Wim Wenders, je te hais, et pis je t'aime un peu quand même. Je te hais pour les Ailes du Désir et je t'aime un peu, beaucoup, passionnément, à la folie pour ce premier opus d'un voyage dans les entrailles du blues. La voix musicale de Laurence Fishburne, un monument en soi, nous emmène sur une planète inconnue. Où guitare et voix cassée instrumentent un sentiment délicieusement nostalgique.
Intimité, puissance, profondeur, joie, esclavage, coton, peau noire, vibrato, sourire, Dieu, cadrage sans débordement, Wenders nous mène par le bout du nez. Je me suis laissé guider sans résistance dans les arcanes d'une musique de l'âme qui, comme un bon cognac, un whisky de derrière les fagots, prend de l'ampleur et de la largeur avec l'âge.
Blind Willie Nelson, Son House, Big Bill Broonzy, Blind Lemon, Charlie Patton, Howlin'Wolf, Robert Johnson, etc.
Un jour, j'irai sur la tombe de J.-B. Lenoir à Monticello, Mississippi, USA. Parce qu'il était grand.
Merci, Martin Scorsese, Merci, Wim Wenders.
(PS : Ecoutez sur le sujet [i]Cent ans de plus[/i] de Francis Cabrel, dans son album [i]Hors-Saison[/i], à Hossegor.)