Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Akamaru
3 075 abonnés
4 339 critiques
Suivre son activité
2,5
Publiée le 14 janvier 2013
Cette énième adaptation du roman de Gustave Flaubert sied assez bien à la verve mordante de Claude chabrol,même si sa vision des choses est très engonçée et figée."Madame Bovary"(1990)est ici incarnée par Isabelle Huppert,qui fait le job,en héroïne chabrolienne qu'elle est.Distante,mystérieuse et impulsive;elle fait passer Emma Bovary pour une femme narcissique,alors qu'elle n'est qu'emportée par ses élans amoureux et son ennui provincial.Autre problème:dans le roman,cette femme du XIXème siècle est plus âgée et plus attirante que la Miss Bovary,au jeu invariablement frigide.Notre attention se reporte alors sur les seconds rôles,souvent pittoresques,comme Jean-François Balmer,le mari extrêmement dévoué,Christophe Malavoy le beau-parleur sans parole ou Jean Yanne,pharmacien colérique.Avec cette galerie-là,Chabrol peut une fois encore critiquer le mode de vie des provinciaux aisés,même si cette réflexion est cette fois transportée au XIXsiècle.Il se montre aussi très ironique avec les prêtres et leur fausse compréhension.Malgré tout,le sujet principal lui échappe.
Célèbre roman de Flaubert, Chabrol en fait une adaptation fidèle au roman malgré quelques arrangements (d'où "adaptation"), notamment Isabelle Huppert joue une Mme Bovary plus jeune et plus froide ; c'est le vrai problème du film car son jeu et son physique ajoute au manque de passion dans les histoires d'amour, ça manque d'émotion forte pour vraiment nous emporter. Mais il y avait bien que Chabrol pour adapter ce livre, car sa mise en scène classique et épurée ne peut que coller au roman classique qu'est "Madame Bovary". En parallèle on peut saluer le travail sur les costumes. Ca reste une très bonne adaptation de Flaubert mais on aurait aimé plus de passion dans les sentiments.
Claude Chabrol a longtemps attendu avant d'adapter son roman de chevet, n'osant sans doute pas s'attaquer à ce monument de la littérature si proche de lui mais aussi réputé inadaptable. Il faut dire que Madame Bovary dont Flaubert avait dit en forme de boutade : « Madame Bovary c’est moi ! » se prête à toutes les interprétations quant aux motivations profondes de cette jeune femme de province dont la soif d’émancipation absolue la pousse arrivée à son terme à refuser de vivre plutôt que de se voir définitivement humiliée et contrainte par l’opprobe d’une faillite. Comme l’auteur normand dont le plus célèbre roman porte en sous-titre l’appellation « Mœurs de province », Claude Chabrol s’y entend comme personne pour décrire de façon tout à la fois acerbe et cocasse les mœurs provinciales. Des films comme «La femme infidèle » ( 1969) ou « La rupture » (1970) ne sont pas si loin de la prose flaubertienne jamais aussi juste que dans l’évocation des tics et lubies de ceux qui vivent dans ces gros bourgs enfoncés dans le bocage où il est de bon ton de naviguer entre dévergondage et pudibonderie sans jamais se départir de la réserve de bon aloi induite par une notabilité parfois durement acquise. Sans doute trop réverencieux face à l’admiration qu’il porte à l’œuvre, Claude Chabrol soucieux de ne pas trahir a sans aucun perdu de la malice et de la perversité qui lui sont coutumières. Ceux qui connaisssent le roman apprécieront la justesse de la reconstitution mais regretteront sans doute que malgré tous ces efforts la sauce ne prenne pas complètement à cause d’un ton un peu distancié encore renforcé par une Isabelle Huppert que l’on ne sent pas complètement à son aise alors qu’elle semble avoir pourtant compris tous les ressorts du personnage. Le réalisateur qui la connait peut-être trop bien n’a sans doute pas apporté à son actrice fétiche toute l’attention qu’elle méritait pensant sans doute que son incomparable capacité à s’immerger dans les personnages lui permettrait de se concentrer sur les autres aspects du roman. Mais le grand sujet de Madame Bovary c’est justement Madame Bovary ce que Chabrol a sans doute un peu oublié par mégarde. On lui pardonne, son film restant tout à fait respectable grâce à quelques portraits savoureux comme celui de Charles Bovary interprété par un remarquable Jean-François Balmer ou celui de M Homais par un Jean Yanne qui n’a sans doute pas eu beaucoup de difficultés pour se parer de la hâblerie parfois naïve du pharmacien de Yonville. Même si nous sommes loin du meilleur Chabrol redevenu bizarrement écolier studieux, le plus important demeure que celui-ci ait pu livrer sa version d’un roman qui lui collait à la peau.
C'est courageux d'adapter Madame Bovary. Claude Chabrol s'empêtre dans la longueur du roman et réalise un film interminable, poussif, englué dans les conventions qu'il veut dénoncer. Et Isabelle Huppert ne me semble pas l'interprète idéale (trop froide, trop bourgeoise) pour le personnage.
Toujours bien de revoir un bon Chabrol de 91 (dialogues excellents, mise en image parfaite, tension extrême du montage). Ici le cinéaste suit le style de l'écrivain presque phrase par phrase. La scène du comice vaut celle du bal dans Le Guépard. De plus, et surtout peut-être, Isabelle Huppert crée un nouveau personnage qu'on n'aurait pas pu imaginer dans le roman d'origine. Une Emma forte et directe qui ne s’embarrasse pas d'états d'âme, surtout pour organiser son propre naufrage. Jean-François Balmer est encore plus pleutre et idiot que l'image qu'on a du docteur Charles Bovary. Jean Yanne joue Homais en imbécile niais, lourd, prétentieux, bavard et désastreux comme s'il était né dans Bouvard et Pécuchet. Il ne reste plus au vendeur de nouveautés, Jean-Louis Maury, un acteur qu'on n'a pas assez vu, qu'à porter l'estocade. Je ne sais pas si en lisant Flaubert on peut aimer Emma, épouse Bovary, mais en re-voyant ce film grand, puissant et solide on ne peut pas s'empêcher d'admirer la meilleure actrice française.
Très bon film de Claude Chabrol, mettant en scène Isabelle Huppert, naturellement brillante dans ce rôle du très célèbre personnage Emma Bovary, personnage extrêmement bien développé dans ce film. Le "Madame Bovary" de Claude Chabrol est une sublime fresque, magnifiquement racontée et très très bien écrite.
Même dans des adaptations, Claude Chabrol arrive à mettre sa patte et rendre pénible n'importe quelle oeuvre. Certes celle-ci n'était déjà pas palpitante au départ, mais sa version n'apporte rien.
Adapter Madame Bovary de Flaubert est une gageure, car un tel monument de la littérature français impressionne et agace à la fois, et ne se laisse réellement apprécié qu'une fois la lecture faite et le tout digéré, et il laisse au fond de la gorge cet amère goût d'arsenic qui nous répulse et nous fascine. Chabrol est un inconditionnel de Flaubert auquel il s'est voulu le plus fidèle possible, résolument réaliste, cruel et plein de dérision. C'est pourquoi le film peut paraître au premier abord plutôt scolaire, alors qu'il renferme de nombreuses subtilités qu'une lecture préalable du roman rend plus perceptibles. Isabelle Huppert est plus que convaincante dans ce portrait de femme éprise d'une illusion romantique pour échapper à la triste réalité d'une vie "plate comme un boulevard de trottoir", elle est d'ailleurs très bien épaulée par un Christophe Malavoy sympathique et cruel et d'un Jean Yanne épatant. A contrario Balmer en ajoute des couches à son jeu qui le perd en niaiserie exagérée, occultant le côté malgré tout attachant de ce pauvre Charles. Le tout est donc mesuré, sans chercher les grands effets, sobre, illuminé par la figure d'Emma. Pourtant des reproches s'imposent : on coupe tout de même pas mal le roman (même si je sais que c'est une obligation), et la narration en pathie, pour aboutir à une chute rapide, alors que le roman prend beaucoup plus son temps, ce qui frustre le télespectateur. On effleure la descente aux enfers d'Emma et on minimise la douleur d'un Charles à vous faire tirer des larmes à la fin du livre. Mais il faut cependant saluer une tentative plus qu'honorable, pâle reflet de l'oeuvre Flaubertienne certes, mais un reflet tout de même réussi.
Ce n'est pas vraiment mon genre de film, mais je l'ai trouvé intéressant (les acteurs, les décors, ect) et je n'ai donc eu aucun mal à le suivre... par contre c'est vraiment le genre de long-métrage qu'on regarde une seule fois. A voir si on a l'occasion de le voir une fois.
Une belle adaptation classique et très incarnée. Je retrouve enfin IH dans un rôle qui lui convient bien. Elle est fière au point de faire fuir ses amants et l'on retrouve bien l'esprit de Flaubert qui veut en faire une femme moderne en quelque sorte. Qui veut profiter de la vie et doit se battre contre les conventions.
Difficile de s’attacher à l’héroïne de Flaubert vu par Chabrol tant ses préoccupations bourgeoises ne constituent aucun enjeu fort. Madame s’ennuie dans sa petite vie bien rangée avec son mari sans aspérité et nous avec elle.
Film possédant une mise en scène d'une très bonne qualité: l'image mental Chabrolienne explose aux yeux du spectateurs tout au long du récit. Les acteurs sont très bons et chaque plan est d'une qualité incontestable. Le film pêche cependant sur son scénario : l'adaptation de Flaubert est trop facile, parfois maladroite. Un film abouti donc mais une adaptation décevante. (14/20)
Terriblement déçue, c'est hyper long, hyper surjoué et le charisme d'Isabelle Huppert ne suffit pas. Jean Yanne est le seul acteur que j'applaudis ici des deux mains.
Avec un tournoiement de couleur, Claude Chabrol a créé un film très loyal au roman classique de Flaubert. Mais, pour créer les émotions d’une protagoniste très torturé, il étais forcé à abandonner un sens de style minimaliste pour un style dramatique qui est temps à temps trop dramatique. Isabelle Hubert, dans le rôle d’Emma Bovary, joue bien le charme froid d'une femme qui n'a pas gagné des rêves dans sa vie à cause de sa situation. Charles, joué par Jean François Balmer, est faible dans le roman mais il est donné une nouvelle douceur par l'acteur, éclipsant les autres acteurs mâles, bien que toutes les exécutions sont bon. C'est plus dans les choses techniques que la mauvaise qualité est trouvé. Pendent que Madame Bovary n’est pas un chef-d'œuvre, c'est un film classique et c'est facile à voir pourquoi il est si aimé par les gens sur la monde.