Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
benoitparis
109 abonnés
1 277 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 12 juin 2011
On reste admiratif devant la manière qu’a Ulmer de réussir des films qui échappent à la banalité et gardent un intérêt artistique dans le corset de la série B (genres très codifiés, budget et temps de tournage à minima). « L’incroyable homme invisible » est une sorte de croisement de film noir et de science fiction réunissant des figures des deux genres : gangster traqué, femme fatale, savant réfugié de l ‘Allemagne nazie dépassé par ses découvertes… Le personnage central s’appelle « Faust », ce qui n’est évidemment pas un hasard. Le film date de 1960 et est aussi un échos de la grande peur atomique suivant la découverte de la bombe. Le personnage du savant n’entre pas dans la catégorie des savants fous mais est plutôt une victime consciente, une démarque de Einstein. Ulmer garde toute son ingéniosité et sa maîtrise de metteur en scène avec le minimum de moyens. Ses effets visuels autour de l’invisibilité soutiennent la comparaison avec ce qui a été fait avec de meilleurs conditions matérielles.
Rondement menée, l'intrigue noir pesante de ce film mélangeant avec subtilité tous les genres montre toutes les caractéristiques d'un exemple du cinéma d'antan. Sans pour autant vouloir se vendre trop au spectateur, L'incroyable homme invisible reste mémorable sous plusieurs plans tels que les dialogues prodigieusement captivants, mais aussi de part son jeu d'acteur à la hauteur des plus hautes performances cinématographiques. Une belle référence du genre qui détient en elle un savoir-faire inébranlable d'Edgar G. Ulmer.
L'incroyable homme invisible (1960) ou "L'incroyable homme transparent" si l'on fait une traduction littérale du titre d'origine, est un long-métrage de Edgar G. Ulmer (L'homme de la planète X - 1951).
Il s’agit d’une énième adaptation du roman de H. G. Wells, transposée en pleine guerre froide. Ici il est question d’un scientifique, ayant inventé un procédé révolutionnaire portant sur l’invisibilité (grâce à un laser combinant les rayons alpha, bêta, oméga & ultraviolet, dixit le film !). Ce dernier est victime d’un chantage qui l’oblige à continuer ses expériences afin de rendre invisible un évadé de prison, dans un but bien précis, braquer des banques.
Mêlant habilement film noir & film de science-fiction, le film fait clairement écho à la grande peur atomique qui secoua le monde dans les années 40 (le final ne laisse aucun doute, ainsi que la toute dernière réplique).
On regrettera que le film n’aille pas au-delà des 60min, on est pris au cœur de l’intrigue et de ses personnages avec une grande aisance.
Ce qui paraît incroyable ce n'est pas l'homme invisible (plutôt piteux dans le film) mais le fait que l'on arrive à produire de tels films. Un budget limité, un métrage de moins d'une heure, des acteurs de troisième zone, et un scénario grotesque : que voulez-vous qu'on fasse avec tout ça ? On regarde quand même, sans aucune empathie pour aucun de ces personnages inintéressants, les effets spéciaux sont réduits à des bricolages sur images, les scènes de laboratoires à des touchers de boutons, celles avec l'homme invisible à des pantomimes ridicules, l'intrigue est quasi inexistante. Et Alors que reste-t-il ? Même pas le charme de la série B ! Juste 2 ou 3 plans par lesquels Ulmer veut nous rappeler qu'il aurait sans doute pu faire autre chose... avec plus de moyens.
Bel exemple et/ou métaphore rarement traitée de ce que peut faire la science quant ses porteurs ne sont pas suffisamment reçus - au bénéfice d'ailleurs de ces dictatures utilisant + tard leurs recherches : (c.f) la conquête du ciel ! - ; accusés bien entendu de démence sinon de tous les maux, dans une ville trop rempli de ces immondes ploutocrates ou rien n'est de toute façon possible ( & dans ce cas précis en l'occurence ! ); et enfin leur dérobant si scandaleusement ensuite ces fameuses trouvailles , à l'instar bien sûr & par exemple de Benjamin Francklin ...
Très noir et sans trop de contrastes un classique de la SF. Beaucoup de bandelettes, beaucoup de scientifiques, pour un polar usuel au twist final toutefois surprenant sinon pour la question philosophique qu'il éveille à propos de conscience et humanité.