Avis sur Police contre syndicat du crime

"Police contre syndicat du crime" est un film de yakuza dans la plus pure tradition du genre. D'ailleurs, son réalisateur, Kinji Fukasaku, est passé maître dans ce style avec entres autres la série "Combat sans code d'honneur", Le Cimetière de la morale" ou encore "Guerre des gangs à Okinawa" pour ne citer que ceux-là. Le cinéaste japonais est donc bien rodé et s'appuie sur ses acquis pour nous pondre ce long métrage dont on retrouve indubitablement sa patte artistique. Du coup, on ne peut pas dire que cet énième film sur les yakuzas apporte de grands bouleversements. Bien que l'intrigue soit parfois brouillon, l'intérêt de cette dernière vient du thème mis en avant: les relations entre les gangsters et la police. Hormis cela, on a connu Fukasaku plus inspiré. Film de bonne facture pour les amateurs du genre.

Après le triomphe de "Combat sans code d'honneur", Kinji Fukasaku et Bunta Sugawara collaborent à nouveau dans le genre préféré du cinéaste à savoir le film de mafieux. Il faut noter que Fukasaku avait révolutionné le cinéma japonais depuis 1971 en réalisant des longs-métrages à la violence explicite ce qui explique pourquoi tous ses films ont été à l'époque interdits aux moins de seize ans. Fukasaku a-t-il inspiré le grand réalisateur américain Martin Scorsese? Tout ce que nous pouvons dire, c'est que le rythme imposé par Fukasaku, sa fougue et sa violence extrême permettent de signifier que son oeuvre n'a en aucun cas vieilli. Cinq films de mafia, celui-ci appartenant à la catégorie des chefs-d'oeuvre du septième art. Pendant une heure et trente-quatre minutes, il ne se produit aucun instant qui expliquerait pourquoi le spectateur change de chaîne. Fukasaku met en lumière les trafics et les arrangements entre les mafieux et les policiers, ces derniers pour la plupart corrompus tolèrent leur présence sur leur territoire du moment que les malhonnêtes crachent de l'argent ou bien quelques bonnes bouteilles de champagne. Il montre également qu'il existe certains flics intègres qui refusent de se laisser marchander et qui n'hésitent pas à les tabasser ou à les humilier en les déshabillant entièrement. Film coup de poing, film de pétard, le spectacle proposé par le réalisateur Japonais est grandiose. Le scénario est très riche, très dense et brillamment exploité pour le conclure en une apothéose apocalyptique. Ce qui est brillant et inventif par rapport aux autres films de Fukasaku, c'est qu'il donne la possibilité aux spectateurs de savoir ce qui se trafique entre les mafieux et entre les policiers jusqu'à ce que les deux groupes se rassemblent pour un arrangement ou pour une fusillade. Revolvers, couteaux, gaz lacrymogènes, le réalisateur n'hésite pas à utiliser les gros moyens. Kinji Fukasaku réalise une oeuvre très brillante qui traverse les décennies sans vieillir.