Dès les premières secondes, Look Back capte l’attention par son esthétique épurée et sa mise en scène délicate. L’animation, bien que sobre, parvient à traduire l’intériorité des personnages avec une minutie appréciable. Le travail du Studio Dorian, s’il ne rivalise pas avec les plus grandes productions du genre, se distingue par une certaine sincérité artistique. Chaque coup de crayon est soigné, chaque silence semble pesé avec justesse, créant une atmosphère mélancolique qui sied parfaitement au récit.
L’histoire de Fujino et Kyomoto, deux jeunes mangakas aux trajectoires entremêlées, est racontée avec une sensibilité palpable. L’un des points forts du film réside dans sa capacité à retranscrire les émotions avec retenue, évitant le pathos excessif. L’évolution des personnages, bien que touchante, souffre toutefois d’un léger déséquilibre : si l’on comprend leurs dilemmes, il manque parfois cette étincelle qui permettrait à l’attachement émotionnel d’être total.
La mise en scène de Kiyotaka Oshiyama fait preuve d’une certaine élégance, usant de plans prolongés qui laissent le spectateur respirer. Néanmoins, cette approche contemplative, bien que louable, entraîne parfois quelques longueurs. Certains passages auraient gagné à être plus resserrés afin d’éviter un effet de stagnation. De même, la bande-son de Haruka Nakamura, malgré une douceur appréciable, peine à véritablement marquer les esprits.
Si Look Back fonctionne, c’est grâce à la force de son sujet et à la sincérité de son exécution. Pourtant, le film ne parvient pas totalement à transcender son matériau d’origine. Il lui manque ce supplément d’âme, ce petit élan qui l’aurait hissé parmi les chefs-d’œuvre du genre. On assiste à une belle adaptation, soignée et respectueuse, mais qui laisse une légère impression d’inachevé. Un film qui mérite l’attention, sans pour autant provoquer l’enthousiasme absolu.