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Pensionnaire
3 abonnés
22 critiques
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5,0
Publiée le 4 août 2024
Un documentaire extraordinaire et édifiant sur le fonctionnement de la police indienne dans le nord du pays. Beauté des images, maîtrise du scénario, impeccable direction d'acteurs : un film de très grande qualité, aussi prenant qu'esthétiquement réussi.
C'est l'histoire d'une bavure policière finalement assez commune. Et à travers elle, c'est surtout une fable de justice, équité et humanité assez universelles.
Santosh nous balotte dans le tourbillon glauque d'une justice indienne approximative, sur fond de l'impitoyable et arbitraire lutte de castes à l'œuvre en Inde. L'héroïne, jeune veuve, hérite malgré elle du poste de policier de son mari (comme la loi le permet), et se retrouve plongée dans une enquête autour du viol et meurtre d'une jeune femme.
Ce qu'on voit, c'est à la fois spoiler: la traque, torture et le meurtre d'un innocent, qui sert d'alibi au meurtrier d'une caste supérieure - d'ailleurs, pour celles et ceux qui ont un rapport compliqué à la douleur physique, la scène d'exécution est particulièrement frappante à regarder, sans mauvais jeu de mot [aucun homme torturé aussi crûment et longtemps ne cède pas s'il est coupable...] ; mais aussi un portrait sensible et pudique d'une femme qui s'engage graduellement, pour devenir quelqu'un qui a la force tranquille de défendre ses convictions.
La réalisation brute et dépouillée, caméra à l'épaule, pauvre en costumes et décors sert le propos. Bien vu.
Santosh suit l'histoire de Santosh, une jeune veuve de 27 ans, dont le mari policier est mort en service. En vertu d'une loi indienne surprenante appelée « le recrutement compassionnel », elle hérite de son poste au sein de la police. Le spectateur est donc propulsé avec elle dans le monde de la police indienne qu’elle va découvrir. Le jour où elle décide de mener l’enquête sur le viol et le meurtre d’une adolescente, elle est plongée dans les failles d’un système et d’une enquête bâclée…
Le film démarre comme un drame social pour nous présenter un portrait de femme bouleversant. Puis, il glisse progressivement vers un polar sordide, où le spectateur découvre en même temps que Santosh cet univers dont elle ne connaissait rien. Elle est confrontée à la haine du peuple pour la fonction, mais aussi au machisme, à la puissance des castes, au racisme, à la corruption et à la violence qui gangrène le système… Elle n’a d’autre choix que de s’endurcir et de faire avec ces règles imposées pour pouvoir se faire une place et avancer.
La réalisatrice, Sandhya Suri, vient du monde du documentaire, et son film s’en ressent, que ce soit par le côté naturaliste du film ou son absence de musique. Elle fait le choix judicieux de ne pas faire de Santosh une héroïne qui changera les choses, mais au contraire de révéler sa part d’ombre, apportant une ambiguïté fascinante à son personnage.
Elle livre un polar glaçant et extrêmement sombre, où l’espoir n’a pas sa place, et surtout un constat sans appel sur l’incompétence de la police indienne et les dysfonctionnements d’un système... Le film souligne l'existence de deux catégories d'intouchables en Inde : ceux qu'on ne peut pas toucher et ceux qu'on ne veut pas toucher, mettant en lumière les divisions profondes et les injustices qui persistent.
Une image de l’Inde qu’on ne peut qu’espérer un peu caricaturale tellement c’est triste et médiocre. Une enquête de police sert de prétexte à des portraits et des mises en situation toutes douloureuses et un peu sordides. Il est probable qu’on pourrait présenter la France de la même manière en s’appuyant sur faits similaires. Pas gai mais instructif.
Je trouve un film assez difficile à comprendre, car je ne vois pas où veut nous amener la capitaine de police avec Santosh, certes elle veut l’aider, mais j’ai du mal à comprendre, film à regarder plusieurs fois fin que la compréhension du scénario soit pertinente. l’histoire est vachement intéressante, même si attention. Les films indiens de ce type vulgariser énormément l’Inde, car c’est un pays magnifique qui mérite de mettre en avant autre chose que les films de problèmes de Castres…..
D'un réalisme souvent glaçant, "Santosh" a la forme d'un brûlot, que vient atténuer la réalité de comportements que l'on devine inaliénables (la corruption des autorités, quelle que soit leur échelle). L'héroïne, interprétée puissamment mais avec sobriété, décidée à faire son travail rigoureusement au sein des forces de police qu'elle vient de rejoindre, se heurtera peu à peu à des difficultés insurmontables qui l'obligeront à fléchir au fil des jours, puis à renoncer définitivement. Premier long-métrage de fiction d'une réalisatrice indienne, née et élevée au Royaume-Uni, le film aborde différentes questions liées, notamment, au patriarcat, aux castes et à la violence envers les plus démunis, auxquelles un spectateur occidental n'est pas nécessairement sensibilisé. L’œuvre contient quelques longueurs et redites qu'un montage plus resserré aurait rendue plus clinique. Il n'en demeure pas moins que cette approche sociale réserve de vraies émotions, loin de toute mélodramatisation, méritant un déplacement dans une salle obscure.
Une impression de déjà vu pour ce film policier mêlant traditions tenaces et corruption généralisée au sein de toutes les strates du pouvoir et ici de la Police dans l’Inde d’aujourd’hui . Un rythme assez lent qui rend l’ensemble un peu soporifique malgré une intrigue bien ficelée. L’interprétation est bonne, la mise en scène aussi, l’ambiance bien retranscrite. Une fin hélas prévisible pour un film moyen mais pas inintéressant au final.
Jolie découvert pour ce film Indien. Des actrices magnifiques de talent. Une intrigues policière qui nous emmène dans le règne de la corruption et questionne sur les choix devant ce mal.
Dans une société si inégalitaire Sandhya Suri s'attelle à construire son héroïne au sein de la police elle-même dépendante de ces inégalités. On ne peut manquer le choc entre les volontés démocratiques et l'obscurantisme du pays.
En Inde une loi plutôt originale permet aux veuves d’endosser le métier de leur défunt mari, ainsi Santosh devient policière du jour au lendemain. Elle découvre alors un monde d’hommes plus ou moins bienveillants et professionnels où la corruption règne. Elle comprend aussi qu’il existe deux types d’Intouchables, ceux que l’on ne veut toucher et ceux que l’on ne peut toucher. Un thriller glacial dans la moiteur de l’Inde où la place d’une petite fille de basse classe ne vaut pas plus qu’une cuisse de poulet tandoori.
Figures de femmes dans le monde masculin et sectaire de l'Inde au 21ème siècle. Santosh, récemment veuve se trouve confrontée aux dures réalités des choix. Revenir dans sa famille puisque non appréciée par sa belle famille ou devenir indépendante en travaillant en acceptant de reprendre le métier de gardien de la paix de son défunt mari. Plongée dans l'univers des compromissions et des injustices à cause des castes et de la non prise en considération des femmes. Ce thriller se déroule presque comme un documentaire avec deux actrices fantastiques. A voir !
Plongée passionnante au cœur d'une inde qui n'en finit pas avec ses inégalités ataviques de castes. Dalit tu demeureras, quoi qu'il arrive.On perçoit une petite évolution(petit essor des femmes), mais lente, au cœur de cités fourmillantes, d'un amateurisme et d'une corruption de pauvres représentants de l'administration policière. Bien incarné, un peu désespérant, passionnant.
Santosh dénonce pèle mêle plusieurs problématiques de l’Inde (corruption, principe des castes, patriarcat, …) en soignant particulièrement la forme. Mais l’intrigue de fond est trop simpliste, les longueurs trop présentes et le rythme soporifique pour en faire une vraie réussite.
Vivez une belle expérience de tourisme ethnographique en Inde! Ce film est précis, subtil et évite les caricatures sur les gros policiers machistes. Deux femmes policières, l’une expérimentée et forte, l’autre jeune et frêle, assez contraires, mais qui entraînent très subtilement le spectateur dans la complexité des liens sociaux indiens dans un pays, qui, mine de rien, avance dans la lutte contre les inégalités de sexe, de caste, de métiers, etc. On ressort un peu effrayé du chemin qu’il reste à faire dans cet immense pays, mais confiant dans les ressources de ces peuples …