables du cinéma muet hexagonal. Le scénario commence lorsque que le jeune Bonaparte est un jeune garçon interne sur le continent jusqu'au siège victorieux de Toulon.

    Les deux dernières heures de cette première partie me semblent les plus réussies de ce titre qui malgré sa durée se laisse voir avec gourmandise.

    On a ici affaire à un classique du cinéma du patrimoine que les amateurs se garderont de manquer.
    Yves G.
    Yves G.

    1 494 abonnés 3 512 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 juillet 2024
    Sorti en 1927, "Napoléon" est considéré comme l’un des chefs d’oeuvre du cinéma mondial. C’est aussi un film maudit qui connut une histoire épique. Abel Gance en nourrit l’idée en découvrant la fresque de D.W. Griffith "Naissance d’une nation". Son projet initial était de consacrer à la vie de l’Empeureur huit épisodes, de sa jeunesse à sa mort à Saint-Hélène. Mais le coût de l’entreprise le contraignit à n’en tourner que les deux premiers. Son "Napoléon" s’achève donc au début des campagnes d’Italie en 1796.

    "Napoléon" connut plusieurs versions à tel point qu’il est devenu difficile avec le temps d’en identifier l’originale. C’est qu’Abel Gance y retravailla durant toute sa vie, ne perdant jamais l’espoir de mener son projet à terme. Il tourna même en 1960 en Yougoslavie un Austerlitz.
    Sa toute première mouture, diffusée à l’Opéra-Garnier en avril 1927, accompagnée d’une musique de Honegger, durait 3h47. Une autre version diffusée en salles quelques mois plus tard en deux volets dure elle 9h27. En 1934-1935, Gance décide de sonoriser son film. Il tourne de nouvelles scènes, modifie le montage. Le résultat est condensé en 2h20. À cela s’ajoutent les nombreuses restaurations qui ont été entreprises, notamment par Kevin Brownlow dans les années 80 pour un métrage de 5h environ.
    En 2008, la Cinémathèque française a chargé le chercheur Georges Mourier d’entreprendre une vaste expertise du fonds Napoléon et de restaurer le film dans sa version « originale ». L’entreprise s’est avérée bien plus longue et bien plus coûteuse que prévue. Elle a duré seize ans et aura coûté 4,5 millions d’euros. Georges Mourier en présentait hier le résultat à la Cinémathèque où son film "Napoléon vu par Abel Gance" était projeté de 15h à 23h avec une entr’acte d’une heure.

    Le résultat est monumental. Certes, comme tous les films muets, "Napoleon" a vieilli. Le jeu des acteurs en particulier est furieusement démodé. Sa durée obèse est un autre obstacle à son accessibilité : ses deux parties durent respectivement 3h40 et 3h25. Mais si l’on a la vessie suffisamment élastique, le jeu en vaut la chandelle. "Napoléon" n’est jamais ennuyeux, sauf peut-être durant l’interminable siège de Toulon qui s’étire pendant quarante minutes sous une pluie diluvienne à la fin du premier volet.

    Le propos du film a depuis sa création suscité la controverse. Si Abel Gance se targue d’avoir scrupuleusement respecté les faits, on lui reproche les libertés qu’il aurait prises avec l’histoire (c’est le même procès qui a été fait récemment à Ridley Scott). Pour lui, Napoléon est l’homme d’ordre qui met fin aux excès de la Révolution française avant d’en exporter les idéaux en Europe. On lui reproche surtout le culte excessif qu’il voue au futur Empereur présenté comme un homme providentiel, doté de pouvoirs quasi-surhumains. Cette lecture « fascistoïde » tombe bien mal dans le contexte politique actuel !

    Ce biais difficilement contestable risque de nuire au plaisir que les spectateurs les moins cocardiers seraient susceptibles de prendre. Mais on aurait tort de trop s’y arrêter. « La lecture politique ne doit-elle pas, pour une fois, s’effacer devant l’immensité créatrice de l’oeuvre ? » s’interrogeait René Fauvel.

    « Il n’y a pas dans le film un seul passage sans originalité technique » écrivait Léon Moussiniac. Pour le spectateur blasé de 2024, ces innovations n’en sont plus. Mais il faut concevoir ce qu’elles représentaient en 1927, alors que le cinématographe était encore un art balbutiant. Caméra subjective, plans-séquences, split screen… Abel Gance a imaginé une nouvelle grammaire du cinéma.
    Certains effets ont bien vieilli. Ainsi de la caméra pendule qu’il avait suspendue au-dessus de la Convention pour en filmer les houleux débats, montant en parallèle le fragile esquif dans lequel Napoléon manque de se noyer en fuyant la Corse de Paoli en 1793. Ainsi aussi des surimpressions dont Gance use et abuse (jusqu’à seize dans le même plan).

    Incroyablement novateur par ses techniques, "Napoléon" reste admirable par la richesse de son scénario qui mêle plusieurs genres. Au premier chef, bien sûr, "Napoléon" est un biopic, un drame épique. Mais il ne reste pas prisonnier de ce seul genre – ce qui aurait été d’un ennui étouffant pendant sept heures. "Napoléon" fait des détours par le mélodrame, notamment avec le personnage de Violine, interprété par la future star Annabella, amoureuse en secret de Napoléon (on pense au personnage d’Eponine dans Les Misérables et à la passion secrète qu’elle nourrit pour Marius). Et, avec beaucoup de modernité, il fait un détour par la comédie, avec l’épisode des dévoreurs de dossiers (deux greffiers du Comité de salut public qui faisaient disparaître les dossiers de certains accusés en les avalant) et plus encore avec le personnage récurrent de Tristan Fleuri, interprété par le grand acteur russe Nicolas Koline.

    Il faut dire un mot de la musique de Simon Cloquet-Laffolye, une partition de plus de sept heures, interprétée par les orchestres et le chœur de Radio-France, qui emprunte à tous les styles musicaux de Haydn à Penderecki. Elle est éblouissante. Un bémol (!) peut-être : son omniprésence. Le silence parfois aurait eu du bon.
    LynchFanClubVie
    LynchFanClubVie

    5 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 juillet 2024
    Vu à la première mondiale à la Seine Musicale en ciné-concert le jeudi 4 juillet 2024 à 18 h 30, en présence notamment de N.T. Binh.
    philippephilou
    philippephilou

    3 abonnés 30 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 juin 2024
    Un. Chef-d’œuvre hypnotique, à voir absolument. cette version restauré est exceptionnel. 15 ans de restauration pour l’image et trois ans pour la musique recomposée.!

    Ps: vu avant-première à la cinémathèque.
    Une véritable œuvre qu’on devrait montrer à tout le monde en ces temps où la république est menacée !
    C’est tellement exceptionnel que quatre heures pour la première partie passe à toute vitesse!
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