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    L'Avventura
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    3,9
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    62 critiques spectateurs

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    Nelly M.
    Nelly M.

    94 abonnés 525 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 avril 2009
    Peinture de moeurs italiennes à travers des histoires de couples croisées, desquelles il ressort une infinité d'angles offerts à la réflexion du spectateur. La photographie d'abord, en noir et blanc, particulièrement élaborée, d'un esthétisme constant mais jamais gratuit, chaque plan de la caméra soulignant le désir de co-dépendance sans cesse contrecarré par l'envie d'être soi-même, le piège étant le besoin de séduire. Tous sont majoritairement des nantis un peu pourris par la facilité matérielle, sauf Claudia (Monica Vitti) censée apporter une note plus généreuse : qu'elle incarne une jeune femme issue d'un milieu populaire est imperceptible, tout aussi racée, élégante, et même plus à l'aise que celle qui l'invite, Anna (Léa Massari), une maniaque du cache-cache. On nage dans ce que Beauvoir commença à nommer "le malentendu entre les sexes". Antonioni tâche de "franchir le seuil de l'alcôve", direction la félicité à deux. Il sonde le mystère féminin comme rarement au cinéma, que ce soit l'absence à l'autre (en sa présence pourtant) qui débouche sur la disparition... Ou le poids des regards mâles permanent qui fait de toute jolie femme sans homme une proie... Et le summum : l'attente du partenaire, ces petits gestes affolés, la terreur d'une fin. L'Avventura, c'est l'âme féminine doucement démasquée (on sent l'amour porté par le cinéaste à Monica Vitti) : ce qui fait qu'on lui pardonne de faire de ses acteurs mâles des chats en quête perpétuelle de souris ou presque.
    Anaxagore
    Anaxagore

    125 abonnés 135 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Film envoûtant et oppressant, «L'Avventura» exhale une atmosphère de profond désenchantement et peut être regardé comme l'expression du désarroi philosophique qu'éprouvait une certaine bourgeoisie italienne à l'aube des années 60. On comparera d'ailleurs inévitablement avec «La Dolce Vita» de Fellini (dont le point de vue est plus extérieur). Antonioni met en scène un groupe de vacanciers désoeuvrés, tous issus des classes les plus aisées de la société italienne, et qui se complaisent dans un ennui profond mâtiné de cynisme désabusé. Lorsque, d'une manière inexplicable (et qui demeurera d'ailleurs inexpliquée), l'héroïne supposée du film, Anna, disparaît définitivement après une demi-heure, le malaise des autres personnages éclate dans toute sa plénitude. Le film raconte alors comment Sandro, le fiancé d'Anna, et Claudia, sa meilleure amie, vont se rapprocher l'un de l'autre pour une très improbable histoire d'amour. Mais comment ne pas voir, derrière ce scénario délibérément banal, une évocation de l'effacement contemporain des valeurs traditionnelles (scène de l'église désertée, mise à distance des symboles religieux) et du profond mal-être qui s'ensuit ? Antonioni ne veut-il pas nous montrer comment ses personnages vont tenter péniblement de recréer un sens à leur existence? Ceci dit, le film vaut surtout par la très remarquable mise en forme de son contenu. «L'Avventura» est d'abord un chef-d'oeuvre de suggestion qui use à merveille des images et de la musique pour évoquer l'au-delà non dit de l'histoire contée. Mais il s'agit aussi d'un monument sur le plan plastique. On a tout dit, ou à peu près, sur le génie d'Antonioni dans la maîtrise de l'espace ou la composition de chaque plan tel un tableau. Et, de fait, «L'Avventura», d'une splendeur visuelle inégalée, est une fête pour les yeux!
     Kurosawa
    Kurosawa

    581 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 octobre 2013
    Une femme est recherchée sur une île par son fiancé et ses amis, puis un couple vagabonde dans le village de Nanto. Sur le papier, Antonioni parait avoir peu de choses à raconter. Et c'est à moitié vrai. La première partie est la plus classique. Des personnes s'amusent au large de l'île de Lisca Bianca, puis une femme disparait. Tout le monde s'affole et la recherche. Le suspense est intense, car le spectateur à déjà des doutes sur sa disparition. Est-elle volontaire ou accidentelle ? Peu importe, car la rupture scénaristique arrive très vite avec le grand thème de la seconde partie: le néant ! Antonioni réussit avec maestria à filmer l'ennui qui entoure ce jeune couple. Ce dernier, en quête de liberté, de plaisir, ou tout simplement de nouveauté, semble perdu dans une Italie sans vraie visage, où le rêve et les illusions n'existent pas. Le virage est donc déroutant, et remet l'identité complète du film en question. La force de cet étrange objet cinématographique est là: on ne sait pas quelles sont ses convictions et s'il veut vraiment nous dire quelque chose. Un magnifique moment de cinéma, où poésie et cruauté s'unissent à merveille.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 174 abonnés 4 168 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 14 novembre 2023
    "L’avventura" provoqua la polémique à Cannes en 1960. Il est sûr que le film d’Antonioni déstructure la trame habituelle du récit telle qu’elle est imposée depuis l’origine du cinéma et la prédominance de l'industrie du divertissement hollywoodienne . Dans sa démarche radicale Antonioni se veut l’alter ego des Godard, Resnais ou Pasolini. C’est en réalité un non-film policier qui nous est proposé par le metteur en scène qui après avoir posé les jalons d’une trame habituelle de film à suspense abandonne tout en plan pour nous ramener dans la vraie vie, celle qui fait que souvent nos sentiments guident nos faits et gestes. Est-il vraiment surprenant que tout en cherchant Anna disparue sur un îlot rocheux au large la Sicile son petit ami Sandro et sa meilleure amie Claudia finissent par se laisser griser par le jeu de l’amour au point d’oublier complétement le drame qui s’est peut-être joué sous leur yeux ? A partir de là, Antonioni filme quasiment sans discontinuer le cheminement de cet amour naissant qui ne laisse place à rien d’autre. On connaît tous ces emportements qui nous dépassent mais la question est de savoir si l’on a envie de se tenir deux heures vingt durant face à ces personnages qui nous ressemblent. De là est née la polémique autour du film. Les sentiments intenses qui nous étreignent sont-ils valablement transposables à l’écran sans les artifices de la narration ? Beaucoup à l’époque ont pensé que non il est à parier que dans ce nouveau siècle de l’informatique et de l’instantanéité la critique serait encore plus sévère devant cet exercice de style qui vaut surtout pour le postulat qu’il révèle. On a beaucoup vanté la beauté plastique de « L’avventura » qui viendrait sublimer le désert narratif imposé par Antonioni et Toni Guerra son scénariste attitré. Cette affirmation n’est sans doute pas fausse mais l’on peut regretter l’absence de la couleur qui aurait donné tout leur lustre aux couchers de soleil sur l’azur méditerranéen. Si le film ne dit pas grand-chose, invitant le spectateur à s’immerger dans l’univers amoureux de Claudia et Sandro on peut tout de même remarquer une mise en lumière par Antonioni du mépris de la classe privilégiée pour les sans grade que le couple regarde souvent avec une certaine condescendance comme dans la séquence du train qui les mènent à Palerme. Claudio, ne pouvant commander ses sens, culbutant une starlette de pacotille lors d’une soirée est-il si différent de ces mâles rustres et menaçants qui enserrent Claudia lors d’une visite de Sandro dans un village du fin fond de la Sicile ? Antonioni ramène donc finalement cette jeunesse dorée qui se croit élue à sa simple et sordide humanité. Six ans plus tard Antonioni en se conformant davantage aux canons du film de genre livrera un chef d’œuvre tout aussi surprenant que « L’avventura » mais qui ne laissera pas le spectateur livré à lui-même. Il s’agit bien sût de « Blow-up » palme d’or à Cannes qu’il faut sans doute recommander à ceux qui ne voudraient voir qu’un film d’Antonioni..
    Mathias Le Quiliec
    Mathias Le Quiliec

    59 abonnés 378 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 novembre 2020
    Sensuel, visuel, immoral, beau, étrange mais assez indescriptible. C'est particulier il faut comprendre l'univers du réalisateur après on aime ou pas ce style athypique. La photographie, elle, n'a pas d'égal (Quand passent les cygognes ou Persona de Bergman peut être). Huer à Cannes, ce film montre à quel point notre pays pouvait être, déjà à l'époque, à la bourre sur la véritable culture du 7ème art. La "nouvelle vague" française fût violente mais pas autant que le tsunami italien de la même époque, l'Avventura en est son porte drapeau. Une expérience à part que j'aurais aimé vivre sur grand écran.
    Bon film.
    Michelangelo Antonioni 1912 - 2007 :).
    cylon86
    cylon86

    2 504 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 1 février 2011
    Un des plus célèbres d'Antonioni qui s'imposa alors comme un cinéaste moderne. Anna disparaît, on la cherche un peu et puis on finit par laisser tomber pour s'attarder (c'est le bon mot car le film dure 2h30) sur les déboires de Sandro et de Claudia, qui sont sans intérêt. Aucune explication sur la disparition d'Anna mais le cinéaste nous avait prévenu au bout de 20 minutes en faisant dire à un de ses personnage que les mots ne servent plus à rien. La mise en scène est très belle mais il n'y a pas grand chose à part l'ennui surtout sur la fin car la plupart du temps, les films d'Antonioni, on s'y emmerde comme dans la vie.
    stebbins
    stebbins

    499 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 août 2008
    Le premier grand coup de maître d'Antonioni. Hué au festival de Cannes 1960 en raison de son caractère novateur et dérangeant, L'Avventura y remporta pourtant le prix spécial du Jury. Avec ce chef d'oeuvre antonionien ( pléonasme, étant donnée la délicieuse filmographie du réalisateur...), le spectateur d'aujourd'hui redécouvre le cinéma : utilisation ingénieuse du hors champ, cadrages proches de la perfection ou encore panoramiques imposants. Monica Vitti excelle dans le rôle de la meilleure amie d'Anna, les décors naturels sont magnifiques ( au passage, Antonioni développe avec une certaine liberté de ton la séquence de la disparition d'Anna sur l'île ), la musique est jolie...Au final, L'Avventura se déguste comme le bon vin : plus le temps passe et plus il prend de l'ampleur. Mais plus qu'un simple bon film, L'Avventura est une oeuvre d'Art, certainement l'une des réussites majeures d'Antonioni et du cinéma italien des années 60. Léger sans être superficiel, profond sans être lourd. Un plaisir pour les yeux et pour l'âme. Antonioni, repose en paix...
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 24 avril 2014
    L’Avventura est un film de merde. Je comprends pourquoi il a été hué lors de la première au festival de Cannes 1960. L’Avventura se résume à un paradoxe entre des plans sublimes et intelligents, tournés dans des décors naturels magnifiques avec une habileté qui fait d’Antonioni un grand cinéaste, et une histoire d’amour sans queue ni tête entre un vieux beau et une jeunette. Pourtant, le film commence bien, et la disparition d’une des protagonistes augure une enquête intéressante. En vain. S’en suit 1h30 de flottement et d’errance qui singularise très bien cette époque, tout autant que la Dolce Vita de Fellini. Pourtant, Monica Vitti a du potentiel, mais l’errance du scénario et la fin qui n’en est pas une gâche tout plaisir, même intellectuel au visionnage. Il n’y a pas dans l’Avventura le charme qui se dégage de Blow Up. L’Avventura est donc à réserver aux cinéphiles qui ont du temps à perdre.
    Photo-cineaste
    Photo-cineaste

    55 abonnés 572 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 29 mai 2009
    Quant on regarde un film d' Antonioni, il ne faut pas s'attendre à un rythme très haletant. C'est long et très lent, sans pour autant être mauvais, Loin de là. Mais, il faut vraiment être accroché pour ne pas s'endormir et tenir jusqu'au bout du film.
    C'est un style qu'il faut arriver à apprécier. Le scénario est très intéressant, les acteurs sont très bon. Mais voilà, le reste ne suit pas. C'est dommage.
    Je ne vais pas plus annalyser un film qui a dut l'être plus de cent fois...
    nastygobs
    nastygobs

    20 abonnés 785 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 11 octobre 2007
    Marre des gens qui se masturbent sur des plans séquences où on voit des cailloux,des cheveux dans le vent,des gens qui s'habillent ou se déshabillent,où le seul intéret et de donner un style et une atmosphére qui pourtant est plombée.Il y a enormément de façon de raconter ce genre d'histoire,la façon dont il implicite ces evenements c'est très intelligent mais il se casse souvent la gueule par trop de prétention dans la mise en scéne.
    Plume231
    Plume231

    3 876 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 décembre 2010
    Comment se montrer réservé sur ce film sans pour autant passer pour le dernier des abrutis ??? Je garantis pas que je vais réussir mais au moins je vais essayer. Bon tout d'abord, il faudrait être naze pour ne pas reconnaître certaines qualités de mise en scène d'Antonioni car c'était un formidable technicien. Choix des cadrages élégants, aucunes transparences, beau noir et blanc légèrement grisâtre, son très bon (enfin pour ce qui a à enregistrer!), bref rien à reprocher de ce côté, c'est indéniable. Reste que l'histoire est audacieuse, je veux bien le reconnaître. Je veux bien qu'elle est considérablement changée le langage cinématographique. Le fait de se concentrer sur les personnages et d'occulter toute dramaturgie, je veux bien aussi. Reste que j'ai eu plus l'impression d'avoir eu affaire à des objets qu'à des êtres de sang et de chair. L'absence de dramaturgie ne justifie pas l'absence d'émotion et si on réussit à en ressentir sur des plans fixes silencieux d'un quart d'heure tant mieux pour eux, moi c'est pas le cas. A noter aussi que sans m'attendre à du Preston Sturges, je m'attendais à mieux qu'à certains dialogues d'une platitude incroyable. Parfois j'ai même cru qu'Ed Wood a aidé dans ce domaine, c'est dire. Reste un jeu d'acteurs pas extraordinaire mais... pas extraordinaire. Voilà ça c'est fait. Bon pour résumer, techniquement l'oeuvre est réussie, l'histoire est audacieuse mais rien n'est fait pour le spectateur soit transporté par quoi que ce soit.
    Maqroll
    Maqroll

    157 abonnés 1 123 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 juin 2011
    À l’occasion d’une promenade entre amis, riches et oisifs, sur le bateau de l’un d’entre eux, l’héroïne (du moins celle posée ainsi dès le début du film par les conventions cinématographiques et narratives en usage) disparaît au cours d’une brève escale dans une île déserte. Après l’avoir cherchée vainement, ses amis repartent et la vie continue de même que leurs amours… L’Avventura est un chef-d’œuvre absolu et un moment clé dans l’œuvre de son auteur, qui révolutionne le cinéma et même tout le procédé de la narration, le point de vue subjectif habituel se trouvant balayé. Au lieu du procédé habituel, qui consiste à suivre le héros du récit où qu’il se trouve, Antonioni introduit ici à une innovation radicale. Jamais en effet nous se saurons ce qu’est devenue Anna (Léa Massari) et la caméra ne va plus s’attacher à elle, le centre d’intérêt du film se déplaçant vers le duo constitué par son ancien amoureux (Gabriele Ferzetti) et sa meilleure amie (Monica Vitti). Cette façon de faire, brutale, bouleversante pour tous ceux attachés aux conventions narratives, introduit une réflexion vertigineuse sur l’identité, la vacuité de la vie et son caractère éphémère, la fragilité des sentiments humains et la solitude de l’être bien sûr, encore et toujours. La technique d’Antonioni est à la hauteur de la puissance du propos et le renforce encore par une direction d’acteurs parfaite et une mise en scène de visionnaire, à la fois précise et poétique (cadrages virtuoses, recherche permanente de l’esthétique). Après la vision coup de poing de cette œuvre unique (sous le choc de laquelle je suis encore, des années après), on se dit qu’il y a un cinéma avant et un cinéma après L’Avventura.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 23 août 2011
    De grandes qualités dans la mise en scène pour un ensemble très surprenant et abouti.
    Spiriel
    Spiriel

    37 abonnés 318 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 novembre 2008
    Souvent comparé à la Dolce vita (1960, italien, bourgeois oisifs...), L'avventura est LE film qui projeta le cinéma vers l'avenir, tellement plus que la nouvelle vague... Antonioni quitte définitivement le néoréalisme pour tourner ce film, qui veut rendre compte de la peur de l'inconnue morale dans laquelle s'enferment ces gens sans soucis apparents. Pour cela, le réalisateur ne recule devant rien et fait de L'avventura l'un des films les plus ambitieux qu'on ait pu voir, déconcertant, allant dans le sens contraire de ce qu'en attendrait le spectateur (ce qui rejoint le thème central). Rarement une substitution de personnage principal se sera passée aussi subrepticement. Car Monica Vitti n'était pas encore la muse d'Antonioni à l'époque, et pour cette raison sa présence quasi invisible au début du film n'intrigue pas. La séquence sur l'île est irréelle. Les personnages sont perdus, plus proches de se perdre que de trouver la disparue. Le film prend alors le sens inverse de ce qu'il devrait, contre le gré des personnages, contre le gré du spectateur. Il faut le reconnaître, l'ennui peut poindre lors du visionnage du film. L'atmosphère est étouffante, les personnages se débattent en vain. La scène finale est bouleversante. Une véritable baffe, une des dates les plus importantes du cinéma. L'audace d'Antonioni n'aura malheureusement fait que peu d'émules. Admirable en tout point.
    scorsesejunior54
    scorsesejunior54

    151 abonnés 694 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 août 2007
    Film atypique et puissant, brillamment mis en scène par le grand Michelangelo Antonioni, "L'Avventura" fit sensation à Cannes en 1960 la même année que "La Dolce Vita". Il est amusant de noter que les deux oeuvres sont diamétralement opposées et que l'inspiration du cinéaste puise dans différents courants mais aboutit pourtant à un résultat extrêmement personnel. Le réalisateur s'attache effectivement à construire ou plutôt déconstruire un long-métrage explorant les contraintes de l'amour tout en s'éloignant de toute trame classique possible et ce parfois à la limite de l'abstraction. Eliminant de façon similaire à Hitchcock (là encore en 1960) son héroïne au bout d'une demie-heure, il opte pour une sorte d'anti-polar vite transformé en un voyage initiatique des sentiments peuplant l'âme humaine. Les grands couloirs vides du château en sont l'explicite métaphore et l'on pourrait à la fois mettre en parallèle et distancier "L'Avventura" du néo-réalisme et plus particulièrement du fameux "Viaggio In Italia" de Rossellini. Le premier est l'anti-thèse du second, optant pour un crescendo du désespoir à l'inverse de son prédécesseur. L'un comme l'autre sont en tous les cas une plongée profonde et émouvante d'un couple entouré de l'Italie, elle-même peuplée par une histoire ancienne constamment exhibée. Monica Vitti, muse d'Antonioni est une fois de plus superbe, habitant littéralement l'oeuvre d'un bout à l'autre, d'une présence physique stupéfiante, jouant avec son corps et sa façon de le présenter avant son visage et sa voix. L'introspection va chercher loin, la solitude et l'humiliation étant les principaux thèmes récurrents d'un homme triste essayant d'évacuer ses sombres pensées à travers les travaux qu'il offrit au septième art. Le petit plus provient de sa technique irréprochable, à l'esthétique visuelle et notamment la photographie remarquable. On pourra toujours lui reprocher d'être nombriliste voire prétentieux, n'empêche que l'impact exercé est incontestable.
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