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AZZZO
305 abonnés
810 critiques
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4,0
Publiée le 9 novembre 2024
Depuis plusieurs années, le cinéma roumain diffusé en France est profondéments social. Ce film s'inscrit pleinement dans cette veine en montrant les travers d'une société rurale roumaine profondément ancrée dans son conservatisme. L'homophobie est au coeur de l'histoire mais le talent d'Emanuel Pârvu est de ne pas s'arrêter à ce triste constat. Il montre les compromissions de chacun face à l'injustice, y compris celles acceptées par la victime elle-même. La pression sociale et l'influence de l'Eglise orthodoxe sont largement pointées du doigt mais aussi la petitesse des hommes qui se soumettent à ces archaïsmes par intérêt personnel. Triste tableau qui ne dépeint malheureusement pas que la société roumaine. Très bon film.
Adi revient chez ses parents pour les vacances. Un soir, il est violemment agressé lorsqu’il est aperçu en train d’embrasser un garçon. Le film raconte le rejet, la corruption, la détresse. Un film coup de poing sur l’intolérance.
Ai vu « Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde » du réalisateur roumain Emanuel Parvu qui représentait son pays lors du dernier Festival de Cannes et qui y a obtenu la Queer Palm. Un village situé dans le delta du Danube dont on ne peut partir et arriver que par barque, où les couchers de soleil sont idylliques, où tout le monde vit au rythme de la nature, où les adultes ne savent pas se servir des téléphones portables, où tout le monde se connait, où tout peut paraitre idyllique, jusqu’au jour où Adi, jeune homme de 17 ans est agressé et rentre défiguré chez ses parents. Adi est soupçonné d’avoir embrassé un garçon. La police, ses parents, le prêtre, le mafieux local… tout le monde avec son ignorance, son archaïsme, ses préjugés se retrouve juge et parti et à force de vouloir étouffer l’affaire va mettre en marche un engrenage. La réalisation, à la photographie magnifique, est sobre et distanciée. Dans cette micro-société qui vit dans un décor de bout du monde tout est inextricable et aussi étriqué que l’esprit de ses habitants qui se jouent de la morale et de la justice. Le scénario est subtil, la description sociologique très juste même si le personnage principal Adi (Ciprian Chiujdea) peut parait un peu trop docile. L’on a du mal à imaginer que le jeune homme de 17 ans vit toute l’année en ville pour ses études et étonné qu’il ne soit pas un peu plus rebelle. On ne saura presque rien d’Adi, puisque le parti pris est plutôt de suivre le microcosme étouffant et en état de décomposition que sont ces marécages du bout du monde. C’est un film maitrisé mais qui ne dégage aucune émotion et c’est un peu dommage. « Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde » est un oeuvre intelligente qui dénonce l’obscurantisme mais avec trop de distance et de froideur.
Adi est un jeune roumain de 17 ans revenant dans sa famille pour les vacances, dans une région rurale. Lorsqu'un touriste débarque en ville, Adi le rencontre et se fait tabasser par des homophobes. Lors de la déposition au commissariat, le policier local commence à enquêter sur les circonstances de l'agression. Bientôt, tout le village se met en mouvement. En salle le 23 octobre.
spoiler: "Trois kilomètres jusqu'à la fin du monde" met l'accent sur l'homophobie normalisée dans certains milieux et les extrémités vers lesquelles elle peut tendre. J'ai aimé que les personnages ne soient pas odieux ou diaboliques : on a vraiment l'impression qu'ils essaient d'aider le personnage d'Adi d'une certaine manière, voilés par les traditions et les usages d'un autre temps de leur village. Adi est totalement passif ici, balloté d'un habitant à un autre comme un fétu de paille en souffrance, torturé par un entourage qui se pense aimant. Le film est intéressant mais n'a pas réussi à m'emporter. On tourne en rond dans ces décors qui se répètent, j'aurais aimé plus de force.
Une nouvelle très belle réussite du cinéma roumain, décidément une des cinématographies actuelles parmi les plus intéressantes (ce film financé localement qui plus est). Le réalisateur utilise les codes du polar pour mieux écrire une comédie de mœurs sous tension sur le double thème du rejet par un village du moindre signe d'homosexualité -quand donc des êtres humains cesseront de juger ce qui ne devrait regarder qu'eux-mêmes ? La sphère intime ne devrait regarder que l'intime- et de la corruption. Ce film présente deux qualités à leur plus haut niveau : une photographie couleur remarquable de lumière et de douceur et un jeu d'actrices et d'acteurs époustouflant de justesse (la mère ! le policier ! le prêtre ! mais il faudrait toutes et tous les citer !). Je n'ai pas vu passer ces 1h45 là. Courez voir ce film !
Un film poignant. Une histoire déroutante et incroyable, et malheureusement toujours d'actualité en Europe. Une mise en scène implacable. Des acteurs habités; l'enfer de la corruption et la folie extrème de l'homophobie. Une oeuvre magistrale.
delta du Danube, de nos jours, mais aussi n'importe où et n'importe quand, l'homophobie villageoise en direct. très bon scénario. bonne interprétation. on s'y croirait, hélas.
Un film Roumain beaucoup trop bien noté à mon goût pour un ratage pareil! C’est quoi l’intérêt d’avoir des thématiques comme ça, certes vraiment intéressantes, si c’est pour les traiter de cette manière, ou devrais-je dire ne pas les traiter. spoiler: On dirait que le film donne raison aux actes inhumains qu’il étudie et le protagoniste, qui les subit, ne réagit quasiment pas, ne fais rien pour s’en sortir. Il n’y a aucun combat. C’est quoi le message envoyé? Les homosexuels fuient leurs problèmes comme des lâches et les agresseurs racistes s’en tirent indemnes? Si encore la mise en scène venait rehausser l’œuvre, mais il n’y a pas grand chose non plus à se mettre sous la dent visuellement. Tout cela plus certaines scènes de dialogues ennuyeuses et interminables forment un des pires films que j’ai vus cette année et un très mauvais moment.
Film puissant, dur et fort. On notera la contradiction entre le décor magnifique, lumineux, du delta du Danube où le réalisateur a posé ses caméras, et le côté sombre de l'intrigue que l'on suit d'ailleurs comme un thriller. L'obscurantisme et la corruption dans ces régions rurales d'Europe centrale sont très bien relatées. J'ai été sensible au portrait de cette famille avec des parents remplis d'amour pour leur fils mais corsetés par les pressions sociales et religieuses de ce microcosme. A noter par ailleurs une mise en scène subtile, des cadrages superbes, et une photographie magnifique.
Petits villages, grands enfers. Une leçon de sobriété pour raconter la complexité de l'humiliation. Aussi, une masterclass de comment cadrer un plan. Et son histoire.
C'est assez rare qu'un film me saisisse, m'emporte, m'envahisse autant que celui-ci... Un prix à Cannes plus que mérité pour cette chronique villageoise qui peut parfois faire ricaner tant l'obscurantisme le plus crasse y règne ! Une tension avec rebondissements menée de main de maître jusqu'au dénouement "sauve qui peut" qu'on a juste envie d'applaudir avec soulagement ! Les interprètes sont formidables de justesse, la campagne roumaine est superbe et ce film est un petit bijou que je recommande vivement !
Une souffrance imposée à un être cher tel est le prix de la respectabilité. Ne pas faire de bruit dans ce petit village retiré roumain où la faute doit peser sur l étranger. Qu’est ce qu’on va penser de nous ? Des comportements bien réels mais hélas d’un autre temps. La procession pour tenter de remettre le gamin sur le droit chemin est juste hallucinante. Ces services sociaux qui se font marcher sur les pieds par le jeu des relations de pouvoir. Heureusement une gamine veille…
Un sujet intéressant mais un film assez banal et peu profond. Peu d’action et peu d’interactions. L’intérêt est le traitement de l’homosexualité vu par un village, une famille et une organisation sociale archaïque.