En 1975, le succès d' "Un après-midi de chien" de Sidney Lumet finit de classer Al Pacino dans la catégorie des acteurs prisés par les metteurs en scène dits "intellectuels". Avec à son actif les deux épisodes du "Parrain", il est normalement sur une trajectoire montante. Malheureusement les quatre films qui vont suivre (Bobby Deerfield", "Justice pour tous", "La chasse" et "Avec les compliments de l'auteur") vont s'avérer de véritables échecs commerciaux et critiques, ramenant l'acteur à un relatif anonymat. Heureusement Brian de Palma en lui proposant le remake latino et ultra violent de "Scarface" remettra définitivement la carrière de Pacino sur les rails. "Avec les compliments de l'auteur" d'Arthur Hiller, metteur en scène spécialisé dans les comédies, ayant paradoxalement connu le succès avec le très larmoyant "Love Story" (1970), Pacino tente d'inverser la spirale de l'échec en proposant une autre facette de son jeu. Le film écrit par l'auteur de théâtre Israel Horovitz que Pacino connait bien ("Indian wants the Bronx" fut le premier grand succès Off Broadway de l'acteur), aborde à travers les péripéties maritales d'un auteur de théâtre new yorkais l'expression ultime du féminisme qui constitue depuis le désenchantement de "l'american way of life" un des grands mouvements de fond de la société américaine. Ivan Travalian (Al Pacino) qui doit batailler ferme pour imposer son travail dans le milieu très concurrentiel de la scène new yorkaise est au centre d'une famille recomposée de cinq enfants nés de quatre mariages différents. Horowitz renverse complètement les valeurs faisant pour une fois de la femme jouée par Tuesday Weld, ancienne compagne de Pacino, celle qui déserte le foyer pour laisser libre cours à ses pérégrinations amoureuses, abandonnant à son compagnon du moment le soin de veiller sur la fratrie. C'est ainsi qu'Ivan connait les joies ou vicissitudes habituellement réservées à la gent féminine de s'occuper des devoirs, de faire à manger et d'attendre au lit inquiet que sa compagne daigne rentrer au nid. Le tout en tentant de mener une carrière professionnelle plus qu'incertaine. Tous petits drames du quotidien que l'on regarde habituellement avec un certain amusement voire avec une empathie certaine et qui vus à front renversé nous paraissent improbables tellement engoncés dans nos convenances que nous sommes. C'est le tour de force du film que de nous obliger à voir les choses autrement tout en lui conservant grâce au jeu enlevé de Pacino un aspect sympathique permettant de prendre la distance utile face à une situation somme toute assez dramatique qui pourrait conduire à porter un jugement sans appel sur une mère facilement jugée comme indigne. Cet aspect n'a pas été perçu ou mal reçu et le film a été vilipendé par la critique, flanquant Pacino d'un nouvel échec qui le dissuadera de creuser davantage cette veine comique. Eminemment sympathique avec cette bande de mioches qui face à une mère instable décident de prendre leur avenir en main en se choisissant eux-mêmes foyer leur et malgré quelques invraisemblances scénaristiques ,ce film oublié de l'imposante filmographie de Pacino mérite d'être réévalué
Le départ manque un peu d'intérêt en dehors de la présence d' Al Pacino excellent qui joue sans doute ici le personnage le plus proche de sa véritable personnalité. Ensuite le film prend plus de sens avec l'idée de la famille recomposée et des imbroglios qui vont avec, un sujet encore rare pour l'époque.
Il est films qu'on regarde juste pour un acteur en se disant que le sujet va être un peu chiant. A priori, le pitch d'"Avec les compliments de l'auteur" est simple et sans grand intérêt. Et pourtant, voir ce dramaturge se démener avec sa pièce qui doit être montée, sa femme qui le quitte et ses enfants (que ce soit le siens ou ceux de sa femme) qui veulent rester avec lui est un pur régal. Tout d'abord parce que le ton est toujours léger, abordant de nombreux thèmes importants (la difficulté d'être un parent responsable surtout quand on est seul, la responsabilité que l'on a par rapport aux enfants et au boulot) sans pour autant être lourdingue. Il faut dire que le personnage principal est excellent, abordant toujours les situations avec une blague, aussi désespérées soit-elles et que le scénario parvient toujours à garder un rythme soutenu grâce à la fraîcheur des jeunes interprètes qui sont tout à fait irrésistibles. Si la mise en scène d'Arthur Hiller est classique et simple, c'est pour mieux nous permettre de nous plonger au cœur des situations, toutes d'une très belle justesse qui doivent beaucoup à la performance d'Al Pacino, extraordinaire en papa poule un peu stressé.
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3,0
Publiée le 26 juillet 2010
"Author ! Author !" met en scène un dramaturge au coeur d'artichaut qui doit gèrer son angoisse de la plage blanche et ses soucis sentimentaux! Al Pacino, visiblement rèjoui de composer ce rôle de sèducteur ègocentrique, absorde enfin un registre lèger! La trop rare et magnifique Tuesday Weld joue une mère qui se fiche des enfants, qu'elle laisse à leur gèniteur pour s'en aller ailleurs! Le rèalisateur Arthur Hiller, qui connaît bien son mètier, signe une comèdie de moeurs agrèable et en avance sur son èpoque, où la gravitè n'est jamais absente! Un beau film qui doit beaucoup à la prestation brillante de Pacino...
Ce film méconnu dans la filmographie d'Al Pacino relate l'histoire d'un "papa poule" new-yorkais. On suit ses déboires professionnels et familiaux dans la pléiade d'enfant qui composent sa famille dysfonctionelle. On se surprend à sourire ici et là, mais le scénario ne s'échappe jamais du "bon-enfant". On baille, avec un sourire en coin.
très bonne surprise que cette comédie douce-amère où les acteurs excellent, et où l'humour relativement fin est très agréable. Pacino y est,comme souvent, génial tout en changeant complètement de registre. un agréable moment.