Soi Cheang m'avait bluffé l'année dernière avec son film LIMBO, et j'étais donc curieux de découvrir ce CITY OF DARKNESS. Même si les deux films sont radicalement différents, ils ont un point commun : la virtuosité du réalisateur, qui propose une nouvelle fois un film visuellement grandiose.
Le film démarre comme un thriller, avec ce migrant clandestin qui fuit un puissant chef de gang et trouve refuge dans « La Citadelle », une zone de non-droit où la loi britannique des années 80 ne s'appliquait pas. Puis, le film bascule dans le drame familial, mais c’est avant tout un éblouissant film d'arts martiaux, comme le cinéma en propose rarement aujourd'hui.
Même si le scénario semble déjà vu, le film réussit à captiver notre attention grâce à sa pléiade de personnages charismatiques. Et même s'il est souvent prévisible, il réserve quelques surprises. Surtout, il est visuellement extrêmement généreux et les combats offrent une jouissance ultime.
On remarquera le travail étourdissant sur les décors, qui rappelle celui de LIMBO. Les décors sont constamment surchargés de détails, apportant une atmosphère poisseuse et sombre, transformant ce ghetto en un véritable labyrinthe. Le réalisateur intègre ces décors à merveille dans sa mise en scène.
Les combats, chorégraphiés à la perfection, sont tous plus impressionnants les uns que les autres, exploitant ingénieusement toute la verticalité du décor et proposant des scènes à couper le souffle.
Le montage, aussi nerveux que les combats, reste toujours clair et lisible. Le tout est sublimé par une photographie splendide et colorée, qui parvient à extraire une certaine poésie de ce bidonville.
Placer l'action du film dans les années 80 n'est pas anodin, tant cela semble être un hommage au cinéma qui a fait la gloire de Hong Kong à cette époque.
Alors, même si l'écriture reste assez classique, sur la forme, CITY OF DARKNESS n'en demeure pas moins une claque des plus impressionnantes.
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