Une fois n’est pas coutume, j’ai décidé de regarder les deux premiers Hellraiser l’un à la suite de l’autre, ce que je fais rarement pour des épisodes de saga, mais bon, là en l’occurrence j’ai fait une entorse à la règle. Hellraiser 2 n’est pas aussi bon que le 1, c’est certain, et cela même si les ambitions clairement plus affirmées du film lui donne tout de même un intérêt.
Le casting permet de retrouver des acteurs du précédent film, et surtout Ashley Laurence et Claire Higgins. Cette dernière retrouve un rôle d’importance, et cela confirme à mon sens la bonne impression qu’elle avait laissé dans le 1, étant celle qui tiré le plus son épingle du jeu. La revoir et revoir son personnage est plaisant. Ashley Laurence, sans faire beaucoup d’étincelles avec un personnage assez lisse tout de même au milieu de tous ces rôles excentriques, offre une bonne composition. Après les nouveaux ne sont pas aussi percutants que cela. Kenneth Cranham laisse une impression mitigée, surtout dans la dernière partie du film, et Imogen Boorman, si elle n’est pas mauvaise à du mal à s’affirmer dans le film. En revanche c’est toujours sympa de voir les créatures, qui ne manquent pas de style.
Le scénario cherche clairement à creuser les éléments entraperçus dans le 1, en offrant même la genèse du fameux Pinhead. C’est tout à fait louable, et cela permet à ce Hellraiser 2 de trouver une identité propre, et d’être surement le plus attrayant de la saga pour tous ceux qui veulent en savoir davantage sur les personnages, l’univers des cénobites… Maintenant il y a des lacunes, et notamment un scénario beaucoup trop alambiqué, pas clair, qui se disperse, et recours parfois à des idées qui laissent dubitatifs. J’ai le sentiment qu’à trop vouloir explorer en à peine 1 heure 30, le film est allé dans l’écueil du trop complexe, du trop exhaustif mais de fait sans véritablement prendre le temps de se poser et de mettre en valeur des choses qui l’aurait mérité (Léviathan notamment). Alors certes les atouts de l’univers du 1 sont là, le métrage reste divertissant, mais il accroche moins que le 1, c’est tout de même net.
Pour le reste, j’ai apprécié que le film prenne le contrepied du 1, avec beaucoup de décors, une entrée dans le monde cénobite, et à ce niveau on ne peut nier une certaine efficacité, même si de fait le film a davantage vieilli visuellement que le 1. L’atmosphère reste très plaisante, très particulière, avec des effets sanglants percutants, des idées de meurtres et de tortures qui font belle impression, et la mise en scène de Randel, réputé quand même pour être un tâcheron assez notable, n’est pas mauvaise. Il se débrouille quand même pas mal avec des choses pas faciles, notamment quand il s’agit de gérer Léviathan. Je ne crois pas me mouiller de trop en disant que c’est surement le film le plus abouti techniquement de Randel. Sinon évidemment c’est toujours un plaisir de retrouver la bande son du premier métrage.
En clair Hellraiser 2 conserve des qualités du 1, fait preuve de plus d’ambition, mais le résultat est inférieur. Le scénario n’est pas assez tenu, les nouveaux acteurs peinent à faire oublier ceux du premier film, et ne sont pas assez marquants. Ça se laisse voir sans déplaisir particulier, mais alors que le premier film restait un incontournable, cette suite s’adresse tout de même clairement plus aux amateurs vrais de la saga. 3.