Les meilleurs moments de Desert of Namibia ? Sans aucun doute, les images de son générique de fin, apaisées et silencieuses, lesquelles, de surcroît, justifient le titre abscons du long métrage de Yoko Yamanaka. S'il s'agissait de montrer comment va la génération de ceux et celles qui ont 20 ans, aujourd'hui, au Japon, nous voici éclairés par le portrait de Kana, une jeune esthéticienne qui semble se lasser de tout et notamment de ses petits copains successifs. Sa fièvre erratique sert de fil rouge à un récit qui s'étire au-delà de l'entendement, alors que 90 minutes auraient largement été suffisants pour comprendre que l'héroïne souffrait d'une instabilité persistante et d'un goût de vivre guère évident. Elle est représentative de jeunes gens qui vont mal dans un monde tout aussi souffrant mais ce n'est pas une raison pour nous infliger ce cortège de scènes quotidiennes qui menacent le plus souvent de tourner à l'aigre, ce qui est le cas quand elles se situent dans le périmètre domestique. Desert of Namibia est atypique dans le paysage cinématographique japonais, ce qui en soi est intrigant, mais son fond est tellement peu emballant que l'ennui intervient très tôt. Ce n'est sans doute pas un hasard si le long métrage ne fait pas partie des saisons Hanabi 2024, jolie collection de films japonais récents, aussi divers qu'exaltants, et bientôt sur les écrans français.