Votre avis sur Black Dog ?
4,0
Publiée le 7 mars 2025
A vu « Black dog » du réalisateur chinois Hu Guan qui a remporté le Prix « Un certain Regard » lors du dernier Festival de Cannes. Il y a des films qui sont picturalement de vrais chefs-d’oeuvre, « Black dog » en fait indéniablement partie. Une photographie sublime, une palette de couleurs travaillée au plus haut point, un choix de grain subtil, des cadres très étudiés et précis tout en lignes et mettant en relief les perspectives de façon magistrale, une mise en scène au service du propos… On ne se lasse pas d’admirer la construction de chaque plan. Attenante au désert de Gobi, une ville est presque laissée à l’abandon par ses habitants qui l’ont fuis en y laissant leurs chiens. Lang qui sort de prison travaille pour une patrouille chargée de récupérer les chiens errants. Lang (Eddie Peng) est mutique, la ville fantomatique, la population prostrée et le désert inquiétant. Seuls, les chiens plein de vie courent et aboient à travers les rues et dans le désert. Evidemment le scénario est une parabole qui doit nous amener à une réflexion spoiler:
sur la politique menée par le gouvernement de ce pays spoiler:
, mais aussi sur les frontières assez floues entre animalité et humanité, urbanisme et désert, décors minéraux de la solitude et de la violence. Eddie Peng a une beauté hypnotique et le lévrier est très attachant. Mais il y a quand même quelque chose qui ne fonctionne pas tout à fait dans ce film, où l’on a souvent l’impression que le choix de décors hallucinants, spoiler:
zoo en décrépitude, cirque d’un autre temps, boucherie infestée de serpents spoiler:
sont plus prétexte à une possibilité de mise en scène qu’à une dramaturgie construite. Le scénario un peu bancal et pas très linéaire se fait tout de même oublier par la beauté formelle de cette oeuvre originale et singulière.
4,5
Publiée le 6 mars 2025
Un film chinois qui brise les codes, un histoire de chiens errants, dans un chine rurale et archaïque,
où l’homme choisit rarement son destin...C’est l’histoire d’un destin, d’une profonde tristesse sur le sens de la vie, un film qui m’a fait penser au cinéma italien des années soixante par son intériorité
et la qualité de la photographie, un film gracieux sur le désespoir, la politique, et la condition humaine ( relire Malraux)????C’est aussi un questionnement sur la liberté ( représentation du tigre enfermé puis libéré), ajoutons y la tentative ratée de l’amour, et la profondeur de la mise en scène, vous obtenez ce que le cinéma chinois a produit de mieux depuis une dizaine d’années….Je conseille ce petit bijou bourré de références et la quête qu’il distille propre à chaque homme hanté par ses démons intérieurs...
4,5
Publiée le 8 mars 2025
Un film d'une beauté singulière, aux confins d'un pays qui paraît abandonné au désert, comme ses habitants. Au milieu de ce décor de fin du monde, nos deux héros, taiseux, secrets et sur la défensive, nouent une amitié indéfectible et touchante, qui donne enfin à chacun une raison de vivre, malgré la tristesse de leur existence. Les scènes avec l'immense meute de chiens sont incroyables. Un film surprenant et bouleversant.
4,0
Publiée le 3 mars 2025
La rencontre de deux solitudes

C’est le 1er film du chinois Hu Guan qu’il m’est donné de voir. Sachez tout de même que ces 110 minutes dramatiques ont obtenu le Prix Un Certain Regard au Festival de Cannes 2024. Lang revient dans sa ville natale aux portes du désert de Gobi. Alors qu’il travaille pour la patrouille locale chargée de débarrasser la ville des chiens errants, il se lie d’amitié avec l’un d’entre eux. Une rencontre qui va marquer un nouveau départ pour ces deux âmes solitaires. Avec son paysage post-apocalyptique, le désert, les gangs à moto, les ruines, le cinéaste nous transporte dans un monde oublié, celui d’une Chine loin des grandes métropoles, qui tente – l’action se situe en 2008, date des JO de Pékin -, de faire son entrée dans le XXIème siècle. Un film qui fascine tant par la forme que par le fond.
Guan Hu a eu l’idée de son film après avoir observé l’évolution de la Chine ces vingt dernières années et l’impact positif et négatif de l’Homme sur ce pays. Le réalisateur a également voulu se focaliser sur la population rurale et sur les laissés-pour-compte, en sondant ce qui les aidait à survivre au quotidien. La mise en scène dépouilléerend compte le plus fidèlement possible de la vie des villageois subissant des bouleversements sociaux. Il tente de montrer la part animale qui sommeille en chacun de nous. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si e héros s’appelle Lang, car c’est en référence à la divinité chinoise Erlang, représentée avec un chien élancé et mince à ses côtés qui pallie sa solitude lorsque ce dieu parcourt les cieux. Car, il est bien question ici, à travers le constat – pas forcément exaltant – de la transformation de la Chine profonde, de solitudes, celle du héros, de son chien et de la région du désert de Gobi. Les décors de cette ville fantôme donnent le ton de ce drame étrange : théâtre fermé, zoo en passe de l’être, barres d’immeubles sordides et on se dit, à la fin : « et l’humanité dans tout ça ? ».
L’ensemble des acteurs au casting sont professionnels et sont pour la plupart connus des spectateurs chinois comme Eddie Peng, formidable de bout en bout dans un rôle quasi mutique, Liya Tong , Jia Zhangke, et puis toute cette meute de chiens livrés à eux-mêmes, parfois tendres et parfois enragés, et qui sont le fidèle reflet des humains qui survivent dans cette ville oubliée aux portes du désert. Beaucoup de questions posées par ce grand film, jusqu’à la dernière image où l’on se demande si ce sont des flocons ou des cendres qui envahissent l’écran. A découvrir.
4,5
Publiée le 8 mars 2025
Magnifique, une véritable oeuvre cinématographique. l'image se suffit à elle même. les plans symétriques millimétrés nous parlent, peu de dialogues, mais des dialogues justes, les plans d'une ville chinoise à l'abandon nous laissent imaginer ce qu'était la ville avant le départ de la plupart de ses habitants. des rapports humains simples mais beau, du lien que peut avoir l'humain avec l'animal, la peur, la joie, la tristesse, ( encore plus mais je ne veux pas spoiler). c'est un beau film, un film qui parle peu mais qui dit beaucoup à l'écran ca me plaît d'entrée.la colorimétrie, le grain, nous donne un effet d'ancien, de figé, dans une chine qui, ailleurs, dans la capitale, se modernise, est ouverte au monde, et participe à l'évènement sportif le plus vu au monde. On se sent si seul dans cette petite ville, Chixia, proche du désert de Gobi. Ce film en dit beaucoup sur la société chinoise actuelle. minimaliste, plan rapide, large montrant souvent un individu seul face au décor, une société, presque morose, sinistre, délabrée, qui laisse de côté la plupart de ses habitants.
4,0
Publiée le 6 mars 2025
La Chine est multiple et ne se limite pas aux grosses et modernes villes côtières.
Le cinéaste Hu Guan pose son regard et ses caméras dans une ville et une région rurale au bord du désert de Gobi ; Un lieu abandonné, dépeuplé et pauvre.


Film audacieux qui rappelle sur bien des points le cinéma de Jia Zhangke d'ailleurs présent au casting (!). Ambiance western moderne pour "Black Dog" avec une mise en scène et une photographie sublimes.
La relation homme/chien est forte et bien amenée au sein d'une intrigue multipliant les métaphores.


Une bonne découverte.
4,0
Publiée le 10 mars 2025
La rencontre d'un ancien détenu mutique et d'un chien errant, qui vont silencieusement se lier d'amitié au sein d'une ville chinoise aux allures de fin du monde.
Quelque part entre le western urbain et la fable poétique, une histoire de culpabilité, de solitudes et de rédemption, et un beau moment de cinéma, très justement récompensé à Cannes.
Mention spéciale à son aspect formel et à ces décors extérieurs qui marquent durablement la rétine. 7,5-8/10.
4,0
Publiée le 10 mars 2025
🎬 BLACK DOG - Hu Guan | ⭐ 8,5/10

Lang revient dans sa ville natale aux portes du désert de Gobi. Alors qu’il travaille pour la patrouille locale chargée de débarrasser la ville des chiens errants, il se lie d’amitié avec l’un d’entre eux. Une rencontre qui va marquer un nouveau départ pour ces deux âmes solitaires.

Lauréat du prix Un Certain Regard au dernier Festival de Cannes, Black Dog n'a certainement pas volé son prix.

Sa plus grande force est sa beauté formelle, et le talent avec lequel la caméra parvient à sublimer des paysages fantomatiques ou des lieux abandonnés, comme ce zoo déserté, magnifique théâtre des errances du personnage principal. L'on est saisi par l'ampleur de la mise en scène et par le talent pour appréhender les espaces.

Des plans magnifiques au service d'une histoire simple mais pleine de beaux sentiments : l'histoire d'amitié entre un homme meurtri et taiseux et un lévrier noir dont tout le monde veut la peau.

Pour autant, le film est sombre, peu bavard (le personnage principal ne prononce pas un mot) et donc assez exigeant, mais il suffit de se laisser porter par son rythme lancinant et son atmosphère envoutante.

Le regard sur la Chine, à l'aube des Jeux Olympiques de 2008, est sans concession, dans une province sacrifiée où tout semble délabré, et les laissés pour compte nombreux.

Une belle histoire sur la marginalité, la solitude et la reconstruction.

Ma page ciné instagram : fenetre_sur_salle
4,5
Publiée le 9 mars 2025
Totalement atypique, somptueusement tourné, ce film ne ressemble à aucun autre. On pense à Fellini pour l’extravagance, à Hitchcock. Le chien est irrésistible. Un très grand film.
4,0
Publiée le 12 mars 2025
Un ancien champion d’acrobaties motorisées, fan de Pink Floyd et totalement mutique, revient chez lui après un séjour en prison dans sa ville désindustrialisée aux confins du désert de Gobi. Les chiens ont envahi les rues après le départ de leurs maîtres, il se lie avec l’un d’eux, deux âmes solitaires sur la voie de la rédemption. Un décor à couper le souffle magnifié par le grain de la pellicule, pour un film opaque et taiseux lacèré par des moments de pure poésie. Un film qui a du chien.
4,0
Publiée le 11 mars 2025
La reconstruction d'un homme après le travail de deuil de sa jeunesse dans un monde infernal où chiens et hommes fusionnent dans la même misére d'une société déshumanisée et sépulcrale. Beaucoup de talent.
4,0
Publiée le 10 juillet 2024
Des paysages incroyables, qui ne sont pas sans rappeler ceux d'un Jiǎ Zhāng-Kē (d'ailleurs acteur dans le film), une ambiance post-apocalyptique qui donne lieu à des scènes d'une beauté sidérante, avec ces meutes de chiens qui semblent tenir la porte des enfers. Guǎn Hǔ, jusqu'ici spécialiste de produits très commerciaux, signe un drôle de film, où la fureur succède au silence, où un personnage mutique trouvera sa voix/voie, son humanité grâce à l'animal traqué.

Vu en festival (FEMA 2024)
4,5
Publiée le 14 mars 2025
Black dog confirme à nouveau que le cinéma chinois est l'un des plus créatifs au monde actuellement (le plus créatif ?). Il laisse espérer que nous reverrons de nombreux films de ce pays, comme c'était le cas avant la crise du Covid, qui a tout stoppé. Le film prolonge un peu ce mystère qui veut que les Français découvrent des œuvres incroyablement créatives de cinéastes dont on ne voit souvent qu'un seul film, comme s'ils n'en faisaient jamais de second. C'est curieux...
On retrouve ici quantité de caractéristiques de ce cinéma. L’âpreté extrême de la société chinoise, la laideur de ses villes brutalement modernisées dans les années 1960-1970 spoiler: et aujourd'hui brutalement démolies
, la lancinante crise de la virilité d'un pays dominé par les hommes, etc. sont ici décrites à l'image de ce qu'on voyait dans les films de Jia Zhang-Ke, dans Le Lac aux oies sauvages, etc.
L'apport majeur de Black dog est sa mise en scène inédite. Par les choix chromatiques et les jeux de focale, le cinéaste et son chef opérateur nous livrent une vision nouvelle des paysages chinois. Ou plutôt des paysages du monde, car je n'avais jamais vu cela nulle part. On se trouve ici dans une petite ville très reculée de Chine, dans un univers aride à la lumière surréelle. Tout est traité dans des tons de gris rose, nouveaux, mais qui ne sont pas sans rappeler la couleur si particulière d'An Elephant sitting still de Hu Bo.
Et puis, comme dans Le Lac aux oies sauvages, le film se démarque par la liberté avec laquelle le cinéaste introduit des scènes stupéfiantes, semblant sortir de nulle part. Il ose tout, bien au-delà de ce que se permettrait un scénariste français ou américain : spoiler: un accident de bus, un tremblement de terre, un tigre affamé, une invasion de serpents venimeux, un nain déguisé en ours dans un cirque multicolore, une scène de chasse au lapin d'anthologie, etc. etc.
Dès la première scène, on comprend qu'on est là face à un très grand metteur en scène, par les choix de cadrage, l'ampleur du cinémascope, les costumes (le sweat coloré du personnage principal dans cette ambiance terreuse), etc.
Le comédien incarne parfaitement son personnage par son physique seul. Et c'est peut-être là le seul hic de ce film majeur : le choix de construire son récit autour d'un personnage spoiler: aussi taiseux, quasiment mutique, nous prive du plaisir d'être pleinement embarqué dans cette aventure.
Le couple du Lac aux oies sauvages était plus facile à suivre. Mais là se joue aussi une part de la radicalité de ce cinéma contemporain. Et puis ne boudons pas notre plaisir : c'est du très très haut niveau, tant chaque plan semble porter en lui la rage d'une société révoltante et la passion pour l'art cinématographique.
4,0
Publiée le 10 mars 2025
Excellent film de Hu Guan dont la mise en scène joue de façon virtuose avec le décor et le cadre qu'est ce désert de Gobi transformé en un terrain de jeu cinématographique sans pareil !
C'est comme un témoignage sur la Chine du début du Millénaire où est raconté avec habileté et justesse le lien entre un marginal et un chien !
4,0
Publiée le 12 mars 2025
Black dog est un film étonnant mélangeant noirceur extrême et profonde humanité dans un univers quasi apocalyptique à la limite du fantastique. aussi troublant et original sur le fond que sur la forme, le film étonne, impressionne et finit par nous émouvoir.
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