Une première pour les studios Disney à l’époque : un dessin animé qui s’adapte d’une série, La Bande à Picsou, initiée par eux-mêmes. Vous ne connaissez pas ce film ? C’est normal : bien qu’étant sorti au cinéma, Le Trésor de la Lampe Perdue par une filiale télévisuelle des studios de Mickey (DisneyToon Studios). Un fait qui peut altère la qualité d’un dessin animé de l’once Walt ?
Quand vous voyez l’affiche de ce dessin animé, avec un Picsou habillé en aventurier, une scène qui présente une séquence d’action, un titre ayant la police des termes proches de celui des Aventuriers de l’Arche Perdue (et des autres Indiana Jones), et un synopsis qui parle d’aventures et d’objets antiques, vous vous attendez à quoi ? À du grand spectacle, à des références au cinéma de Steven Spielberg et aux autres films du genre. Surtout si l’histoire est une adaptation sauce Picsou du récit d’ « Aladdin, ou la Lampe merveilleuse ». Et bien détrompez-vous, cette expansion à la série La Bande à Picsou n’a rien d’un dessin animé d’aventure. Si les références aux contes des Mille et Une Nuits sont bien là (la grotte au trésor, la Lampe et son Génie, le méchant qui convoite cette dernière), cela ne constitue que l’introduction. Après donc 10 petites minutes mouvementées en décors exotiques, retour à Canardvile où Riri, Fifi, Loulou et Zaza vont faire ami-ami avec un génie qui rêve d’être libre. Tandis que le méchant de l’histoire tente de récupérer la lampe sans jamais réellement bouger le petit doigt. Alors que ce cher Picsou ne fait que ronchonner à tout bout de champ pour le trésor qu’il a perdu au début du film. Et tout cela pour se terminer sur une autre référence au récit d’Aladdin (le coffre-fort de Picsou, en guise de palais, « déraciné » et emmené très haut dans les cieux). Voilà... où est Indiana Jones dans tout ça ? Je cherche encore...
La Bande à Picsou – Le Trésor de la Lampe Perdue ne s’attarde donc que sur une histoire d’amitié, toute banale, comme la série avait déjà habitué les fans. Au lieu de grandes séquences d’action, nous aurons juste droit à de petits tours de passe-passe qui mettent en émoi la vie de Picsou et de ses neveux. Pour les enfants, je comprends que ce genre de divertissement plaise. D’ailleurs, les jeunes spectateurs s’y retrouveront sans mal avec ses personnages marrants et des situations qui les feront rires sans difficulté. Mais des personnes plus averties, difficile de trouver un quelconque intérêt à cet épisode en mode version longue de la série qui ne sert qu’à conclure cette dernière.
Et il ne faut pas se leurrer : Le Trésor de la Lampe Perdue n’a pas le charme des autres dessins animés de Disney. Déjà du point de vue visuel ! Alors que les studios nous avaient habitués à de réelles prouesses techniques alléchantes à la rétine, ici, la filiale DisneyToon Studios n’arrive jamais à sortir le film de ses origines télévisuelles. Ce dernier arborant des dessins certes colorés mais peu travaillés, aux traits parfois grossiers (manque de détails ou bien formes peu précises chez les personnages). Et puis, l’animation n’est franchement pas une réussite. Tout semble défiler ou bien bouger de manière hystérique sans que l’on comprenne pourquoi. Un constat qui s’applique surtout aux protagonistes, dont l’animation reste fort douteuse.
Sans oublier un doublage français qui n’impressionne guère. Si l’on retrouve la plupart des comédiens de la série et de l’univers Disney (dont Philippe Dumat pour Picsou), on ne peut pas dire que la qualité soit au rendez-vous. Chaque personnage est doublé sans réelle conviction et parfois en décalage avec ses mouvements ou réaction. Et quand ce n’est pas ça, c’est la voix en elle-même être un très mauvais choix de la part de la distribution vocale. Surtout le méchant Merlock, qui n’a rien d’un antagoniste d’envergure : pas de voix ténébreuse, terrifiante ou grave, mais plutôt un ton quasi normale qui semble s’exercer au rire maléfique tout en restant au point mort, sans jamais à se surpasser.
Si vous ne connaissiez pas La Bande à Picsou – Le Trésor de la Lampe Perdue, je me répète, c’est normal ! Et pas forcément à cause de son appartenance à une filiale différente de Disney. Mais bien à sa faible qualité qui ne divertira que les plus jeunes. Même Dingo & Max, qui suit le même concept (adaptation d’une série, La Bande à Dingo), se montre amplement supérieur à ce dessin animé qui aurait pu être une véritable parodie à la sauce Disney d’Indiana Jones.