Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Plume231
3 878 abonnés
4 639 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 19 janvier 2015
Une des œuvres fondatrices du néoréalisme par un de ses grands maîtres pour ce film qui est aussi le premier Oscar du meilleur film étranger de l'Histoire et le premier de quatre (record absolu partagé avec un autre italien, Federico Fellini !!!) pour Vittorio de Sica... Ici il s'attaque au sujet aux enfants privés d'enfance par les conséquences de la guerre et qui n'ont parfois d'autres choix que de commettre des larcins pour survivre avant que la Loi se charge de les écraser totalement... En ressort une oeuvre dure, sans concession, qui fait attention de ne pas être trop manichéen et qui se permet quelques beaux instants poétiques, notamment les scènes avec le cheval, qui achèvent de rendre le tout émouvant. Peut-être pas aussi maîtrisé, fort, mémorable et réussi que "Le Voleur de bicyclette" et "Umberto D.", Vittorio de Sica y montrait tout de même largement qu'il était un grand cinéaste en devenir.
Plus d'une vingtaine d'années avant L'Inccompris de Comencini, Vittorio De Sica livre un film incontournable sur le thème de l'enfance, avec pour toile de fond l'Italie d'après guerre. Les enfants, livrés à eux-mêmes, tombent inévitablement dans la délinquance. C'est avec une histoire simpliste (un vol, une arrestation, une double trahison) que De Sica signe l'un des plus poignants films néoréalistes qui soient. Les personnages pathétiques sont le porte-parole de l'indignation de Vittorio De Sica. En effet, celui-ci s'insurge contre une société qui malmène les enfants, et qui s'aliène en pourrissant l'innocence.
Constat brut et amer de l’enfance malheureuse. Presque un documentaire tant il est réaliste. Le film montre aussi l’incapacité des parents à prendre en charge des enfants en manque flagrant d’amour.
Ce n’est pas offenser de Sica que ne pas considérer ce film comme un chef d’oeuvre . Depuis 1946, le cinéma s’est enrichi de films sur l’enfance beaucoup plus dérangeants avec de jeunes acteurs plus professionnels. En outre sa mise en scène est brouillonne pour un réalisateur dont on connait les magnifiques réussites. Il lui reste aujourd’hui son caractère d’authenticité et son témoignages sur les petits ‘’sciuscias’’ de 1944 à Rome. Le thème principal de ‘’Sciuscia’’est l’utilisation de la prison pour les enfants qui possède exactement les même inconvénients que pour les adultes mais comme il s’agit en plus de jeunes irresponsables, quasiment innocents, s’ajoute alors le thème de la culpabilité. Culpabilité qui est le moteur du film et qui fait des ravages puisque même les gardiens de prison la ressentent. C’est aussi un film sur la misère, l’absence d’éducation et d’affection qui cote à cote permettent aux hommes de construire une société rendant possible le bonheur de vivre. Giuseppe et Pasquale font preuve de beaucoup de liberté dans leurs rôles comme la plupart des personnages interprétés par des amateurs ce qui atténue beaucoup le coté dramatique du film alors qu’au fond il l’est terriblement. Je crois que c’est ce qui explique que ce film ne soit quasiment plus regardé aujourd’hui et surtout risque de ne plus l’être dans l’avenir.
Deux ans avant de rentrer dans l'Histoire du cinéma avec Le Voleur de bicyclette, Vittorio De Sica réalise avec Sciuscià l'un des premiers grands films du Néoréalisme italien. Témoin direct de la misère sociale, Sciuscia se situe délibérément loin d'un cinéma sophistiqué avec des acteurs et des décors choisis pour leur apparente simplicité. Récompensé par l'Oscar du meilleur film étranger en 1947, ce chef d'oeuvre épuré et bouleversant adopte avec un ton souvent proche du documentaire le point de vue des enfants de la Guerre, livrés à eux-mêmes, qui tentent de survivre à la sortie du conflit. Malgré le désir de retrouver une innocence trop tôt envolée, la réalité reprend souvent le dessus et les conditions d'incarcération des jeunes renvoient aux tensions vécues peu de temps auparavant. Les trahisons, les collaborations, les sévices et même les conditions hygiéniques renvoient encore et toujours aux pires heures de La Seconde Guerre Mondiale et parviennent même à briser l'amitié voire l'amour entre deux êtres. Pour Vittorio De Sica, les enfants ne devraient jamais connaître la haine, la barbarie, les blessures...mais ils ne peuvent malheureusement pas s'envoler comme à la fin de Miracle à Milan pour y échapper.
L’année 1946 marque le début du néoréalisme au cinéma. En effet, en septembre, le Festival de Cannes attribue son Prix du Jury à Roberto Rossellini pour Rome, ville ouverte. Quelques mois plus tôt, en avril, Sciuscia sort dans les salles transalpines. Le film est l’œuvre d’un autre cinéaste de renom, Vittorio De Sica. Sciuscia, mal accueilli par les critiques locales dans l’incompréhension, ne trouve pas son public. Ce film fut d’abord un succès à l’international, notamment en France et aux États-Unis. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/festivals/lumiere/lumiere2022/#S
“Sciusia” œuvre majeure du courant néo-réaliste italien nous plonge en plein cœur du Rome de l’après-guerre. Comme souvent chez De Sica c’est à travers le sort réservé à ses enfants qu’il nous est proposé de réfléchir sur l’état d’une société. Face à la misère qui sévit dans les faubourgs de la grande ville, les parents ont envoyé leurs progénitures dans les rues pour ramener les quelques milliers de lires qui pourront faire vivre toute la famille. Pasquale et Giuseppe deux petits cireurs de chaussures (sciuscià), liés par une amitié indéfectible ont formé le rêve de posséder un cheval pour pouvoir s’évader de leur quotidien fait de petits boulots et de rapines. Dans cette Rome de la débrouille, les trafics vont bon train et les deux mioches n’hésitent pas à y recourir pour accroître leurs maigres revenus et accéder à leur rêve. Pour faire régner un semblant d’ordre, les autorités n’hésitent à envoyer dans les maisons de correction, la jeunesse qu’elles ont abandonnée dans les rues. C’est là que Pasquale et Giuseppe vont perdre toute leur innocence, apprenant au contact des plus grands et des gardiens, l’intolérance, le mensonge, la violence et la vengeance. C’est un miroir que tend De Sica à son pays, lui demandant de ne pas sacrifier son avenir en substituant les maisons de correction à l’école, indispensable pour former les ouvriers et les cadres qui sortiront l’Italie de son sous-développement encore patent en cette presque seconde moitié du XXème siècle. Pas étonnant dès lors que cette vérité trop crue n’ait pas rencontré de succès dans son pays d’origine. C’est hors de ses frontières et particulièrement aux Etats-Unis et en France où la communauté émigrée était nombreuse que le film fera un triomphe, remportant l’Oscar du meilleur film étranger en 1947. Comme Rossellini et d’autres à cette période, De Sica ne faisait pas du cinéma pour rien, pensant que l’artiste était là pour montrer les choses telles qu’elles sont et contribuer par leur mise en valeur artistique à les faire évoluer. Si le film a vieilli dans sa forme, son propos touche toujours aussi juste quant à l’influence de la société sur le développement personnel des êtres en formation.
13 680 abonnés
12 411 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 14 février 2012
C'est avec ce film que l'on prit conscience d'un nouveau ton dans le cinèma italien...Vittorio De Sica rèalise à la fin de la guerre, l'admirable "Sciuscia", sur un des sujets les plus douloureux de l'Italie de l'èpoque, l'enfance abandonnèe! Lorsque les amèricains dèbarquèrent en Italie, ils dècouvrirent une quantitè de gamins pauvres et misèrables qui leur couraient après pour leur cirer leurs chaussures! En analysant la psychologie de ces gosses malheureux (et pourtant plein d'espoir), De Sica prend parti avec force contre la misère, en dènonçant les excès scandaleux des riches dans la pèriode de crise èconomique traversèe par son pays! Avec "Sciuscia" c'est tout un peuple qui crie sa douleur et son espoir! Oscar du meilleur film ètranger en 1947, cette histoire bouleversante se veut un tableau de l'Italie d'après-guerre et permit à De Sica d'acquèrir une renommèe mondiale! Un essentiel du cinoche italien...
Rome, fin de la guerre, occupation américaine, deux beaux gamins livrés à eux-mêmes et amoureux de chevaux sont emprisonnés pour trafic de matos américain. Des scènes d’un réalisme pénible conduisent au mélo final pas particulièrement convaincant. Une mise en scène prometteuse confirmée par la suite. Musique inadaptée.
Nous connaissions déjà le Voleur de Bicyclette. Nous avons retrouvé avec bonheur le style du réalisateur qui dépeint une société modeste, avec tout un pan de sa population pauvre. Les enfants sont les premières victimes d'un système qui les catalogue et les exploite. Et pourtant, ils rêvent, comme tous les enfants du monde, ils imaginent et sont prêts à s'engager dans des voies malheureusement pas toujours linéaires pour atteindre ce(s) rêve(s). Une réflexion sur le bien, le mal, l'étiquetage qu'on peut être tenté de faire un peu trop rapidement suite à des comportements "déviants", l'amitié mise à mal. Un beau film.
"Sciuscia" est un film de De Sica trop méconnu. On y retrouve (comme dans son célèbre "voleur de bicyclette") une peinture sociale et humaine, poignante, à laquelle on ne peut rester insensible. Ce film a en plus un petit côté "The Kid" de Chaplin, la même intensité dramatique. Pour moi c'est LE chef d'oeuvre de De Sica.