Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
mazou31
94 abonnés
1 281 critiques
Suivre son activité
5,0
Publiée le 19 décembre 2013
Un chef-d’œuvre authentique et qui résiste à l’air du temps, différemment de certains un peu galvaudés ! Dans ce film à sketches (trois), genre qui n’est pourtant guère porteur, trois bijoux, avec une mention spéciale pour le second « La maison Tellier », inoubliable, superbe ! Le premier, « Le masque » est un modèle de virtuosité et de tonicité. Quant au troisième « Le modèle », il est magique, léger, fascinant par ses décors et sa photographie. Film de référence, tourné par un des plus grands cinéastes de tous les temps, à la mise en scène divine, au noir et blanc merveilleux, empli de lyrisme, de romantisme, d’expressionnisme… un musée ! Ajoutons la fine fleur des actrices de l’époque, une interprétation parfaite mais équilibrée (probablement très dur de diriger tous ces ego !) et la voix profonde, nuancée du commentateur, Jean Servais. Une heure trente au sommet de l’art cinématographique.
Tout simplement brillant, on a ici une oeuvre abouti en tout points… tellement belle, cette réflexion sur le plaisir, sans jamais nommé le plaisir dont il est question, avec cette pudeur, ces litotes et euphémismes… jusqu'à cette phrase de conclusion tellement vrai et belle. La force du film réside aussi dans sa narration en trois partie, qui s'accorde parfaitement sans aucune fausse note et cette voix off se disant Guy de Maupassant aère le récit et lui confère une certaine légèreté tout en sachant ce taire pour laisser parler les acteurs et leur plaisirs…
Le Plaisir est un très beau film à sketch de la part de Max Ophuls. Tourné au début des années 50, ce long métrage est une adaptation extrêmement fidèle de trois nouvelles de Guy de Maupassant que sont : le Masque, la Maison Telliet et le Modèle. Ces trois histoires sont toutes très différentes, mais cela n'empêche pas qu'elles soient très agréable à visionner, avec une préférence pour " la Maison Tellier " qui est aussi la plus longue de toutes. L'univers de Guy de Maupassant est ici particulièrement bien retranscrit, que ce soit au niveau des décors ( pour la 1ère et la 3 ème histoire ) qu'au niveau des costumes et de l'ambiance en règle générale du style de l'écrivain ( surtout pour la 2 ème histoire ). De plus l'interprétation de l'ensemble des comédiens est superbe; pour la première histoire je retiendrais un Claude Dauphin excellent dans le rôle du médecin ; pour la seconde histoire, un Jean Gabin parfait dans le rôle de Joseph Nivet ; et pour la troisième histoire, la magnifique Simone Simon qui est à la fois touchante et émouvante à travers le personage de Joséphine, le modèle. Il s'agit donc d'une oeuvre qui est hautement recommandable à la fois pour les fans de l'écrivain , mais aussi pour ceux qui veulent y découvrir son univers.
Rétrospective Max Ophüls à la Filmothèque du Quartier latin "Le plaisir" (1952) est souvent présenté comme son chef d’œuvre - ex æquo avec "Lola Montès", "La Ronde" ou "Madame de ..." Cette adaptation de trois nouvelles de Maupassant symbolise en effet l'apogée du classicisme au cinéma. Tout est parfait, de l'interprétation (Jean Gabin, Danielle Darrieux, Claude Brasseur) au scénario en passant par les étourdissants mouvements de caméra (on cite en exemple dans les écoles de cinéma la virtuosité à filmer l'intérieur de la maison Tellier depuis l'extérieur sans jamais en franchir le seuil) Le titre du film bien sûr n'est pas à prendre au pied de la lettre. Ophüls a du plaisir une appréhension toute pascalienne. La recherche du plaisir détourne l'homme d'aspirations plus élevées. Il le rabaisse, l’avilit comme ce vieillard, caché sous le masque du premier tableau, qui court les cabarets à la recherche d'une jeunesse perdue. Tout au plus peut-on aspirer à quelques moments de gaîté, ainsi de ces instants volés à la routine vulgaire de la maison Tellier, le temps de la première communion d'une nièce à la campagne. Quant au bonheur, il se trouve dans la durée et - comme l'affirme les dernières phrases souvent citées du film - "n'est pas gai".
On ne saurait dire si le titre est judicieux tant le film procure en effet un certain plaisir même si on aurait aimé que celui-ci soit plus grand. La mise en scène de Max Ophüls procure un véritable confort par l'élégance et la fluidité de mouvements de caméra et par des effets de décadrages qui accompagnent les sentiments des personnages, parvient à donner une densité à une matière narrative inégale. Les trois nouvelles de Maupassant ici adaptées ne sont pas inintéressantes, loin de là, mais sont portées à l'écran de façon trop linéaire : Ophüls ne choisit aucun axe mais filme tout à égalité, ce qui rend la première histoire divertissante mais sans enjeux et la deuxième trop longue du fait d'une absence de radicalité – le cœur de cette nouvelle, le seul aspect qui compte, c'est le mélodrame. Seule la dernière partie est totalement aboutie, à la fois dans l'élaboration d'une narration moderne et dans un montage concis qui intensifie la dramaturgie grâce à un rythme qui s'affole. "Le plaisir" est dans l’ensemble un beau film mais dont la construction est contestable.
Un chef-d’œuvre signé Max Ophüls. Le réalisateur allemand adapte à l'écran trois nouvelles de Maupassant dont l'extraordinaire "Maison Tellier" et la fantastique histoire du "Masque" où la caméra d'Ophüls, débridée comme jamais, vole de scène en scène, pour rendre toute la gravité de l'histoire imaginée par le grand écrivain français. Certes, le "Modèle" semble la moins réussie de ces trois adaptations, mais il faut souligner la qualité d'une distribution dans laquelle figurait toutes les stars françaises de l'époque : de Gabin à Danielle Darrieux, en passant par Gaby Morlay, Claude Dauphin ou Pierre Brasseur. Le résultat de l'ensemble est saisissant de vérité et de profondeur psychologique, mélange d'expressionnisme français et de réalisme allemand. Magique !
Adapter Maupassant au cinéma n'est pas si simple. Christian-Jacque y était parvenu de bien belle manière avec l'excellent Boule de Suif en 1945 car il avait en mixant deux récits réussit à les dynamiser. Ici c'est tout autre chose, en restant très proche du texte avec l'utilisation de la voix off, Ophuls réussit plus un film d'ambiance qu'un film narratif. Alors bien sûr, il sait filmer et sa caméra donne le tournis, ça bouge, ça court (même quand ça ne se justifie pas), l'utilisation de la bande son est judicieuse, la direction d'acteurs parfois innovante, mais est-ce suffisant ? Ces histoires sont des esquisses et on a peine le temps de s'intéresser aux personnages (Un peu comme Gabin qui aurait bien voulu avec Darrieu…) Sans compter que certaines scènes qui peuvent avoir du sel quand on les lit n'apporte pas grand-chose une fois sur l'écran (le couple de vieux dans le train, ou pire l'insupportable et interminable scène dans l'église). Si la première et la troisième histoire ont une chute assez faible, Il faut malgré rendre grâce à la Maison Tellier pour son aspect subversif, voir des filles de joies, heureuses et souriantes, ça nous change du misérabilisme convenu sur le sujet.
Le titre du film résume aussi bien ce que l'on resent à la vision de ce film qu'au propos du film lui-même. Les histoires sont introduites de façon très originale. La mise en scène élégante de Max Ophuls avec ses somptueux travellings est tout aussi géniale que dans ses autres meilleurs films. La distribution quand à elle réunit le meilleur du cinéma français de l'époque (voir même du cinéma français tout court !) avec notamment une interprétation savoureuse de Jean Gabin en paysan normand. Un des chefs d'oeuvre du cinéma français des années 50.
La luxure et la joie de vivre racontée par Ophüls en trois histoires d'après Maupassant. D'une première part, on peut se réjouir de découvrir une adaptation remarquable de l'univers de l'auteur normand, à savoir sur ses personnages mystérieux, issus de la campagne et des petites bourgades. La direction artistique souligne cet aspect en enrichissant les décors d'éléments colorés et très lumineux comme les fleurs ou les vêtements soyeux des dames, même si on regrette que le film n'ait pas été réalisé en couleurs. A travers cela, Ophüls transforme la caméra en oeil observateur, la plupart du temps celle-ci est cachée derrière une fenêtre ou espionne les personnages derrière leur dos ( les clients déçus de la fermeture de la maison close ). La voix-off renforce l'esprit narratif et descriptif d'une tradition locale. Seulement, les trois nouvelles adaptées ne parviennent pas à combler l'impression d'histoire incomplète : le spectateur a à peine découvert le problème du premier acte qu'il est subitement emporté vers une toute autre histoire, sans ajouter une émotion peu présente à cause d'une voix-off qui dicte artificiellement nos ressentis. L'ensemble est confus, les personnages s'accumulent sans qu'on puisse s'y attacher, finalement le film de Ophüls méritait mieux d'être découpé en trois courts-métrages qui auraient été plus percutants par leur esthétisme.
Suite à son retour réussi en France avec La Ronde en 1950, Max Ophüls se lance dans "Le plaisir" où il adapte trois nouvelles de Maupassant, Le Masque, La Maison Tellier et Le Modèle.
Et quelle petite merveille ! Comme avec La ronde, il ne tombe pas dans le piège des films à sketchs, à savoir des segments inégaux, ici les trois nouvelles sont parfaitement adaptées et le choix est adéquat. Lorsque le second segment, La Maison Tellier marque par sa mélancolie et sa pureté, les deux autres sont nettement plus sombres et évoquent tous deux l'amour et le temps de manières différentes.
Ce second segment raconte l'histoire de pensionnaires d'une maison close de la ville qui vont dans un village voisin pour célébrer la communion de la fille du frère de l'une d'elles. Ophüls met d'abord en avant le choc des cultures entre les dames de la ville qui vont arriver chez le frère paysan (formidable Jean Gabin !) avant que la pureté, l'innocence et la nature créées chez elle une source de mélancolie et de nostalgie face à leur vie de débauche. Un jour dans une année qui contraste avec leur mode de vie habituelle et l'émotion est au rendez-vous. Tout en légèreté, Ophüls lorgne d'abord vers la comédie fine usant de brillants dialogues avant de mettre ces dames face à leur vie.
Néanmoins, ce sont vraiment les deux autres séquences qui ont attiré mon attention. Deux séquences où l'on découvre l'amour face au temps, un amour d'abord fort puis qui finit par devenir lassant. Deux métrages sombres où Ophüls montre tout son talent pour donner de la puissance dramatique aux deux histoires et pour montrer que si le plaisir est facile, comme en attestent les maisons closes ou la rencontre du peintre et de son modèle, le vrai amour, le bonheur censé résister au temps, n'est pas joyeux et bien plus compliqué...
Derrière la caméra Ophüls démontre à nouveau tout son talent. C'est fluide, il déborde d'idées; tous les plans sont bien trouvés et mis en valeur, jouant parfois sur d'infimes détails et plusieurs séquences restent mémorables telles les montées d'escaliers ou l'homme et son masque. Sa mise en scène est d'une élégance rare, et ce pour les trois histoires malgré leurs portés différentes. Toujours bien écrit, notamment au niveau des dialogues, il bénéficie aussi de très bonnes interprétations.
Ophüls, à travers cette brillante adaptation de trois nouvelles de Maupassant, évoque le plaisir, le bonheur éphémère et la vie en couple sur le long terme, le tout avec autant de talent que d'élégance.
4* ce n'est pas assez pour une telle perfection,du moins en ce qui concerne la maison Tellier.Je suis moins euphorique sur les 2 autres et je n'aime guerre les films à sketches.Mais la maison Tellier renferme à elle toute seule la quintessence du cinema parlant noir et blanc.Il ne faut pas oublier l'importance du texte de Maupassant (la qualité de la parole faisant partie intégrante du cinéma) ,la voix du conteur et l'extraordinaire poésie qui se dégage du parcours entre la gare et la ferme...Même ceux qui n'ont jamais connu le bonheur des vacances d'été a la campagne doivent en ressentir la plénitude.A voir et revoir sans cesse,à montrer à tous et en parler souvent c'est donner au septième art la place qu'il mérite:la première.
Pas mal seulement , parceque comme l'a déjà dit quelqu'un , les scenarios sont par trop indigents...Non, ce n'est pas un chez d'œuvre, juste un super exercice de cinéaste.
Un beau film, où les trois histoires sont plaisantes à suivre et la réalisation souvent géniale. Cependant on peut regretter une narration trop linéaire et une voix-off trop présente.