J’ai décidé de me lancer dans une rétrospective Alex de la Iglesia, et je poursuis donc mes investigations avec Mes chers voisins. Un film qui témoigne encore une fois de l’intelligence et de l’humour très particulier des films du réalisateur, en règle générale.
Il s’entoure d’un casting efficace, et de l’une des « routardes » du réalisateur, Carmen Maura, toujours très à l’aise, a fortiori dans un rôle comme celui-ci, qui régalerait bien des actrices. Néanmoins il ne faudra pas oublier la communauté en question, les habitants de l’immeuble, avec comme souvent chez le réalisateur des personnages truculents, des interprètes aux physiques singuliers (pour quelques-uns du moins). Peut-être moins incisif que dans d’autres de ses réalisations (Le Crime farpait mais encore 800 balles ou Balada Triste), les acteurs restent au point et c’est sur eux que repose assez largement le film.
Au scénario une histoire largement saupoudrée d’humour noir et dénonçant un ou plusieurs travers de notre société. C’est du pur Alex de la Iglesia, et c’est réjouissant. C’est rythmé, c’est incisif, la fin est intelligente, Mes chers voisins fait mouche, indéniablement. Reste que le réalisateur ne se montre peut-être pas toujours d’une grande finesse, et qu’il y a une tendance un peu trop prononcée pour la caricature, les excès un peu trop burlesque. En sommes on sent parfois que c’est forcé, mais néanmoins l’ensemble est convaincant.
Visuellement le film peut compter sur la mise en scène enlevée et très réussie du réalisateur qui exploite fort bien le huis clos jusqu’à la partie finale qui réserve de grands moments de mise en scène. Alex de la Iglesia soigne généralement son esthétique, et sans livrer son plus beau film (je crois que Balada Triste sera dur à dépasser), le travail sur les couleurs, le soin dans les détails des décors, les bonnes idées de mises en scène, et la bande son attrayante permettent de passer un agréable moment.
Mes chers voisins est donc un film que je recommanderai largement. C’est drôle, c’est percutant, et sans être la pépite du réalisateur, c’est soigné, original et maitrisé. Bref, je lui accorde volontiers 4.