Quand Georges sort de prison, Pierrot lui propose un nouveau coup. Il hésite, car c'est avec lui qu'il avait fait ce casse qui lui a valu cinq ans. Il accepte finalement, et sur les indications d'un assureur, ils dérobent un collier dans un hôtel particulier après avoir ligoté la jeune épouse du propriétaire. Georges confie les plus grosses pierres à un bijoutier qui va les vendre dans les Emirats, et écoule les plus petites auprès d'un "fourgue". Mais le bijoutier ne joue pas le jeu, le fourgue reçoit la visite de la police, et l'assureur prend peur.
Pierrot passe alors à l'action, avec des méthodes bien plus radicales que celles de Georges.
Heureusement que j'ai la carte UGC ! J'aurais eu mal au coeur d'avoir dépensé 10 ? pour voir un film comme il en passe tous les jours sur Ciné Cinéma... S'il n'y avait les euros, les portables et les BMW dernier modèle, on pourrait se croire dans un film d'il y a vingt ans. Tout est étonnamment vieillot dans ce film : la photographie sans relief, marque de fabrique des années soixante-dix, l'intrigue, digne d'un polar de José Giovanni ou de Jacques Deray, le jeu des acteurs, le choix des lieux (l'hôtel particulier, le loft, les bars) ; jusqu'à la musqiue de Michel Gaucher, lointaine évocation de celle de Miles davis pour "Ascenseur pour l'échafaud"...
Dans un premier temps, on croit voir se dessiner une opposition de méthodes entre la vieille garde, incarnée par Georges qui proclame : "Je suis un voleur, pas un tueur", et la nouvelle vague, représentée par Pierrot ; mais Georges aussi bascule dans le tabassage et l'enlèvement, et la raison d'être de ce film s'échappe un peu plus, à part raconter une histoire vue et revue. Certains films "à l'ancienne" peuvent séduire, justement par le respect de certaines règles ("L.A. Confidential", par exemple). Mais là, le scénario manque de cohérence, enchaînant des rebondissements peu vraisemblables, entraînant le lent décrochage du spectateur.
Eddy Mitchell semble mal à l'aise dans ce rôle, où son jeu un peu ironique ne s'adapte pas à ce personnage sans fantaisie de vieux gangster fatigué. Il en va de même pour les "guests", Gérard Jugnot ou Jean-François Balmer. Film d'un autre âge, "Un printemps à Paris" se laisse regarder comme un téléfilm moyen, avec un peu d'agacement et une progressive envie de zapper. Tant qu'à voir un polar français de nos temps, autant aller voir ou revoir "Le Petit Lieutenant" !
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