Troisième et dernier volet de la trilogie Maniac Cop, avec William Lustig toujours aux commandes ainsi que Joel Soisson. Le début du film donne le ton, plutôt mystique, avec quelques scènes héritées du deuxième volet. De suite, on s’aperçoit qu'un élément se veut différent et assez ambitieux pour ce type de production: la musique. Cette fois-ci c'est Jerry Goldsmith qui s'occupe de la composition musicale, s'éloignant du thème et de l'atmosphère initiale glauque et mélancolique, préférant un ensemble plus imposant, crépusculaire, disposant aussi de chœurs qui accentuent la profondeur. On retrouve l'acteur Robert Davi qui reprend son rôle de lieutenant-détective, visiblement changé depuis Maniac Cop 2, plus sensible aussi d'autant que sa collègue surnommée "Maniac Kate" est gravement blessée suite à une opération de police ayant mal tournée. C'est alors qu'il décide de rétablir la vérité suite à cette affaire, et sur le même chemin que lui se dresse Matt Cordell revenu d'entre les morts grâce à la magie (ce qui a tendance à rendre l'histoire plus fantastique sur le fond que les précédents), et errant de nouveau tel un monstre dans l'ombre de la grande cité. Un symbole fait son apparition, celui de l'anti-justice, visible à plusieurs reprises dans le film. Anecdote: la scène où McKinney rencontre Houngan n'est pas sans rappeler celle de Predator 2 où Harrigan fait face à King Willie. À noter aussi, la dénonciation des dérives médiatiques dans une course au sensationnel confinant au morbide et au non-respect des victimes, tout cela vu à travers deux reporters qui parcourent New York à la recherche de l'info qui fait vendre. Cordell n'est manifestement plus le personnage principal, il semble devenu le rouage monstrueux d'une intrigue plus vaste qu'avant, ce qui n'empêche pas son personnage d'évoluer de la même manière entre le fantôme et le zombie (la scène où il est caché dans la chambre d’hôpital sans que McKinney s'en rende compte, est assez marquante). Certains passages conservent l'esprit tourmenté typique, comme le flash-back de Cordell qui ramène au premier film, le rêve de Kate, etc. Les personnages interagissent tous, Cordell y compris, à l'instar du deuxième film où son rôle s'était "adouci", il parvient à coopérer plus ou moins directement avec d'autres personnages du film, se révélant même un justicier authentique à un certain moment quand il remet à McKinney un élément important dans leur recherche mutuelle de justice face au sort de Kate. Mais le Maniac Cop reste le Maniac Cop, et c'est dans une course-poursuite enflammée que s'achève ce troisième opus. La fin est ouverte à une suite qui ne sera pas réalisée, le film se maintient bon gré mal gré dans la série B, le tournage chaotique rendant le résultat à l'écran plutôt honorable. En conclusion, voilà une saga de style slasher/dramatique, spéciale et originale, qui aura permis au regretté Robert Z'Dar de lancer sa carrière grâce à un rôle unique en son genre, trois films présentant chacun une évolution particulière de l'intrigue autour du Maniac Cop, le 1 et le 2 assez comparables sur la forme, et le 3 se distinguant à sa façon.