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Labouene
20 abonnés
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5,0
Publiée le 23 avril 2011
L'absurdité de la guerre démontrée par l'opposition inutile de deux soldats liés à deux nations que tout oppose, mais le rapprochement de deux hommes qui un instant parviennent à surmonter leurs différences pour sauver leurs vies... La redécouverte d'un ersatz de civilisation réanimera leur animosité...
Huis-clos en plein air, ce "duel" est un film plein de bruits et de fureur, qui sait aussi se faire poème élégiaque et panthéiste. Boorman nous surprend une fois de plus en confrontant l'homme à la nature sauvage, façon de le dépouiller de son vernis social et de faire ressortir sa profonde violence toute comme son absolu irrationalité. Mais le film n'a pas la radicalité de "Délivrance" : il débouche sur une humanité profonde et sur le constat de l'absurdité des haines viscérales qui opposent les hommes. L'enfer ce n'est pas les autres, c'est le regard que l'on pose sur eux. A la fin de « Duel dans le Pacifique », au terme d’une traversée en radeau apaisée et lyrique, suggérant une liberté et une amitié retrouvées, les deux passagers se retrouvent dans un décor de guerre qu’ils avaient voulu fuir. Ironie désenchantée typiquement boormanienne qui n’a d’égal que le commentaire que nous propose l’auteur sur l’étonnante ingéniosité de l’homme a aménager son cadre de vie pour aussitôt le détruire de querelles puériles. Ainsi, l’éclat d’une mise en scène purement physique tendant paradoxalement à l’abstraction est-elle à nouveau au service d’une réflexion sur les rapports entre la nature et la culture, sur la capacité de l’homme à la fois d’assurer sa prééminence face à un milieu hostile et de causer sa propre chute. Malgré quelques problèmes de rythme, un film passionnant de Boorman.
Réunir Lee Marvin et Toshiro Mifune, deux véritables monstres sacrés du cinéma, sur une île déserte et étudier leur comportement en temps de guerre, tel est le pari relever par John Boorman en 1968. Cette expérience insensée permet au film d'adopter un statut hors du temps puisqu'aucun autre acteur n'est présent et que les traces de civilisation se résument à des épaves et autre bâtiments abandonnés. Seul l'aspect humain intéresse Boorman qui prend un malin plaisir à torturer ces deux héros qui ne se comprennent pas et qui vont devoir survivre dans un environnement des plus hostiles. Peu de paroles, juste des actions primitives de deux hommes décidés à survivre tout en oubliant pas, au début du moins, que la guerre les sépare. "Duel dans le Pacifique" est un film déroutant. Le scénario tourne vite à l'expérimentation, comme si le réalisateur avait placé deux insectes différents dans un milieu inconnu pour observer leur réaction et leur capacité à survivre. Le film de Boorman est à la fois pessimiste puisqu'il nous démontre une nouvelle fois que la nature humaine est propice à l'auto-destruction mais une lueur d'espoir subsiste dans la coopération qui va s'établir entre les deux soldats pour survivre. Tourné dans de somptueux décors et accompagné par une musique oppressante de Lalo Schifrin, "Duel dans le Pacifique" est une oeuvre dérangeante et singulière qui intrigue par son absence de réel scénario mais force l'admiration pour sa reconstitution minutieuse et épatante des comportements humains.
Deux ennemis de guerre forcés de cohabiter pour espérer quitter l’île sur laquelle ils sont les prisonniers. John Boorman derrière la caméra. Et un immense film, en somme. Le cadre naturel met à nu deux cultures, dépouille les corps de leur propagande aveuglante ; car l’insupportable ici, c’est le regard de l’autre. Reclus derrière des broussailles, perché en haut d’un arbre, on fixe autrui pour y voir l’ennemi. L’idylle paradisiaque se change en guerre de positions où chacun détruit ses chances de survie en voulant nuire à tout prix. Récit d’apprentissage sans paroles véritables, Duel dans le Pacifique chante la diversité comme nécessaire à l’existence humaine : parce que l’homme n’est pas une île, il a besoin de l’altérité pour se définir. Et si l’état de nature les rapproche à tel point qu’ils semblent un temps amis, l’état de culture idéologique vient aussitôt les séparer lorsque, sous le choc, le Japonais découvre les entassements de compatriotes fièrement exhibés dans un journal patriotique américain. L’île s’assumait en terre de reconquête de soi, de l’autre et du monde, un lieu de refondation. En marchant sur les ruines de la civilisation barbare, ils retournent à l’état de sauvagerie culturelle. Le récit d’apprentissage n’aura duré qu’un temps. Mais quel temps !
Deuxième film de john Boorman sorti dans une edition dvd calamiteuse, "Duel dans le Pacifique" est un huit clos teinté de Survival tourné à l'economie ou les immenses Toshiro Mifune et Lee Marvin devront s'entendre pour survivre sur une île deserte en pleine Seconde guerre mondiale. Boorman nous fait evidement une parabolle sur la guerre et la nature humaine jusqu'à un final particulièrement pessimiste.
« Hell in the Pacific » ne perd pas de temps, démarrant d’emblée sur nos protagonistes, deux soldats ennemis coincés sur une petite île du Pacifique. On ne saura pas vraiment comment ils sont arrivés là, ni qui ils sont. L’important est que l’un est américain, l’autre japonais, et que l’on est en pleine Seconde Guerre Mondiale. Naturellement, l’hostilité sera leur première réaction, avant la que dureté des conditions et la nécessité de survie ne leur fassent changer d’avis. Un concept classique, qui sera repris dans d’autres films (on pense à « Enemy Mine » de Wolfgang Petersen). L’intérêt est ici un scénario anti-manichéen, relativement osé pour l’époque, présentant ses protagonistes à égalité, avec des comportements tout à fait similaires malgré leurs énormes différences culturelles. A ce niveau, Lee Marvin et Toshiro Mifune sont tous les deux fort charismatiques et imprégnés de leurs rôles. On peut même dire que ces deux acteurs portent le film… car il faut bien avouer que l’intrigue est un peu molle à côté. Si John Boorman livre quelques belles images (jolie nature, une scène de rencontre au montage percutant), le scénario est avare en rebondissements une fois la conciliation amorcée. Il y a tout de même une BO intéressante de Lalo Schifrin. La fin est en revanche étonnante, spoiler: évoquant qu’il suffit d’une brève amélioration des conditions pour que les différences reprennent la main. Un message pessimiste qui tranche quelques peu avec le reste du film. A noter qu’il existe deux fins distinctes, selon la version du film que vous aurez sous la main. L’une très abrupte, et visiblement bricolée en post-production, où un obus anéantit nos protagonistes alors qu’ils se crêpent à nouveau le chignon. L’autre (un peu) moins brutale où ils se contentent de repartir chacun de leur côté.
Deux au monde ! Excellent film de John Boorman qui ose. En effet il rassemble pour ce duel, deux immenses acteurs, qui sont Lee Marvin et Toshiro Mifune. Deux cultures, un duel, deux hommes qui vont se chercher, se défendre afin de survivre le plus correctement possible sur une île déserte. Pour une première visualisation, la fin de Duel dans le Pacifique peut vous paraitre très sèche et brutale.
J'aime beaucoup le cinéma de Boorman, enfin j'aime surtout Le point de non-retour dans le peu de films que j'ai pu voir de lui qui était l'exemple même du film qui catalysait toutes les émotions que l'on pouvait chercher dans un film de genre. Duel dans le Pacifique, c'est vraiment bien aussi, car c'est un film sur la relation de deux hommes perdus sur une île déserte, on n'a aucun contexte, rien, mais on comprend tout par leurs réactions, la relation qu'ils entretiennent.
On est donc durant la seconde guerre mondiale, on a un japonais et un américain sur la même île, avec personne d'autre pour arbitrer, forcément ça ne va pas être triste. Forcément la relation est houleuse au début, ils ne se comprennent pas, on évite absolument toutes les scènes niaises dans ce genre de film où l'on apprend un peu la langue de l'autre ou je ne sais quoi. C'est deux types qui apprennent à se respecter parce qu'ils ont besoin l'un de l'autre pour survivre et quitter cet endroit. Mais l'évolution de cette relation se fait petit à petit, d'ailleurs on note qu'elle évolue uniquement grâce à Lee Marvin et à sa colère. Lorsqu'ils s'énerve il se montre étrangement plus conciliant avec Mifune. C'est parce qu'il s'énerve qu'il libère Mifune, c'est parce qu'il s'énerve qu'il va l'aider à construire un radeau, etc.
Je crois que c'est la première fois (ou alors ça ne m'a pas marqué) que je vois une évolution positive de la relation entre deux personnages dont le moteur soit la colère.
Le film est donc assez réaliste dans l'écriture des personnages et vraiment le plus important reste cette absence totale de niaiserie, j'avais vraiment peur qu'à un moment ça devienne totalement grossier et qu'on se perde dans le pathos.
La question de la fin est intéressante parce que même s'ils arrivent à quitter l'île, forcément selon qu'ils soient récupérés par des ricains ou des jap' ça ne va pas être le même sort pour les personnages, il ne semble pas y avoir de cas où ils puissent s'en sortir tous les deux. J'ai donc d'autant plus apprécié cette fin, on ne peut plus logique, soulignant l'absurdité et la vacuité de la vie qui arrive sans forcément surprendre à marquer par son nihilisme.
Duel dans le Pacifique est un très film étonnement bien équilibré, bien écrit, porté par ses deux uniques acteurs dantesques et qui évite absolument tous les pièges tendus par le concept.
Juste après "Le point de non-retour", le brillant film noir assez révolutionnaire qui avait immédiatement placé Boorman dans les réalisateurs d'avenir (c'était son deuxième film), celui toujours avec Lee Marvin change complètement d'univers avec ce film assez culotté qui va permettre à Boorman d'exposer son goût pour l'épique et la mise en branle des forces telluriques qui sera dès lors la marque de fabrique de son cinéma ("Délivrance"","Excalibur", "Zardoz") qui restera relativement parcimonieux en quantité (17 films en 50 ans de carrière). Pour ces deux officiers la guerre du Pacifique se termine sur cet atoll désert et inhospitalier. La cohabitation forcée tourne rapidement au cauchemar et démontre que la condition de Robinson Crusoé seul sur son île peut-être parfois plus enviable que ce mano a mano qui ne laisse aucun répit à deux hommes que tout sépare et en premier la langue. Pratiquement muet "Duel dans le Pacifique" permet à deux acteurs emblématiques de s'affronter tout d'abord prolongeant la guerre qu'ils se livraient pour leurs pays respectifs puis par lassitude de finir par s'apprivoiser et enfin de collaborer pour tenter de s'échapper. Si le cerveau reptilien a parlé en premier exprimant des vieux réflexes guerriers, l'usure d'une guérilla aussi bizarre que stérile a fini par laisser la raison l'emporter. Ce balai étrange pousse parfois les deux acteurs à la limite du grotesque mais la maestria de Boorman pour filmer les superbes paysages des Philippines suffit à magnifier ce curieux film.
Excellente première heure où la jap se bat pour que le ricain ne puisse voler ce qu'il a mis des semaines a emmagasiner (nourriture et eau). Le jeu du chat et de la souris est très bien mise en scène dans le but de montrer la bêtise de l'homme, réduit quasimment à jouer tel des enfants. Le bon point : ne pas tombre dans le piège d'un jap qui parle anglais. Cela renforce le lien et en même temps la différence entre les deux soldats. Le film perd tout de suite de sa force lors de la partie "radeau"... Beaucoup trop longue car sans action, sans évolution quelqu'elle soit. La trame sera reprise dans un épisode de la série "Les têtes brûlées" et la fin, par ailleurs mal imaginée, fait penser à la fin de "Un taxi pour Tobrouk". Bref on reconnait l'idée de l'homme face à la nature chère à Boorman, le face à face Lee Marvin-Toshiro Mifune est culte et une première heure bien maitrisée ; dommage pour la dernière demi-heure mal gérée pour le radeau et la fin qui manque d'ambition.
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2,5
Publiée le 1 février 2009
Tournè dans les magnifiques paysages des Palaos, situè entre les Philippines et la Nouvelle-Guinèe,ce film de guerre sous fond d'aventures exotiques est d'une luciditè ironique et stupèfiante! L'idée de John Boorman ètait de faire une oeuvre muette! La première partie du film est effectivement sans aucun dialogues ou èvoluent le duo Lee Marvin-Tochiro Mifune, seul à l'ècran, ou la nature reprèsente par ailleurs le troisième personnage du film! Les deux militaires comprennent nèanmoins qu’ils doivent collaborer pour survivre et Boorman prend un tel recul à filmer ses personnages que toute identification est impossible! Un curieux duel qui atteint son but celui de nous tenir en haleine jusqu'à son happy-end dès plus surprenant...
Un film surprenant. C'était un pari risqué de la part de John Boorman de vouloir réduire le combat entre le Japon et les Etats-Unis durant la seconde guerre mondiale. Toutefois, le pari n'est qu'a moitié réussi. Car si Boorman arrive à éviter le manichéisme avec tact et intelligence, force est de reconnaitre que l'on s'ennuie parfois, l'intrigue n'avancant parfois vraiment pas (et pour cause). On retiendra la deuxième partie, peut être plus intense pour les deux hommes. On n'est passé tout près du vrai bon film. Dommage.
Un chef-d’œuvre du militantisme anti-politicaillons et anti-militariste. Le message est simple et le scénario, bien que plus contemplatif qu'actif, permet de le diffuser sans digression par la qualité indiscutable de la distribution composée de deux géants du cinéma Lee Marvin et Toshirô Mifune. Bien sûr la qualité des images n'a d'égale que la mise en scène scrupuleuse et le film transmet des valeurs qui ne peuvent toucher que des spectateurs qui ne se ruent pas au gré des publicités sur le dernier smartphone sorti ou les albums CD du survivant de la dernière émission de téléréalité en vogue. Non, ce genre de film s'adresse à des humains portant l'espoir au cœur que l'Humanité visera bientôt un avenir meilleur pour l'homme que celui revendiqué par les traders et les boursiers.
Vu dans des conditions effroyables (piste sonore uniquement française, master déplorable, recadrage du 2.35 au 1.33) Hell in the Pacific reste remarquable sur plusieurs points : deux acteurs pour tout un long métrage, il fallait l'oser, et Boorman l'a fait. Et si ces deux comédiens n'avaient pas été Lee Marvin et Toshiro Mifune, deux emblèmes au charisme énorme, le film aurait sans doute moins fonctionné. Ici, les deux acteurs servent une dénonciation de l'intolérance vis-à-vis de la différence de nationalité, d'idéologie et même de 'race', et ce grâce à une situation critique pour tout homme (Cast Away avec Tom Hanks ressemble beaucoup à Hell in the Pacific, mais ce dernier présente une intrigue moins bien menée). Une réussite donc, malgré les contraintes liées au sujet et aux moyens, qui ne demande qu'à être revue.
Le scénario ne propose pas grand chose pourtant avec Mifume et Marvin c'était du tout cuit. Si on rajoute là dessus l'absence de dialogue il y a de quoi être déçu.