La Vie en gros est adapté du roman éponyme de Mikäel Ollivier, sorti en 2001. Un récit à la première personne avec Ben, le héros, comme narrateur et qui a reçu de nombreux prix littéraires.
Si Kristina Dufkovà avait déjà réalisé un court-métrage de marionnettes, elle s’est laissée tenter ici par le stop-motion, une technique répandue dans l’animation et surtout en République-tchèque. Elle a alors rencontré Mikäel Ollivier à la terrasse d’un restaurant italien en 2021, alors que l’auteur était invité à Prague par sa maison d’éditions. Après une longue conversation, il a accepté son adaptation.
Le film s’adresse aux jeunes adolescents, une tranche d’âge peu représentée dans le cinéma d’animation qui, selon la réalisatrice, est à destination soit des très jeunes enfants, soit des ados-adultes.
La réalisatrice a utilisé deux techniques d’animation dans ce film, le stop-motion et la 2D, pour représenter le monde réel de Ben et celui qu’il imagine (rêves, cauchemars). Lorsqu’il tombe en dépression, les deux techniques se mélangent car il ne parvient plus à distinguer les deux mondes.
Pour Kristina Dufkovà, le thème du film n’est pas celui d’un ado en surpoids, mais celui de l’acceptation de soi, comme elle l’explique : "Cela veut dire être capable de se voir sans artifice, apprécier sa valeur et apprendre à s’aimer. Et lorsqu’une personne s’accepte telle qu’elle est, tout devient un plus simple, même la perte de poids".
Pour insuffler de la légèreté et de l’humour à son propos, la réalisatrice n’a pas hésité à styliser les personnages à la limite de la caricature, pour impacter le spectateur.
Kristina Dufkovà est non seulement la réalisatrice du film, mais en est également la directrice artistique. Ainsi, chaque marionnette est passée entre ses mains.
Les décors de La Vie en gros ont volontairement été réduits afin de rendre l’histoire limpide. L’idée ? Que la ville représentée reste familière pour les spectateurs du monde entier. C’est la raison pour laquelle elle n’a pas tant cherché l’authenticité qu’un décor plus énigmatique, pour faire travailler l’imagination du public. En outre, la patine du décor comporte volontairement des imperfections pour susciter la curiosité.
Toutes les marionnettes ont été confectionnées à la main, en silicone avec un squelette articulé en leur centre. Les décors, eux, ont été surtout construits en bois.
La chanson que compose Ben dans le film revient de manière récurrente dans La Vie en gros. Tous les sons qu’il invente constituent la base de la bande-originale du film.
À la sortie de chaque séance de cinéma de La Vie en gros, un carnet de recettes de Ben sera distribué aux jeunes spectateurs.
Avant d'être confectionnées, les marionnettes et les décors ont été préalablement dessinés.
Chaque personnage a une mini garde-robe qui lui est propre. Il fallait coudre chaque petit vêtement sur les marionnettes, avec toutes les tailles et toutes les formes.
Pour pouvoir animer en position debout, le décor est installé à la verticale. Ainsi, les petites voitures tiennent sur la route grâce à un aimant.
L'équipe du décor devait passer aisément de l'été à l'hiver. Pour fabriquer de la fausse neige, ils ont utilisé du coton, du gel et du sel.
Pour permettre aux marionnettes de se déplacer dans le décor, un Rig, une sorte de petite grue fixée au sol, est utilisée et ensuite effacée au montage.