Primé au tout récent Festival des Arcs, London Nights nous offre une grande bouffée d'air malgré sa sortie trop confidentielle.
Vera (Déborah François), une française vivant à Londres, tente de se remettre doucement d'une peine de coeur. Axl (Fernando Tielve), jeune espagnol de 20 ans, arrive à Londres dans l'espoir de retrouver son père, qu'il n'a quasiment pas connu. Le seul point commun de ces deux personnes est de vivre dans le même squat, sans trop se rencontrer au milieu de tout ce monde. Vera va se lancer dans une histoire avec un homme qu'elle ne connaît pas, et qu'elle préfère ne pas connaître. Ils se donnent rendez-vous à une date et un lieu précis, mais sans jamais se donner leur prénom, adresse, ou numéro. Axl quand à lui, va entamer une relation avec son père, mais sans lui dire qui il est.
C'est en écoutant la musique du film que je rédige cette critique, toujours plongé dans cet univers dont je ne veux pas sortir. Le plus étonnant est qu'il m'est difficile de dire pourquoi j'ai tant accroché. Peut-être la sympathie des deux héros, l'ambiance générale qu'il règne dans ce squat londonien, le vent de fraîcheur, la musique, la joie, la folie, ou tout à la fois.
Fernando Tielve tout d'abord, est impressionnant de simplicité et de naturel, il joue à la perfection son rôle à mi-chemin entre l'innocence et la débauche. Déborah François (vue dans le génial Le premier jour du reste de ta vie), est impeccable. Elle nous fera rire et pleurer dans ce rôle difficile de quelqu'un qui se reconstruit au milieu de nulle part.
Un mot pour qualifier London Nights : poésie. Elle y est omniprésente, sous différentes formes, en passant par les images ou la musique, des regards ou des paroles. C'est le genre de film dans lequel on rentre tout entier ou pas du tout, je suis parfaitement conscient qu'il peut soit plaire, soit ennuyer. Personnellement j'y suis entré totalement.
C'est pour ce genre de film que je vais au cinéma, ici le réalisateur à quelque chose à dire, des émotions à faire passer. L'art pour moi, c'est une façon de communiquer, c'est s'exprimer autrement que par la parole. C'est bien plus difficile mais beaucoup plus riche, plus puissant. London Nights en est l'exemple parfait, ce qui se passe ici n'est pas descriptible par des mots, il faut le voir.
Nous sommes en présence d'une œuvre, tout simplement. Bien loin des récents films qui ne sont que des démonstrations techniques (Avatar, Le Choc des Titans...), il vous emmènera loin, très loin. j'aimerai tout de même faire un mini-reproche aux personnes qui s'occupent de la distribution française : le nom original du film est Unmade Beds, qui est plus original et collant mieux à l'esprit que London Nights, pourquoi avoir changé ?
Pour moi le meilleur film que j'ai vu cette année, je le recommande chaudement.