Votre avis sur Black Dog ?
3,0
Publiée le 10 février 2025
À sa sortie de prison, Lang retourne dans sa ville qui ressemble presque à un décor post-apocalyptique avec des endroits désertés et des chantiers de démolition un peu partout. Il trouve un travail qui consiste à traquer les chiens errants qui ont remplacé les habitants jusqu'au jour où il en croise un de spécial... Loin du tumulte des jeux de Pékin à venir même s'il y a comme souvent une réflexion sur les changements dans le pays et leur impact, Guan Hu se concentre sur cette surprenante relation sans forcément tomber dans les clichés sentimentaux habituels. Un récit très simple avec peu de dialogues et sans vraiment de conflits, mais avec beaucoup de compassion et de sollicitude quand il est question de ces deux êtres qui se ressemblent beaucoup. C'est la seule chose que j'ai vraiment appréciée dans ce film, mais c'était suffisant. "Black Dog" est finalement un drame inégal, mais touchant.
3,0
Publiée le 5 juillet 2024
On commence à avoir l'habitude de ces films chinois, présentés d'abord dans les grands festivals, et dont la qualité atmosphérique est souvent supérieure à un scénario ou bien nébuleux, ou trop symbolique, voire les deux, toujours dans le but de décrire une Chine nouvelle qui n'a que faire des laissés-pour-compte. Black Dog, situé dans une ville aux confins du désert de Gobi, c'est à dire presque nulle part, ne lésine pas sur l'ambiance sépulcrale, accentuée par la prolifération de chiens errants. Avec son héros quasi mutique, le film prend parfois des allures de western italien dans un décor post-apocalyptique. Cette œuvre étrange et très stylisée s'essaie parfois à l'humour mais le récit a quand même tendance à s'éparpiller avec moult effets symboliques, censé se dérouler au moment des Jeux Olympiques de 2008 dont l'ambition était d'afficher une vitrine séduisante de la Chine moderne. Inutile de préciser que le film de Guan Hu nous montre une image totalement différente et peu reluisante. Quant à l'analogie avec le brillant et hongrois White God, en matière de hordes de chiens en liberté, elle tourne plutôt au désavantage de son homologue chinois, même si les qualités visuelles de Black Dog sont indéniables.
3,5
Publiée le 10 mars 2025
Après un séjour en prison, Lang revient dans sa ville natale, assez délabrée et comme laissée à l'abandon, dans le but de se reconstruire et de reprendre sa vie. Chargé de chasser les chiens errants, cette âme solitaire va en rencontrer une autre sous forme canine et une belle amitié va se créer entre eux, lente mais sincère. Un film intéressant sur le social, le contraste urbain face aux JO de Pékin, et surtout l'attachement timide mais réel entre ces deux êtres.

http://cinephile-critique.over-blog.com
2,0
Publiée le 6 mars 2025
À sa sortie de prison, Liang revient dans sa ville natale. Il peine à la reconnaître : l’ancienne cité minière, quasiment vidée de ses habitants, est hantée par des hordes de chiens sauvages. La police l’assigne dans une brigade chargée d’en débarrasser la ville. Liang prend sous sa garde un corniaud décharné suspecté d’être enragé. Son père se meurt lentement. Un cirque fait escale dans la ville.

Prix « Un certain regard » au dernier festival de Cannes, "Black Dog" était projeté en avant-première au festival de Vesoul du cinéma asiatique le mois dernier. Son action se déroule dans des paysages post-apocalyptiques, à la "Mad Max", en lisière du désert de Gobi. Comme dans "White God", ce film hongrois sorti en 2014 qui m’avait durablement marqué, des chiens ramenés à un état sauvage y jouent un rôle essentiel, laissant imaginer combien le tournage fut périlleux et difficile.

Je ne suis pas sûr d’avoir tout compris de "Black Dog" qui part dans trop de directions pour que chacune des métaphores qu’il dessine fasse sens.
La plus évidente est sans doute celle du statut de paria que partagent ce repris de justice taiseux et ce corniaud décharné. L’un et l’autre, frappés d’infamie, sont ostracisés, marginalisés. L’un avec l’autre vont retrouver ensemble la fraternité que la société leur refuse.
Autre métaphore : celle d’une société policière qui poursuit inlassablement ses éléments déviants et les parque dans des camps. Une telle position politique était-elle tenable dans un film qui a franchi la censure et qui a été diffusé en Chine continentale ? D’autant que, dans la dernière partie du film, quasiment fellinienne, tandis que la population s’assemble pour regarder une éclipse solaire, l’ordre établi cède, les animaux sont remis en liberté.
Un dernier sous-texte : la filiation. Liang retrouve son père en piteux état, rongé par l’alcoolisme et l’amertune, installé dans un zoo désaffecté. [attention spoiler] Il le veillera sur son lit de mort jusqu’à son dernier soupir. Comme il veillera ce chien qu’il a pris sous son aile. Et il adoptera le chiot que son protégé a engendré, laissant planer l’augure qu’il en prendra plus de soin que son propre père n’en a pris à son éducation.

Nous avons eu un vif débat à la sortie du film, avec les amis qui nous accompagnaient. Ils étaient tous beaucoup plus enthousiastes que moi insistant sur la majesté des décors, sur l’originalité du scénario, sur sa richesse. J’étais le moins emballé. Je reproche à "Black Dog" son inutile longueur (il dure près de deux heures et sa dernière demi-heure est interminable) et les thèmes trop nombreux qu’il esquisse à peine (qu’advient-il de cette entreprenante actrice de cirque qui s’entiche du héros et qui le demande même en mariage ?)
3,0
Publiée le 5 mars 2025
Un peu western, un peu film apocalyptique, Black dog, lauréat à Cannes du Prix Un Certain Regard 2024, est un film qui se voit sans ennui, voire même avec un certain plaisir, mais on aurait quand même aimé que le scénario soit mieux travaillé et ne parte pas dans tous les sens, au point, très souvent, trop souvent, de désorienter les spectateurs. Critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-express-black-dog/
4,5
Publiée le 6 mars 2025
Un film chinois qui brise les codes, un histoire de chiens errants, dans un chine rurale et archaïque,
où l’homme choisit rarement son destin...C’est l’histoire d’un destin, d’une profonde tristesse sur le sens de la vie, un film qui m’a fait penser au cinéma italien des années soixante par son intériorité
et la qualité de la photographie, un film gracieux sur le désespoir, la politique, et la condition humaine ( relire Malraux)????C’est aussi un questionnement sur la liberté ( représentation du tigre enfermé puis libéré), ajoutons y la tentative ratée de l’amour, et la profondeur de la mise en scène, vous obtenez ce que le cinéma chinois a produit de mieux depuis une dizaine d’années….Je conseille ce petit bijou bourré de références et la quête qu’il distille propre à chaque homme hanté par ses démons intérieurs...
4,0
Publiée le 6 mars 2025
La Chine est multiple et ne se limite pas aux grosses et modernes villes côtières.
Le cinéaste Hu Guan pose son regard et ses caméras dans une ville et une région rurale au bord du désert de Gobi ; Un lieu abandonné, dépeuplé et pauvre.


Film audacieux qui rappelle sur bien des points le cinéma de Jia Zhangke d'ailleurs présent au casting (!). Ambiance western moderne pour "Black Dog" avec une mise en scène et une photographie sublimes.
La relation homme/chien est forte et bien amenée au sein d'une intrigue multipliant les métaphores.


Une bonne découverte.
2,0
Publiée le 8 mars 2025
"Black Dog" bien noté par la critique, récompensé l'an dernier au festival de Cannes (Prix Un certain regard) est un drame chinois qui m'a laissé de marbre. Malgré une belle photographie et des idées intéressantes sur la Chine contemporaine, le réalisateur Guan Hu ne m'a jamais été captivé avec son film, éprouvant même des moments d'ennui, et j'ai trouvé l'ensemble plutôt austère. Il y avait sans doute une meilleure façon d'explorer la relation entre le héros du film et le chien, tous deux marginalisés dans la société chinoise.
3,5
Publiée le 5 mars 2025
Impressionnant. Un récit insolite d'une rare richesse thématique sur les déséquilibres urbains ou l'idée de rédemption. Magistrale mise en scène. Le Prix Un Certain Regard décerné à ce film chinois a été amplement mérité.
4,0
Publiée le 8 mars 2025
Un western chinois avec une très belle photographie, une atmosphère de film indé américain transposé dans la chine de la fin des années 90. L'acteur principal habite vraiment le film ainsi que le levrier qui devient son fidèle compagnon. Les chiens sont d'ailleurs selon moi l'image de ces populations chassées de leurs domiciles pour moderniser cette chine à course forcée
4,0
Publiée le 10 mars 2025
La rencontre d'un ancien détenu mutique et d'un chien errant, qui vont silencieusement se lier d'amitié au sein d'une ville chinoise aux allures de fin du monde.
Quelque part entre le western urbain et la fable poétique, une histoire de culpabilité, de solitudes et de rédemption, et un beau moment de cinéma, très justement récompensé à Cannes.
Mention spéciale à son aspect formel et à ces décors extérieurs qui marquent durablement la rétine. 7,5-8/10.
3,0
Publiée le 9 mars 2025
Ville abandonné. chiens abandonnés, homme abandonné. Les cadres majestueux et désolés du désert de Gobi ramène l'homme à sa (petite) place dans le monde. Le film réussit à diffuser une atmosphère existentielle sur sa place dans le monde, mais pour l'histoire, on déchante un peu, voire beaucoup. Le héros est quasiment mutique, pas hyper sympathique, et n'évolue que très peu. Le thème de la rédemption n'est pas davantage développé . Un film surtout intéressant pour ses images, pas davantage.
3,5
Publiée le 17 mars 2025
Le film marque d’abord par ses décors et sa photographie, en portant un regard unique sur un territoire chinois peu montré au cinéma. Zone désertique, ville en déclin avec bâtiments abandonnés, lieu de fête foraine lunaire, zoo dépeuplé, chiens errants… Même si la volonté politique est au nettoyage, à la démolition et à la réindustrialisation, un vent décadent et absurde souffle sur ce territoire. Avec à la clé quelques séquences superbes de « fin du monde » : les chiens figés dans le crépuscule, laissant passer la moto du personnage principal ; la libération des animaux du zoo… Ces séquences, et d'autres, sont magnifiquement photographiées.
Côté scénario, on est surpris par quelque chose qui touche au western, avec le retour d’un paria sur les lieux de son passé, un mélange de rédemption et de règlement de comptes, dans le vent et la poussière. Surpris aussi par une tonalité dramatique qui joue beaucoup sur les revirements de situation. Où les ennemis peuvent devenir des amis. Où la rudesse peut se teinter de tendresse et même verser dans la compassion. Sans exclure quelques touches burlesques. Dans ce canevas étonnant, il y a probablement trop d’éléments narratifs (la relation avec la danseuse de fête foraine, la fin du rapport père-fils, le sauvetage du boucher Hu…), ce qui confère au tableau d'ensemble un aspect un peu disparate. Mais l'histoire de la relation entre les deux personnages centraux, homme et animal abîmés par la vie, est belle et touchante. Avec un chien incroyablement expressif. 
5,0
Publiée le 12 mars 2025
Curieuse fin de film où l'oreille reconnaît Mother de Pink Floyd (The Wall, 1982). Curieuse parce qu'on ne s'y attend pas du tout (il n'y a d'ailleurs presque pas d'accompagnement musical dans ce film). Mais au fond, c'est la même infinie tristesse que dans The Wall, alors que le générique affiche "à tous ceux qui reprennent la route" (sous-entendu "après une tonne d'ennuis). C'est l'image (sonore) qu'on emporte, l'image d'une fin.

La fin d'un monde (même si l'histoire vous montrera que c'est aussi un rebond). On a l'impression d'avoir assisté à une agonie ; ici, la mort d'un homme, déjà socialement mort ; là, une construction déjà en ruine qui s'effondre. Tout végète. Chacun a l'air emprisonné dans son monde (un certain sens de l'honneur, le recours à la vengeance, le passé devenu un mur), bien qu'en toile de fond s'organise un renouveau.

Le renouveau de cette petite ville de Chixia, c'est l'approche des Jeux Olympiques de Pékin 2008. C'est surtout le grand nettoyage que ces jeux ont engendré. Et ceci aux dépens des gens et des villages. C'est bien sûr le message du film. Du moins le message politique. Et il est clair.

En tout cas, le spectateur est venu voir un personnage un peu abîmé par la vie faire copain copain avec un chien errant, abîmé lui aussi. Mais le film, c'est plutôt de longs plans qui s'apesantissent sur la destruction, le chaos, le désert (comme le désert de Gobi). Le film, ce n'est pas Croc Blanc ni Belle et Sébastien, c'est plutôt Mort à Venise. C'est donc finalement génial.

Ce n'est pas un film larmoyant, alors qu'il pourrait l'être - ce personnage qui ne parle jamais (à la différence de son ami canin qui a toujours un petit truc à japper) démontre une compassion inattendue et cache une immense douceur. C'est un film qui veut dire quelque chose de fort et qui cherche des échos partout, dans la sécheresse des paysages, dans la pauvreté des défenses humaines face à la souffrance ou l'humiliation.

A.G.
3,5
Publiée le 11 mars 2025
Film sombre et triste dans une atmosphère lourde de pauvreté où le seul moyen d'expression est la violence, de plus des chiens en surpopulation car abandonnés par leurs maîtres errent dans les rues, le scénario devient optimiste en montrant comment l'amour des animaux peut changer le comportement humain
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