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Un visiteur
3,5
Publiée le 23 mars 2014
Le film profite d'un excellent casting, le couple Trintignant, lavoine vaut le coup d'oeil même s'ils en font des tonnes, et de dialogues intelligents. Il manque peu être une histoire plus construite. On se retrouve avec des personnages comme celui de Dayle Haddon qui reste finalement sous utilisé.
Ce film semble être passé à travers la critique sans que les médias s'en soient aperçus? C'est vrai qu'il commence à dater, mais bien des films de cette période sont resté gravés dans nos mémoires encore aujourd'hui! Peut-être que la guerre d'Espagne évoque trop peu de chose pour le grand publique, ce publique aurait une autre définition de l'anarchie s'il s'était quelque peu intéressé au sujet. Des grands acteurs, la France en a connu, de ceux encore en vie, en tête Jean-Louis Trintignant. Ce rôle de la brute lucide est bouleversant, lucide car non seulement il sait, mais il crie haut et fort qu'il se bat du côté des *méchants" car c'est eux qui vont gagner la guerre. Il ne tente pas de se cacher derrière une morale, ou idéologie bidon. C'est la guerre des riches contre les pauvres, des salauds contres les idéalistes, ceux qui luttent pour un monde meilleur! Masagual est un personnage ambigu, misanthrope, un "honnête salopard". J'ai retenu une sentence révélatrice à la fois du film et du personnage du Colonel Masagual (Trintignant) : """Car cette guerre, que nous allons fatalement gagner, débouchera sur un monde sordide. Dès que la paix éclatera, les Sancho Pancha égorgeront Don Quichotte et deviendront tout puissants. Nos Sancho Pancha seront notaires, curés, boutiquiers... Ducs. Il n'y aura pas de poètes parmi eux, ils feront en sorte que la beauté devienne une insulte, l'intelligence une provocation ou la mort un péché... """ Lucidité prophétique de la part d'un militaire qui a choisi, comme son métier l'exige, le camps du plus fort, mais aussi celui du tyran. Masagual était un intellectuel qui assumait ses crimes contrairement au néolibéralisme qui tente de se donner bonne conscience. Ne soyons pas dupe. Choisissons notre camps et assumons nos choix!
Sur fond de guerre d'Espagne, les deux personnages principaux du film de Pierre Boutron ont valeur d'enblèmes (acceptation ou refus de la guerre, de la démocratie). Plongé dans la guerre à peine sorti du collège, le jeune Rafael est affecté dans un peloton d'exécution franquiste "pour qu'il devienne un homme". La règle de la barbarie et de l'arbitraire n'a dès lors plus rien à voir avec sa conception romanesque du combat. En face de Rafaelspoiler: , un colonel sans scrupule, féroce et sadique, qui fait la guerre pour la guerre. 4 Disons-le, la mise en scène est un peu terne. Déjà, le personnage impressionnant de Jean-Louis Trintignant, sur lequel se concentre le récit, méritait un portrait moins conventionnel, peut-être une posture plus inquiétante et indéfinie grâce auxquels sa cruauté et sa mission de châtiment auraient pris un caractère surréaliste et plus encore significatif. C'est la faiblesse du film, en dépit de l'intérêt qu'on peut porter aux différents protagonistes. spoiler: Le terrible colonel Masagual (excellent Trintignant), paranoïaque, nihiliste et homosexuel (sa relation avec son aide de camp ne manque pas de sel ni de signification psychologique), a conscience de l'injustice de son combat mais semble étouffer dans son oeuvre morbide sa sensibilité et sa déception de l'humanité. . C'est cette personnalité hors du commun, plus que la réalisation, que l'on retient.
Une incroyable prestation de Trintignant en officier franquiste. Il est proprement sublime, et les dialogues cinglants sont là pour servir dignement cet immense acteur.
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4,0
Publiée le 3 mars 2021
Le film est une splendide condamnation du militarisme excessif où qu'il apparaisse et pas seulement en Espagne. Limiter sa signification au temps et au lieu où se déroule l'action revient à limiter le message qui est beaucoup plus général. La tragédie de cette guerre civile est qu'elle n'a pas été un combat entre le bien et le mal. Les deux camps ont été tout aussi brutaux et de nombreux témoignages prouvent que des atrocités ont été commises par les deux parties. C'est aussi une histoire écrite à travers les yeux d'un adolescent. Rappelé par son père de France où il étudiait dans une Espagne déchirée entre une aristocratie et une église démodées et un peuple en quête de démocratie. Il voit l'horreur calme d'un camp d'exécution une sorte d'entraînement voulu par son père avant de l'envoyer au front afin d'annuler toute l'humanité qui lui reste dans l'âme. Car c'est une condition préalable pour supporter les horreurs de la guerre. Il est protégé par le vieil ami de son père qui est joué par Jean-Louis Trintignan et tous cela donne une histoire touchante...
Une dénonciation exceptionnelle de la stupidité de la guerre. Des personnages au mieux pitoyablement lucides et au pire abjects. Côté acteur, jean Louis trintignant nous dévoile un jeu parfait entre folie et cruauté, le tout recouvert d'une bonne dose d'humour fortement teinté de cynisme. Les seconds roles sont tous parfaits. Un film majeur, hélas méconnu.
A voir pour JL Trintignant qui nous fait un grand numéro d'acteur. Le réalisateur le dit et le prouve "le film a a été écrit et fait pour Trintignant". A apprécier aussi de revoir la belle Dayle Haddon même si on se demande ce qu'elle vient faire dans ce film ! Et un compliment à Laurent Terzieff qui a conservé l'aura de sa belle gloire. M. Lavoine joue de tout son charme à la perfection mais le cage aux folles'style agace un peu. Le Grégoire Collin - on va attendre le Cocteau d'Arielle Dombasle pour se prononcer - car ici il ne donne pas cette puissance que l'on attend de lui tout le long du film mais qui ne se manifeste que sur la fin. En conclusion, soit re-lire le livre, soit revoir le Colonel Walter E. Kurtz d'Apocalypse Now
J'ai été un peu déçu en voyant ce film. J'ai adoré le roman et n'ai pas compris pourquoi l'histoire a été altéré de la sorte (la fin surtout, l'ambiance "cage aux folles", des dialogues très importants réduits à deux mots...).
De plus, en écoutant les commentaires du réalisateur, j'ai vraiment l'impression qu'il n'avait pas les connaissances nécessaires pour réaliser un film sur l'Espagne de cette époque. En plus, si vous l'écoutez, vous avez l'impression que c'est lui qui a inventé l'histoire !!!